Le clair-obscur…
Tout d’abord, un grand MERCI à celles et ceux qui pont enrichi la première partie de cet article en lui apportant leur vision. Si un jour je devais apporter la preuve de l’intérêt de disposer d’un blog plutôt que d’une page Facebook, je tiens ici l’une des plus brillantes démonstrations.
Globalement, ce qui ressort de notre interrogation, à savoir «Une personne qui se montre sûre d’elle, manque-t-elle d’humilité ?», la réponse (presque collective) est NON : il est tout à fait possible de concilier Assurance et Humilité.
On note toutefois que la plupart des personnes qui ont réagi comprennent que la question mérite d’être posée. Ce ne serait pas populaire de l’affirmer. Un peu comme si j’osais avancer que l’argent et le Bonheur peuvent faire bon ménage, ou qu’au lieu de choisir un travail strictement alimentaire, il est préférable de s’orienter vers une activité professionnelle épanouissante et rémunératrice.
Lorsque ces oppositions sont lancées comme un évidence, j’aime utiliser le parallèle avec le sucré et le salé… Il s’agit de goûts différents, mais ils ne sont pas opposés. Il est d’usage de consommer les deux dans nos repas, comme il est possible de se contenter d’un repas salé ou d’un repas sucré sans hurler au scandale. Enfin, certains plats sucrés-salés sont de véritables délices, mais là encore, ils ne sont pas très populaires.
Avoir de l’Assurance n’est pas synonyme d’orgueil. Il existe des personnes discrètes et humbles, discrètes et orgueilleuses, sûres d’elles et orgueilleuses ou sûres d’elles et humbles.
Leadership
J’ai beaucoup aimé la remarque de Frédéric sur le Leadership. Sachant, bien sûr, que lorsque Frédéric commente ce lieu, il fait référence à la définition orientée Développement Personnel du Leadership :
Un leader est une personne qui réussit dans un domaine, et qui propose à ceux qui aspirent à la même réussite de le suivre, en partageant sa vision et ses stratégies.
Le Leadership consiste à livrer ses recettes. C’est une posture pleine d’humilité, puisque l’intention permanente est d’aider les autres. Le leader n’est pas un chef qu’on suit par contrainte, c’est un guide inspirant qu’on côtoie par enthousiasme. Lorsqu’il prend la parole, il ne cherche pas à obtenir des voix pour être élu, mais à initier des vocations. Il ne prétend pas être meilleur qu’un autre, il donne le meilleur de lui-même. Quant à ses admirateurs, s’il accueille leurs bravos avec joie, il enchaine souvent par des propositions pour qu’ils puissent s’applaudir eux aussi.
L’expression mesurée n’a plus la cote
C’est regrettable (en tous cas, c‘est mon avis), mais les personnes qui s’expriment avec mesure en employant des arguments rationnels, ne font pas le poids face aux révoltés qui vomissent leurs émotions. Le peuple a besoin de vacarme pour adhérer à une cause. Une personne qui a étudié avec précision les aspects d’un problème et qui propose des solutions avec mesure, ne saurait rivaliser avec un concurrent qui assène ses certitudes, même s’il n’a aucune connaissance dans le domaine qu’il défend.
Nous traversons une période où le poing serré convainc davantage que la main tendue…
Dans une vidéo que je vous invite à regarder à la fin de cet article, Etienne Klein (l’un de mes modèles en matière d’érudition scientifique et de vulgarisation de concepts) dit la chose suivante à la 6ème minute :
Le salut consisterait à faire en sorte que les gens modérés s’engagent dans les débats sans modération…
Le niveau philosophique de cette proposition est très haut perché. Etienne Klein nous dit, entre-autres, que les modérés ne peuvent l’emporter que s’ils adoptent les pratiques des immodérés dans leur Communication. Autrement dit, un modéré doit feindre l’immodération… Il doit s’autoriser à maîtriser des techniques immodérées sans se laisser séduire par leur côté obscur.
Alors que nous discutons le bout de gras entre Humilité et Assurance (parfaitement compatibles lorsqu’on y pense), Etienne Klein va beaucoup plus loin en faisant cohabiter deux opposés : Le modéré doit s’autoriser à s’exprimer de façon immodérée, le temps d’une représentation. Ce n’est évidemment pas nécessaire tant qu’on s’adresse à un «public de niche», mais c’est salutaire auprès du grand public, qui adhère à l’immodération sans réfléchir…
La proposition que j’ai faite à ma cliente va dans ce sens, tout en restant accessible (et adaptée à sa situation) :
Le salut des objectifs des gens humbles tient à leur capacité à s’engager dans les débats avec assurance.
