Mon coup de gueule de l’année
As-tu remarqué à quel point il faut parfois se justifier d’être gentil ? Pire, pour qu’une gentillesse soit acceptée, il faut parfois la maquiller… Combien de fois ai-je dû dire à une personne que j’ai accompagnée à bon port, quelque chose du genre :
- De toute façon, c’était sur mon chemin…
Alors qu’en fait non ! Ça m’a bien coûté un quart d’heure cette histoire. Mais j’avais envie d’être gentil et ça m’a fait beaucoup de bien.
Parfois le mensonge doit être gros pour rendre la gentillesse acceptable. Beaucoup de gens, beaucoup trop, ne sont pas habitués à la gentillesse et veulent absolument comprendre ce qui se cache derrière tout ça… Alors pour leur faire accepter la gentillesse, il faut leur inventer un super mensonge !
Mais là, aujourd’hui, j’ai envie de pousser un gros coup de gueule :
Je suis gentil et je t’emmerde !
Qu’est-ce qui m’amène à pousser ce coup de gueule ? Remontons de quelques mois en arrière :
L’histoire
Il y a environ un an, je me suis inscrit à un groupe d’entraide de coachs fraîchement formés aux neurosciences. Les petits échanges allaient bon train, et j’étais ravi de participer de temps à autres en partageant mon expérience avec les débutants. Un jour, un besoin très clair est apparu dans le groupe : créer son site internet ! Dire que les membres étaient nuls en la matière serait un doux euphémisme. Pour eux, Internet était magique, mystique, ésotérique même… Mais certainement pas technique.
Ayant de bonnes compétences dans le domaine, j’ai décidé d’aider ce beau monde. J’ai donc proposé une formation gratuite en 6 séances pour tous les coachs qui partaient techniquement de zéro. J’allais les accompagner pas à pas vers leur site… Sur les 64 membres du groupe, 62 se sont inscrits. On peut dire que j’ai fait un carton plein ! Seulement voilà… Le premier soir, je me suis retrouvé avec seulement 29 participants sur 62 inscrits. J’ai donc proposé un replay aux 33 absents (toujours gentiment). Ce replay a fait 3 vues ! Quant à la deuxième séance, ils n’étaient plus que 18…
T’as beau avoir une belle Estime de Soi, passer de 62 à 18 participants en l’espace d’une semaine, ça te donne carrément l’impression d’être une merde ! T’as même envie de dire aux 18 personnes qui restent qu’ils ne devraient pas insister… Que ton offre est pourrie !
Mais un coach est également un auto-coach… Ce qui signifie que même lorsqu’il se sent floué, il est capable de raisonner sur des faits : 33 personnes inscrites ont abandonné avant même de voir de quoi j’étais capable : ma pédagogie ou mes compétences n’étaient donc pas en cause. Et en ce qui concerne ceux qui m’ont lâché après la première séance, combien d’entre eux pensaient qu’un site se construisait sans effort ? Le premier cours leur a donc ouvert les yeux, ce qui est une bonne avancée.
Après, il y a sûrement 2 ou 3 personnes qui m’ont trouvé nul… Mais ça, c’est plutôt rassurant !
Incroyablement généreux…
Parmi les 18 coachs qui restaient en lice, il y en avait 3 qui n’avaient pas les moyens de payer leur nom de domaine et l’hébergement (environ 50€ de frais). Ils ont failli abandonner, mais je leur ai proposé de leur prêter une sous-partie de mon site pour qu’ils puissent aller jusqu’au bout de la formation. Ce soir-là, j’ai reçu un mail d’une personne qui me qualifiait d’«incroyablement généreux» ! Ces deux mots, mis côte à côte m’ont fait un choc, et ont amené mes pensées vers un autre aspect de l’histoire que je ne soupçonnais pas.
Mon offre était incroyable ! C’est logique de ne pas croire à l’incroyable… C’était de la pure générosité et aucun intérêt personnel n’était mis sur la balance (à part la joie de rendre service). Il est donc fort possible qu’après une inscription compulsive, le doute se soit immiscé dans les esprits de 33 personnes, les amenant à considérer ma proposition comme chimérique. Il est même possible que certains d’entre eux se soient dit que je cachais une opération commerciale derrière un semblant de gratuité. Voilà qui est beaucoup plus facile à croire, et n’étant pas dupes, ils se sont éclipsés en silence…
Pire, je suis prêt à parier ma prochaine gentillesse, que certains sont venus à la première séance juste pour voir à quel moment j’allais basculer en mode entourloupe. Pire encore (et tu vas trouver que j’exagère), comme beaucoup de professionnels débutants sont en quête d’idées commerciales, ils sont venus le premier soir pour voir comment j’allais procéder pour transformer tout ce beau monde en clients… En d’autres termes, ce qui les intéressait vraiment, ce n’était pas de créer un site web, mais de me voir transformer une offre incroyablement généreuse en une affaire possiblement juteuse. Ils ont tous été déçus ! C’était de la Pure Générosité (avec évidemment la part d’égo qui accompagne l’action, lorsque la Générosité est notre principale valeur motrice).
Je pense que si j’avais proposé une formation payante, tout le monde y aurait cru ! Je n’aurais peut-être eu que 30 inscriptions le premier soir, mais personne n’aurait soupçonné une manœuvre sournoise puisque l’intérêt financier aurait été clairement affiché. Mon offre n’aurait plus été incroyablement généreuse, puisqu’en perdant sa générosité, elle aurait perdu également son aspect incroyable…
Je ne suis pas un perdreau de l’année ! Je sais très bien qu’il faut user de stratégies pour aider les gens à acquérir quelque chose d’utile (c’est du Marketing au sens noble du terme). Ce que je ne soupçonnais pas, c’est que même des coachs évoluant dans un cadre d’entraide, avaient autant besoin d’une opération marketing bien ficelée pour masquer la Générosité. Voilà comment une expérience malheureuse peut nous transformer en profondeur : puisque la gentillesse est incroyable, restons crus !
Des mensonges tous crus
Il y a 3 semaines, Danièle, une amie coache m’a fait la demande suivante :
- J’ai décroché un beau contrat avec un groupe de golfeurs. Je n’y connais rien, donc je me suis documentée, mais je voudrais parler avec toi de différentes choses avant de commencer. Est-ce que tu aurais une heure à m’accorder ?
J’ai répondu positivement, car j’avais envie d’être gentil avec Danièle. Puis j’ai pensé à Patrice, un sophrologue de mon réseau de contacts, qui a accompagné un golfeur de haut niveau. Il pouvait donc aider Danièle mieux que moi.
Et c’est en contactant Patrice que je suis parti en cacahuète :
- Salut Patrice, j’ai décroché un beau contrat avec un groupe de golfeurs. Comme je sais que tu as une bonne expérience dans le domaine, j’aimerais en parler avec toi. Si tu le permets, on va faire une conversation à 3, avec une coache qui va travailler avec moi sur ce projet… Je te paierai ton expertise bien-sûr.
Eh ouais… Je ne me voyais pas dire à Patrice : «J’ai envie d’être gentil, est-ce que tu veux être mon complice de Gentillesse ?». J’ai préféré dire que j’avais besoin d’une expertise purement professionnelle. Voilà… Ça c’est croyable !
Et mon mensonge ne s’est pas arrêté là ! J’ai contacté Danièle pour lui dire ceci :
- J’ai pensé à inviter un ami dans notre conversation, parce qu’il a déjà accompagné un golfeur. Ça me permettra de renouveler mes connaissances en matière de coaching sportif. Ca me sera sûrement utile de savoir ce qui se passe dans la tête d’un golfeur durant une compétition.
Ben en fait non… Je m’en fous ! Ce qui se passe dans la tête d’un golfeur pourrait m’intéresser «au passage», mais certainement pas au point de créer un rendez-vous pour ça. En fait, j’avais l’opportunité de sur-répondre, et Danièle le valait bien.
Seuil de tolérance
30 minutes avant le rendez-vous, sous ma douche, je me demandais comment j’allais faire pour maintenir ce double mensonge. Et un mensonge en entrainant d’autres, j’ai commencé à établir une stratégie afin de lancer la conversation entre mes deux invités, puis de m’effacer progressivement.