A présent que le POUR QUOI est clair, nul doute que de nombreux COMMENT apparaîtront pour faire briller son projet. D’ailleurs, le processus est déjà en cours, ne partie grâce aux commentaires que vous avez laissés il y a quelques semaines.
Je veux encore remercier à celles et ceux qui ont participé à la réflexion, tout en les invitant à se relire sous l’angle de ce nouvel éclairage, et bien évidemment à commenter le présent article avec Assurance et Humilité.
A++
Stéphane SOLOMON
j’ai failli t’envoyer l’article qui suit ce matin.
oubli certainement pour que tous en profitent.
https://www.philomag.com/articles/etienne-klein-je-ne-pensais-pas-que-nous-verrions-limage-de-ce-trou-noir-un-jour
Un grand merci pour cet article qui donne enfin une juste place au doute et à la nuance. Merci aussi pour la vidéo d’Étienne Klein, s’il y a sur terre un être digne de foi et pourtant humble, c’est bien lui.
Nuancer ne veut pas dire se taire mais exprimer un avis
C’est la main tendue ?
Le poing serré peut peut-être se traduire par je sais un point c’est tout
Je rejoins l’avis de M. KLEIN concernant l’utilisation de ces réseaux sociaux qui deviennent un defouloir, comme le téléphone par exemple où insulter une personne est plus facile qu’en face à face
Hélas je constate qu’il est difficile d’argumenter face à un moi je sais. Faut il taper du poing sur la table pour pouvoir s’exprimer et nuancer le dialogue
J’espère avoir saisi le sens du clair-obscur !
La nuance ne concerne pas uniquement les avis, mais tout type de Communication. C’est intéressant que tu y mêles «l’avis», car les gens immodérés donnent souvent leurs avis sur bien des questions en les présentant comme des vérités absolues (peut-être parce qu’ils n’ont pas conscience que c’est juste leur avis).
Oui, aujourd’hui, beaucoup de gens «savent un point c’est tout !». Les modérés introduisent leur discours par quelques chose du genre :
Les immodérés SAVENT ! Ils introduisent leur discours par :
Il semble qu’en matière d’écoute (du grand public) on place sa confiance sur celui qui SAIT, et non sur celui qui étudie la question avec circonspection et qui partage son savoir (et aussi ses doutes). Or à force de céder du terrain à tous ces «je sais tout», la médiocrité s’installe.
C’est compliqué comme situation. C’est un peu comme si on disait :
C’est clair-obscur tout ça…
Le monstre est sorti de l’ombre !
Ce monstre qui veut que notre mental l’emporte sur le mental de l’autre. Con-vaincre !
Con-vaincre ne signifie pas faire éclater la vérité, mais bel et bien vaincre un opposant sur le plan argumentatif.
Peu de commentaires pour un billet intéressant mais qui nous ramène à nos zones d’ombre.
J’ai mis un peu de temps pour écrire car cette « immodération des modérés » n’est pas simple à aborder. La vidéo présentée nous rappelle quand même que cette immodération des immodérés est surtout présente sur les réseaux sociaux et que la radicalité des propos disparait dans le face à face.
L’exercice proposé par Étienne Klein est intéressant à réaliser car il nous permet d’accéder à notre part d’ombre. Cette part de nous que nous avons rejetée car nous avons trouvé que la confrontation de deux intelligences et leur capacité à s’influencer, s’enrichir avait une valeur plus importante que celle de la confrontation brutale des poings serrés, des vérités à l’emporte-pièce voire des onomatopées 😊.
Cette part d’ombre, je la connais.
Elle surgit lorsque je fais face aux paroles abjectes justifiant l’injustifiable. Elles font surgir en moi le dégout, cette émotion désagréable qui éveille en moi la colère, la violence.
Avec le recul, je n’aime pas cette violence, cette énergie puissante difficilement contrôlable mais je lui reconnais le mérite d’éclairer mes valeurs et de savoir celles que je veux défendre.