Et soudain, je me suis mis à pleurer… Je ne me suis pas écroulé en sanglots, mais des larmes ont envahi mes yeux, se mêlant à l’eau avant de partir dans les égouts. Réalisant que j’avais menti à deux personnes que j’estimais profondément, j’ai compris que j’avais dépassé mon seuil de tolérance. Mes fourberies me mettaient dans un embarras profond. J’ai donc décidé de leur dire la vérité au début du rendez-vous, et tant pis si ma gentillesse allait éclater au grand jour !
J’ai commencé la séance en leur montrant le titre de mon prochain article :
«Je suis gentil et je t’emmerde !»
Connaissant mon style, Danièle et Patrice ont commencé par sourire, attendant la suite…
En abordant cette réunion sous le prisme de l’authenticité, du pardon et de la bonne humeur, ça nous a mis dans une sacrée ambiance. J’ai pu observer Patrice et Danièle échanger avec enthousiasme, et j’ai compris quelque chose de précieux : nous étions entre gentils ! Il est inutile de mentir entre gentils ! Il est même incongru de se justifier. C’est la base d’être gentil entre gentils, et quel plaisir de se réunir…
Rattrapage
Une mauvaise expérience a failli me faire perdre pied. Ce n’était pas ma gentillesse qui était en péril, c’est pire : c’est ma Légitimité d’Etre Gentil. Voilà pourquoi, depuis quelques semaines, lorsqu’on me demande :
- Ça cache quoi ton truc ? Qu’est-ce que ça t’apporte ?? Pourquoi tu fais tout ça ???
Je réponds à l’interrogatoire par une formule qui m’aide à tenir bon :
- Parce que je suis gentil et je t’emmerde !
A++
Stéphane
PS : Un dernier mot pour celles et ceux qui ont été émus par cette histoire : Tenez bon !
Il y a un bonne dizaine de thèmes de Développement Personnel et de Coaching qu’on pourrait amener à partir de cette histoire (de ces histoires). Il y a même une Technique livrée au passage (pour les plus avancés). Alors, puisque tu as le choix, par quoi veux-tu commencer dans ton premier commentaire ?
Salut Stéphane. Merci pour ce billet.
J’avoue que j’aimerais bien profiter de tes connaissances pour créer un site. A vrai dire, j’ai des connaissances qui seraient intéressés mais qui sont flemmards, je pourrais ainsi les aider. A la rigueur, si cela t’ennuie, tu peux me laisser juste le lien de la formation….après je ne sais pas si tu as fait les 6 séances ou pas.
Pour revenir a la gentillesse, j’en fait usage modérément…ou alors je propose à la personne bénéficiaire une compensation à son choix ou encore, je dis que je le fais car j’ai bénéficié moi-même de cette faveur et que je rends à mon tour, une sorte de chaîne virtuelle transmise…bonne soirée.
Bonjour Robert,
L’idée n’était pas de créer un site en entier, mais de réserver son nom de domaine, d’installer les outils de création de pages (dans notre cas WordPress), et de construire 2 ou 3 pages pour apprivoiser les outils. Environ une dizaine de personnes a réussi à aller au bout de la formation (mais pas forcément du site, c’est une autre paire de manches). Si je le refais un jour, je penserai à toi, mais un conseil : ne m’attends pas autour de ça…
Pour en revenir au véritable sens de notre relation (le Coaching et le Développement Personnel), il y a le «Club Aller Vers» qui commence à grossir, et qui t’attend. Tu as reçu une invitation (et environ 16 relances). Où en es-tu ?
A++
Stéphane
🙂
Énorme.
J’ai offert d’aider à la visibilité internet des commerces du village où nous nous sommes installés il y a deux ans.
J’ai fait du porte à porte en disant que c’était juste pour aider. Résultats diverses et variés allant de me faire envoyer chier, à l’acceptation sympathique d’un peu d’aide et l’envie d’apprendre.
Et puis j’ai aidé direct, sans demander (si si, on peut) en prenant des photos et en gérant les marqueurs des commerces dans google qui n’avaient pas de propriétaires.