A contrario, cette énergie limite mon jugement en l’enfermant dans l’expression de mon émotion. J’apprends donc à voir cette part d’ombre lorsqu’elle se réveille, à écouter plus attentivement les arguments fallacieux, les émotions et les valeurs qui les sous-tendent et de décider si je veux con-vaincre ou pas.
Le salut consisterait à faire en sorte que les gens modérés s’engagent dans les débats sans modération…
Pour ceux et celles qui choisiraient le com-bat et entrer dans l’immodération de la modération, je ne peux que conseiller la lecture ou la relecture de « L’art d’avoir toujours raison » de Schopenhauer.
Il leur faudra utiliser l’un des stratagèmes permettant de toucher l’émotion des lecteurs/auditeurs/spectateurs afin de jouer sur le même plan que les immodérés.
Pour rappel des stratagèmes, les voici en versions simplifiées :
1. L’exagération : Exagérer les propos de son adversaire, les vôtres paraîtront alors plus raisonnables.
2. L’homonymie : Manipuler le sens des propos de votre adversaire.
3. La généralisation : Généraliser un argument particulier et attaquer ensuite cette idée.
4. la parcimonie : Masquer vos conclusion s jusqu’à la fin.
5. L’utilisation des croyances de votre adversaire contre lui.
6. La déformation des paroles de votre adversaire ou de ce qu’il cherche à prouver.
7. Le questionnement à outrance de votre adversaire, permettant de le déstabiliser.
8. Faire en sorte que votre adversaire soit en colère (une personne en colère est moins à même d’utiliser son jugement)
9. La manipulation des réponses de votre adversaire, pour parvenir à des conclusions différentes, voire opposées
10. Crier victoire même quand vos arguments sont vaincus.
11. En fin de débat, résumer vos conclusions en les posant comme des faits établis.
12. L’utilisation de métaphores qui vous sont favorables.
13. Utiliser une contre-proposition absurde à l’argument de votre adversaire et l’assimiler à son argument.
14. Essayez de bluffer votre adversaire, en avançant vos conclusions même si il refuse vos prémisses. Si votre adversaire est timide ou stupide, et si vous vous possédez beaucoup d’impudence et une bonne voix, la technique peut réussir.
15. Éluder une proposition trop difficile à prouver.
16. Pointer des soi-disant paradoxes ou contradictions dans la pensée de votre adversaire.
17. Rendre ambigus tous les propos de votre adversaire. Par exemple, s’il parle de Dieu, parlez de « religion ».
18. La négation de la défaite. Si l’argument de votre adversaire est victorieux, ne le laissez pas conclure.
19. Généraliser. Si votre adversaire pointe une faiblesse dans vos arguments, parlez de fiabilité de la connaissance humaine, par exemple, ou en tout cas d’un point incontestable.
20. Piéger votre adversaire en le faisant admettre vos conclusions s’il reconnaît un seul de vos arguments.
21. Répondre au mensonge par le mensonge.
22. Mettez en doute tout propos de votre adversaire.
23. Étendre et exagérer les propos de votre adversaire.
24. Utiliser des syllogismes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Syllogisme).
25. Contrer les généralisations de votre opposant.
26. Retourner les arguments de votre adversaire contre lui-même
27. En cas de colère de votre adversaire, exacerbez-la
28. Rendre inaudible l’adversaire. Lorsque le public est composé d’individus profanes sur le sujet en débat, lui demander une explication sur un sujet long et technique, afin de le faire paraître compliqué et ennuyeux aux yeux du public.
29. Le déni. Si vous voyez que vous êtes battu, créer une diversion : commencer un autre sujet.
30. Utiliser des arguments d’autorité.
31. Feindre l’incompétence. Si vous ne savez pas répondre aux arguments de votre adversaire, déclarez que votre adversaire croit être plus compétent que tout le monde.
32. Pratiquer l’outrance : associer l’argument de votre opposant à une catégorie odieuse, par exemple l’obscurantisme ou le fascisme.
33. Dissocier théorie et pratique. Réfuter l’applicabilité des arguments de votre adversaire et les renvoyer à des chimères théoriques.
34. Postuler l’incompétence de votre adversaire en postant une question et en ne le laissant pas répondre.
35. Jeter la suspicion sur votre adversaire en lui prêtant des motifs inavouables.
36. Faire glisser les arguments sur un terrain personnel et devenir grossier, voire insultant.
Avec l’inspiration de ces 36 stratagèmes et en cherchant à jouer avec les émotions des spectateurs passifs, notre immodération (ayant pour base notre modération) pourrait être un jeu intellectuel plaisant par la diversité des mouvements possibles que nous n’aurions même pas imaginés avant le billet de Stéphane.
Cela mériterait une formation (travaux dirigés) pour apprendre à immodérer la modération sur des cas pratiques pour celles et ceux qui veulent combattre 😊
En attendant, nous pouvons toujours imprimer une feuille sur les 36 stratagèmes afin de les repérer lorsqu’ils sont employés. Les plus pernicieux sont les syllogismes réalisés à partir de prémisses douteuses. CQFD 😉
Concernant les travaux pratiques, n’oubliez pas d’utiliser les outils de l’immodération, car les immodérés SAVENT !
Ils introduisent leur discours par :
Lors de ma formation de l’année dernière, Les zones d’ombre (ou plutôt la façon de l’instructeur de les présenter) ont allumé de nombreuses lumières dans mon cerveau !
Et si j’écrivais un article sur le sujet ?
Il sera probablement intéressant à lire, mais surtout à écrire 😉
Merci pour tout ça Frédéric
Puisque nous sommes dans un blog de développement personnel, je voudrais ajouter un pour QUOI réaliser ces exercices d’immodérations de modérés.
“Tous les hommes sont mortels et Socrate est un homme donc Socrate est mortel”.
Nous sommes tous mortels et notre vie est faite de petites morts qui se succèdent ainsi que de petites renaissances qui les suivent (accidents de la vie en mode simplifié). Au jeu de la “vérité vraie”, notre égo nous fait croire à une idée de stabilité qui n’a aucune réalité. La nuance est difficile pour l’égo, il lui préfère des “vérités” simples et inébranlables, sans mouvement. Cela donne à l’égo la sensation d’être immortel mais l’égo, comme nous, est mortel.
Vous pouvez comparer l’égo à un personnage que l’on jetterait dans le vide et qui s’accrocherait aux objets (vérités) qui descendent avec lui pour se donner l’illusion que la chute n’existe pas (que la mort n’existe pas).
Visualisez-le! Imaginez-le !
L’égo s’accroche à tout pour éviter de faire face à la réalité de sa mort annoncée. Sans faire face à cette inéluctabilité, je ne sais pas vivre plus intensément, je ne peux m’affranchir de mes peurs ni m’abandonner à un processus vivant et j’essaierai de tout contrôler.
Cet exercice peut avoir pour objectif de toucher, d’éclairer notre ombre. Ce faisant, nous touchons à notre véritable liberté. Celle d’avoir l’opportunité d’agir autrement, d’aller de notre propre chef vers une essence de bonté, de douceur, de compassion (c’est à votre choix), une essence qui épanouit au lieu d’enfermer. Sans ce passage par l’ombre, même nos actions qui se veulent bonnes (sans perdre de leur mérite)provoquent beaucoup de détresse.
Alors ne pas se soucier de son image et pratiquer la voie de l’immodération des modérés peut être un chemin libérateur et nous insuffler un élan de vie.
Mais bon, je vais peut être un peu vite dans ce texte…
Je voudrais juste dire : “Essayez l’immodération consciente face aux immodérés!”. C’est un jeu pédagogique 🙂
Bonjour Frédéric et à ceux qui liront (le masculin est inclusif d’après mes maigres notions de grammaire)
Peut-être que je n’ai pas compris ta pensée, auquel cas n’hésite pas à me recadrer,
si tu suggères d’utiliser les 36 stratagèmes de Schopenhauer pour entrer en débats avec les immodérés pour leur apprendre la modération ou pour quoi?
Pourquoi ne pas les démasquer plutôt? En s’appuyant sur ces stratagèmes, ça pourrait fonctionner
Recadrer la discussion, à chaque fois que l’un d’entre eux est utilisé
Ce que j’en retiens, c’est plutôt que les modérés devraient jouer leur propre jeu, ok avec beaucoup moins de modération et de la pédagogie
Et sinon, des personnes discrètes et sûres d’elles, est-ce que celà existe?