Point intéressant : dans les premiers commerces rencontrés (le deuxième si je me souviens bien), j’ai offert mon aide à une association tenue par une dame d’un âge certain qui propose des formations autour de l’art et qui vend ses productions dans sa boutique. Ses productions sont magnifiques. Et je me suis fait envoyer sur les roses avec un “Je ne veux pas être visible sur Internet.” les yeux plissés et plein de suspicions.
Bah, pas de problème.
Quelques mois plus tard, j’ai organisé une séance de formation publique gratuite dans les locaux de la mairie. Elle s’est inscrite. Et elle était super motivée.
Que s’est-il passé pour un changement si radical?
Elle avait pris des cours d’informatique et avait appris à se servir d’internet depuis notre première rencontre.
Elle fût la plus motivée et la plus avide d’information.
Et en remerciement (je n’ai rien demandé) elle a spontanément proposé un cours gratuit pour ma fille.
Les vrais gentils finissent toujours par se trouver.
Je pense effectivement que partout où on va, il y a forcément un club de gentils dans lequel on peut s’inscrire. Quant à ceux qui disent NON à la gentillesse dans un premier temps, ils gardent quand-même une certaine curiosité pour la chose… C’est tentant la gentillesse ;-).
Ce que tu dis me touche tellement que je n’ai pas les mots. Pourtant j’ai envie de répondre. Serait-ce le résumé de toute ma vie? Mon auto-coaching du soir va porter sur : Oui, j’ai honte d’être la gentille ringarde qui se fait très souvent abuser… et oui j’ai honte de demander une rétribution pour mes services quand je sens qu’ils dépassent le cadre de la gentillesse. Je pourrais raconter toute ma vie et comment j’ai réussi à survivre tout en “dilapidant” mes sous pour 1)être gentille et généreuse parce que ça me fait du bien 2) passer pour quelqu’un de gentil et généreux et glâner des remerciements au passage 3) racheter le sentiment d’illégitimité que je traîne et essayer de trouver une façon d’interagir avec des gens pour qu’ils s’intéressent à moi… Je vais donc interroger et démonter tous ces personnages qui creusent en moi un gouffre… vertigineux ! A suivre et grand merci pour ce coup de gueule bien à propos !
Merci Mira,
Je pense qu’on n’a jamais rien à perdre à être gentil. En revanche, si on se réfère à mon histoire, il est important de GERER cette propension en fonction des personnes qu’on a en face de soi. Mon erreur a été d’être généreux avec des gens qui ne pouvaient pas accueillir autant de générosité d’un inconnu (les mots «incroyablement généreux» étaient justes en la circonstance). Je me suis emporté, croyant que tout était réuni pour que je propose mon initiatives sans retenue :
J’avais vraiment l’impression que j’étais là pour ça !
Et puis non, ce n’était pas le cas…
Il y a une phrase dans le Talmud qui dit ceci :
« Celui qui est miséricordieux envers les cruels finira par être cruel envers les miséricordieux »
Dans le contexte, les termes sont exagérés (dans mon expérience, il n’y avait ni cruels, nu cruauté, ni misère, ni miséricordieux). Mais le concept reste le même : j’ai été gentil avec des méfiants et j’en ai souffert. Ceci m’a amené à masquer ma gentillesse face à des gens parfaitement capables de la comprendre.
Tu pourrais ajouter à ta réflexion du soir, l’idée qu’il est important de préserver et de protéger ses valeurs morales, en particuliers celles qui correspondent à un dépassement de soi, en sélectionnant avec soin les bénéficiaires de nos bienfaits. Ce n’et pas une règle absolue, car certaines personnes sont dotées d’une Sagesse qui leur permet de supporter tous types d’affronts tout en conservant intactes leur principes moraux.
N’ayant pas (ou pas encore cette Sagesse), je préfère donner à un club Select (dont tu fais partie, ça tombe bien ;-))
Je suis souvent « gentille ». Parfois, voire souvent, je reçois en retour et en suis parfois étonnée car ne me souvenais pas d’avoir aidé le donneur.
quand je sens qu’on abuse, je réduis ou arrête, selon la situation…et me dis que c’est une de mes parts de contribution. Autrefois j’aurais été aigrie, maintenant je me dis que j’ai choisi de le faire alors j’assume.
J’ai constaté aussi de magnifiques cadeaux pas directement offerts au donneur mais sublimés : exemples :
quand j’étais étudiante, j’ai donné beaucoup de cours de maths, à petit prix, et j’adorais ce que je faisais, j’ai donc rendu service. Bien des années plus tard, ma mamie de 95 ans a dû partir en EHPAD et l’adorable bénévole qui s’est beaucoup occupé d’elle et jusqu’à son dernier souffle, était la maman de mon élève préférée de maths.
papa avait été longtemps maire du village et avait aidé de nombreuses personnes. Il avait ainsi créé un poste d’atsem pour une maman au foyer, devenue veuve avec 2 enfants en âge scolaire. 50 ans plus tard, quand maman, à 90 ans, a dû partir à l’EHPAD du village, j’ai fait la connaissance d’une bénévole qui s’occupait beaucoup d’elle…c’était la fille de cette atsem!
donner est un cadeau et parfois il y a une récompense quasi céleste!
Merci Béa,
Grâce à ton intervention, je vais pouvoir rappeler (hors coup de gueule), que même si je suis parfois déçu du comportement de certaines personnes, je suis GLOBALEMENT GAGNANT. C’est un concept qui m’est cher et qui est vraiment important. C’est comme si nous étions des champions de poker. Parfois nous gagnons, parfois nous perdons, mais nous sommes GLOBALEMENT GAGNANTS, surtout lorsque nous reconnaissons que «la réponse» ne vient pas de ceux qui ont bénéficié de notre générosité. La réponse est bien plus céleste que ça…
Oui, je l’avoue, quelques fois, ca me gêne trop de gentillesse. Car je ne sais pas comment l’accueillir, comment en être digne, comment rendre la pareille. Et pourquoi devrais je rendre la pareille d’ailleurs ? Pour retrouver un équilibre ? Pour ne pas devoir quelque chose à quelqu’un ?
Je me sens déjà tellement redevable cher Stéphane de pouvoir vous lire et avoir la chance d’accéder à un partage de raisonnement plus fin, plus élaboré que le mien…
Oui, je ne me sens pas aussi gentille que vous, pas aussi gentille que je le pourrais si je m’y mettais, et finalement, c’est peut-être ça qui m’emmerde…
(Note de Stéphane : J’ai corrigé «qui m’emmène en «qui m’emmerde» en suivant ta demande).
Lor,
Il y a donc un travail d’Estime de Soi à faire de ton côté. Chose que j’aurais bien proposé à certains de mes confrères (qui étaient dans ton cas), mais à ta différence, ils ne m’ont rien expliqué. Le travail sur l’Estime de Soi, tu peux le faire seule (avec des livres) ou en groupe (si tu décides de rejoindre le «Club Aller Vers». Nous avons exploré l’Estime de Soi dès la première soirée-club, mais comme c’est un très gros morceau, j’y reviendrai sûrment.
La porte du club est toujours ouverte pour toi (d’autant plus que tu as eu un premier élan). Contacte-moi si ça t’intéresse Tu y étais presque…
Bonsoir,
J’ai, je crois depuis toujours, envie et besoin de m’investir pour d’autres dans des activités, formations et partages dans des domaines que je maîtrise. Et très souvent c’est pour le bénéfice de personnes qui ont dit en avoir besoin, mais qui ne l’ont pas “vraiment” demandé. J’aimerais “pousser à la roue”, faire gagner du temps, rendre possible (toi tu dis : être gentil). Et j’imagine que le demandeur est dans le cadre de ce qu’il souhaite acquérir comme compétence ou service qu’il souhaite recevoir, mais souvent il n’en est rien, il est juste en périférie et ne souhaite pas “vraiment” s’investir puisqu’il croit qu’il “suffit de”, sans implication perso.
De plus on est dans un monde où on regarde une vidéo sur youtube et on a acquis 5 ans de métier sans pratique. Et c’est là que je lis ton article sur la gentillesse, qui me fait bien réfléchir.