Bonjour Céline,
L’idée de l’immodération face aux immodérés n’est pas de les former à la modération. Autant apprendre à un cheval à marcher sur ses oreilles…
L’idée est plutôt de rentrer dans un débat immodéré en usant des outils de l’immodération (généralisation, arguments d’autorité, émotions…) pour faire avancer la cause de la modération. Le recadrage simple ne suffit pas. Il faut l’enrichir par l’immodération…
On est très loin de la Communication NonViolente 😉 c’est pourquoi, cela doit rester un jeu et non un mode de fonctionnement habituel.
Sinon, heureusement qu’il existe des personnes discrètes et sûres d’elle. Discrétion et réseaux sociaux font-ils bon ménage ?
Céline,
Bien que le nombre de personnes ayant entendu les mots «Développement Personnel» a été multiplié ces 10 dernières années, le nombre de vrais «pratiquants» reste mince. Cela demande un effort continu de pensée, et comme le but de ces pensées est d’aller vers l’action consciente (à l’inverse des actions automatiques), la plupart des gens sont dans l’évitement de ce type de pensée (ces pensées et ces actions-là ne procurent pas de plaisir immédiat, elles sont faites pour construire).
On ne peut donc pas s’attendre à ce que le «peuple», dans sa grande majorité, apprenne davantage de choses que ce qui est enseigné à l’école, lieu où la sanction (positive ou négative) détermine le limite du savoir. Les stratagèmes de Schopenhauer n’y sont pas enseignés (comme beaucoup d’autres choses utiles pour démasquer ses interlocuteurs).
Ainsi, dire à un opposant :
– Cher ami, ne tentez pas le 12ème stratagème de Schopenhauer avec moi, car si vous qualifiez ce vaccin de «produit expérimental», je vais rappeler qu’il s’agit d’une «innovation de rupture», et nous n’en finirons pas, car nous sommes tous les deux de fin bretteurs. Pendant ce temps des gens meurent et d’autres entrent en deuil ! Qu’avez-vous d’autre à proposer à part qualifier cette maladie de «grippette», sachant qu’à ma connaissance, si les surnoms affectent le comportement des humains, il n’ont jamais impressionné un virus…
Ce recadrage serait sympathique, mais le «peuple» n’est pas assez intelligent pour saisir la puissance de ce type d’échange. Le «peuple» aime les :
– Taisez-vous ! Je suis le médecin le plus diplômé de France en matière d’infectiologie, et c’est mon quotidien de soigner les gens ! Vous n’allez pas me donner des leçons parce que vous avez raté vos études de médecine en ruinant vos parents, puis en terminant «journaliste-santé» dans un magazine féminin !
Là, le peuple applaudit :
– Et biiim !!! Prends ça dans tes dents la pétasse !
Alors, la vengeance étant un plat qui se mange froid, l’outragée fait ce qu’elle n’aime pas faire, et qui pourtant porte ses fruits : fouiller dans les poubelles et y trouver des ordures. Ordures qu’elle déballera parce qu’elle vit dans un écosystème où c’est d’usage… Et ça, ça plaît au «peuple» ! Il changera changera de héros en adhérant aux propos d’un autre immodéré, quel que soit sa cause du moment qu’il pratique l’immodération. Puis ils s’en lasseront quelques mois plus tard…
L’essentiel du «peuple» est à peine capables de retenir 3 identités remarquables et de les appliquer dans un exercice qui affiche comme consigne «utilisez les identités remarquables pour factoriser ces 3 équations»… Sa réponse préférée est :
– Franchement, on s’en bat les couilles, gros !
Et toi Céline, tu penses qu’il sera sensible à un recadrage d’un stratagème de Schopenhauer, identifié au fil d’une conversation parmi les 36 qui ne représentent qu’un échantillon ?
Si tu y crois vraiment, tu as soigneusement sélectionné ton monde…
Nan.. Il faut que le bienveillants, les modérés, les justes, les lumineux… soient accessibles au «peuple», et le moyen le plus facile est de pratiquer l’immodération à l’image de tous ces idéologue perclus de convictions, qu’ils font passer pour de la science.
Une fois élus (je ne parle pas que de politique), ils pourront faire briller leur art… Mais c’est immodération qui mène au pouvoir.
Peut-être qu’un jour, le «peuple» comprendra par quel sacrifice il faut passer pour l’aider à devenir intelligent. Et comme le dit Victor Hugo :
«Quand le peuple sera intelligent, alors seulement le peuple sera souverain»
Tout en espérant un «vivement», je ne peux esquiver un «c’est pas demain la veille !»