J’aime aider mon prochain, me sentir utile, faire progresser une situation, donner dans une idée de bénévolat et en même temps, je ne supporte plus de me faire envoyer sur les roses quand la personne à qui je donne n’a pas de patience avec elle-même, change d’avis ou d’objectif en cours de route où ne porte plus d’intérêts à son projet alors que j’essaye de le faire vivre plus que son auteur.
Tu as récemment parlé de ne pas s’épuiser pour satisfaire l’autre et je crois que cela rejoint cette idée de vouloir être gentil (peut-être même Sauveur) dans une situation qui n’est pas clairement partagée.
Chic alors ! je pense que cela devient plus visible, lisible pour moi. Reste à trouver la juste place du curseur pour proposer et donner ce qui est juste pour moi.
Merci pour les pistes pour me cadrer.
Je pense qu’il est important d’y aller doucement au début, quitte à changer de vitesse rapidement quand on pilote un bolide, et en élargissant le cadre. Mais si on veut proposer un service à «tout le monde» ou à «tous ceux qui veulent», on va clairement vers de multiples interprétations de l’objet donné.
C’est pour cette raison que j’ai été si sélectif pour le Club Aller Vers. Je suis prêt à donner beaucoup d’Energie pour les personnes déterminées (16 webinaires pour correspondre aux agendas de tous + appels téléphoniques pour les personnes débordées), mais les gens qui se sont arrêtés au clic sur un bouton sympa n’ont pas compris le sens profond de ma démarche (poser un cadre).
On va biens s’occuper de ça en ce qui te concerne.
(J’attends toujours ton coup de fil).
De mon point de vue, il est plus confortable d’être généreux. C’est une attitude qui me convient. Du coup, quelle que soit la réaction obtenue, j’en retire plus d’avantages à terme que de déconvenues. Le tout est de ne pas s’offrir en pâture à des personnes malveillantes.
Au final la balance a de bonnes chances de pencher du bon côté, ne serait-ce que pour l’estime de soi – un bien précieux.
C’est certain !
D’ailleurs, tu as vu que je n’ai pas renoncé à la Générosité. Je suis juste devenu prudent sur ma façon de la délivrer, car dans le monde dans lequel nous vivons, suivre ses Valeurs profondes et se dépasser, «ne serait-ce que pour nourrir l’Estime de Soi», ça ne parle pas à tout le monde. Mon erreur a été d’être Vrai là où on s’attendait à de la Stratégie, puis d’avoir usé de Stratégie, là où être Vrai pouvait suffire.
Gentil tu es, gentil tu resteras (malgré la grande sagesse du Talmud) si tu veux rester toi-même.
Oui on se fait parfois avoir.
Oui on a parfois la grande joie de ne pas se faire avoir, on ne tombe pas toujours sur des ingrats, des méfiants ou des calculateurs.
Ce qui est gratuit est sans valeur (uniquement pour les “non-gentils”, tant pis pour eux…)
Lorsque le Talmud mes la Bienveillance entre parenthèses, c’est pour mieux la mettre en valeur (c’est souvent le rôle des parenthèses), et surtout, pour lui permettre de continuer d’exister. Par exemple, lorsqu’il est recommandé de donner de 10% à 20% de ses bénéfices aux pauvres, ce n’est pas par avarice, mais pour faire en sorte que tu puisses donner toute ta vie. Les gens qui donnent tout (même par pure générosité) se mettent en danger et pourraient se retrouver dans le camp des nécessiteux l’année d’après. Mieux vaut donner 10% toute sa vie.
Le Talmud pose de limites pour que chaque généreux puisse continuer d’exister et qu’il inspire les autres.
Et oui, tout le monde n’a pas été ingrat. Ma douleur vient du fait que je n’ai vraiment aidé qu’une dizaine de personnes, alors qu’il y avait 6 fois plus de demandeurs (et c’est là que le Talmud peut être aussi utile : en posant un cadre moral, j’aurais éliminé les frivoles, et probablement motivé bien plus de gens).
Pour ceux qui te demandent ce que cela te rapporte d’être gentil, en plus des échanges affectifs, cela rapporte d’être bien avec soi-même.
Eh oui ! L’Estime de Soi !
Mais cela n’est valable que si on considère la Gentillesse (et la Générosité, si on parle de la première histoire), comme de valeurs profondes. Il y a des gens pour qui ça ne vaut pas grand chose…
Et je les emmerde !
Q/Quel thèmes de Développement Personnel et de Coaching et quelle Technique ai-je cru ressentir?
La première technique est celle de la forme de cet échange (blog) et d’un récit, d’une anecdote personnelle (Anecdote+) qui me permet de m’identifier et de résonner/vibrer avec ton histoire (tellement vraie) par effet Barnum. La technique du commentaire (de Blog) engage au dialogue, au feed back, comme avec une écoute active ou une communication non violente (démarrant assez violement).
Je vois aussi la technique de “la rupture de pattern” dans le choix de deux verbes choquants (emmerder et engueuler), totalement opposés à l’image (estime) que je me fais de l’attitude positive (justement ça force à se demander ce qui se passe en projetant cette réflexion sur mon propre vécu). C’est une invitation à la tolérance, à l’acceptation des intelligences multiples, à l’exploration en dehors de la zone de confort. Du coup je me concentre sur le 2ieme niveau pas le “quoi” mais le “pourquoi”? Je me prépare ainsi à être auto-coaché grâce à ces interrogations. Ainsi je me demande ce que j’en pense (Paradigmes -> Pensées -> Emotions -> Actions -> Résultat) et le partage (avec les membres du Club d’Aller-Vers).
La démarche mentale me rappelle celle de la technique de Dale Carnegie (surtout 3): Comment Garder votre Sérénité face aux Critiques.
1. Rappelez-vous qu’une critique injuste cache souvent un compliment.
2. Faites vraiment de votre mieux.
3. Analysez vos erreurs et faites votre auto-critique.
Je vois que l’anecdote (l’histoire) intitulée «Je suis gentil et je t’emmerde !» s’auto-référence dans la seconde partie intitulée « seuil de tolérance » (un deuxième récit). J’ai envie de parler du thème de développement personnel de la double contrainte. Voici comment je l ‘ai comprise (changement de niveau, recadrage, métacommunication) : Dans le livre « une logique de la communication » de Paul Watzlawick explique comment sortir (en prenant conscience de sa présence) du double-bind (injonction paradoxale). Watzlawick décrit une personne qui est coincée dans une boucle de logique mentale. Par exemple : comme si quelqu’un avait démarré le jeu du ni-oui ni-non en ayant omis de dire comment on sortait du jeu. La solution (recadrage à un niveau supérieur) pour sortir de la double contrainte proposée par l’école de Palo Alto est d’entrer en communication par mimétisme pour suggérer, par effet miroir, à cette personne qu’il y a quelque chose qui cloche dans sa propre situation, cela permet de se poser une méta-question sur la situation et de réaliser ainsi par soi-même la nature du paradoxe. Dans l’exemple : Ah, nous avions oublié de dire comment sortir du jeu du ni-oui ni-non.
Bon, après ce détour, je pense qu’il s’agit d’un paradoxe sincérité-soupçon à propos de la gentillesse. Demander si c’est une « incroyable générosité ? » tel qu’exprimé sous forme de soupçon (de contradiction) peut-être perçu au niveau le plus élevé de la légitimité d’être gentil (estime de soi). Quand on se sent visé au cœur par une telle question, c’est un état de stupeur, un choc, ça provoque une colère (des gros mots)..et c’est dur de penser à appliquer la technique de recadrage, de changement de niveau mais l’histoire nous invite à utiliser ce schéma de pensée. La deuxième partie s’auto-référence et permet d’expliquer pourquoi deux mensonges c’était trop (au-delà du seuil de tolérance) et comment il devenait possible de les expliquer en racontant l’histoire de la naissance du «Je suis gentil et je t’emmerde !» (rupture de pattern) pour permettre de méta-dialoguer dans le vrai (le plus haut niveau de confiance, d’estime) sans devoir se mentir. C’est une technique de sauvegarde puissante, réplicable.
NB: Cela me parle : je reconnais là une mécanique de mon défaut (dans une ancienne programmation « cassante » ou « provo ») qui était de « commencer durement une nouvelle relation» pour me mettre en action (et performer) dans « la réparation », l’amélioration/l’ajustement de la relation jusqu’à sa meilleur valeur possible (on en a parlé durant mon coaching du 21 juin).
Ma réponse n’a pas eu de commentaire?
Pas grave!
Patrick
C’est amusant ce «pas grave !». Certes ça ne va pas créer une guerre mondiale, mais dans pas grave, il y a «pas» et «grave». C’est comme «pas mal !». Cette expression signifie qu’on pouvait s’attendre à ce que ce soit mal, mais finalement, ça passe…
Donc ça te touche d’être quasiment le seule à qui je n’ai pas répondu, mais ce n’est pas grave, effectivement…
Pourquoi ne t’ai-je pas répondu ?
Face à la longueur de ton commentaire. Je me suis confronté à deux choix :
C’est la deuxième intention qui m’a animé, mais elle a un défaut : il lui faut du temps. Bientôt les vacances !
Je pense même que je te répondrai en vidéo.
A++
Stéphane
Dans le monde actuel, être gentil est de plus en plus suspicieux et le “club des gentils” semble se réduire mais il y a toujours des membres actifs !
Comme conséquence, je me sens souvent rabaissé et traité comme un fou ou même ignoré car, certainement pour ces personnes, être gentil est “louche” ou un signe de faiblesse (dont certains profitent sans vergogne)
Je répète régulièrement une maxime d’un ancien collègue : ne prenez pas ma gentillesse pour de la faiblesse. Ce qui équivaut à cette belle citation.
Merci Stéphane
C’était un deuxième titre possible de cet article.
Merci Guillaume
Oui je vois comme technique le fait de proposer quelque chose qui me concerne mais qui n’est pas moi : la proposition de titre d’article qui en même temps ouvre le dialogue en déplaçant le sujet réel ; cela amène des réflexions sur le sujet tout en se protégeant d’attaques directes parce que ce n’est pas moi qui suis concerné mais le titre de l’article et s’il n’est pas bon je peux en changer alors que si je ne fais pas ce déplacement de “objet” je risque humiliation et accusation dont je ne saurais me dépêtrer ensuite !
ensuite 1er mensonge accepter sans remarque la demande de gratuité de ta coache amie: en fait répondre de suite sur le même terrain sans rajout de plus-value mais s’il y en a une qui survient, lui faire porter la coresponsabilité en la prévenant!
2è mensonge : soi même ne pas oser demander une gratuité ! : en fait le prévenir (l’ami coach qui pratique hypnose) de ce qui va se passer : participation non prévue mais au cours de laquelle il fait valoir lui même, en la proposant selon ce qu’il estime lui même , sa sur-expertise ( ne pas penser pour les autres ou se mettre à leur place mais les laisser prendre leur responsabilité propre!
Être gentil! : …d’abord être vrai! donc en cohérence avec soi même ( d’où proviennent les larmes sous la douche : le hiatus de cohérence)
voilà donc un aperçu de ma compréhension et l’apport pour le bien commun!
Bonjour Jean-Louis, tu réponds sous l’angle de l’argent que j’étais prêt à y mettre, mais ce petit bout de phrase n’est qu’un détail dans la discussion. Je te propose de relire l’histoire comme si je n’avais pas écrit «Je te paierai ton expertise bien-sûr.», car ce n’est vraiment pas l’objet du mensonge. L’objet a été mis en gras : «j’ai décroché un beau contrat avec un groupe de golfeurs». Je lui demande de ME rendre service, alors que ça n’a rien à voir avec moi.
Exclue l’argent de l’histoire, ça t’aidera peut-être à envisager d’autres points de vue.
Pour ce qui de la technique de réfléchir de la douche, là tu remportes la palme d’or ! je ne pensais pas qu’on allait m’en parler sous cet article (car là encore, ça pourrait passer pour un détail), mais combien de problèmes avons-nous résolu sous la douche… Eh oui, c’est une vraie techniques, et à bien des niveaux !