Se doucher pendant un orage, quel est le risque ?

Je m’apprête à prendre ma douche, mais sachant que ma fille a une journée chargée, je lui propose de se doucher avant moi.

  • Non papa, je ne prends pas de douche genre quand il y a de l’orage…
  • Ah bon ? Pourquoi ?
  • J’ai vu sur Tiktok qu’il y a un risque, genre, de se faire foudroyer sous sa douche, genre…
  • C’est bizarre… Je vais vérifier ça !

Je vais donc poser la question à mon ami ChatGPT, et il me répond qu’effectivement le risque existe, en particulier si les canalisations sont faites en métal. Le courant pourrait remonter à cause de la conductibilité de l’eau, ce qui risque de me tuer sur place, et adieu mon abonnement de 20€ mensuels à Open AI ! En conséquence, pour le bien de tous, attendons que l’orage passe avant de nous laver.

Surprise ! Je n’en avais jamais entendu parler !

Je demande donc à mon ami s’il a des statistiques et des informations sur le sujet : eh bien figurez-vous qu’en France, environ 15 personnes meurent foudroyées tous les ans. Enorme ! Je lui tire les vers du nez, et j’apprends avec soulagement que les circonstances de ces foudroiements ne sont pas recensées. On ne peut donc pas savoir combien de personnes ont eu un coup de foudre sous la douche. Karine Lemarchand a peut-être l’info, mais je m’égare…

Je me redirige donc vers la chambre de ma fille pour la rassurer, quand une question vicieuse me vient à l’esprit. Je consomme donc encore un jeton d’IA en posant la question suivante :

– En France, combien de personnes meurent d’intoxication alimentaire chaque année ?

Après une suspense insoutenable, j’apprends qu’environ 350 personnes par an meurent dans d’atroces souffrances après avoir mangé de la nourriture avariée, soit 20 fois plus que les personnes foudroyées ! Et encore, je n’ai pas la précision qui préoccupe ma fille, à savoir «foudroyées en prenant leur douche avant leur père».

Je poursuis donc d’un pas assuré en toquant à la porte de l’adolescente :

  • Toc toc toc… Tiktok…
  • Oui…
  • C’est juste pour te dire que si tu as l’intention de manger aujourd’hui, tu peux aussi prendre le risque de te doucher !

Après un « De quoi ?… » très expressif, je lui fournis les données officielles, mon analyse étayée par l’IA, ainsi que ma conclusion, et elle me répond :

  • Bah, si tu veux tu peux y aller, toi !

Après une légère hésitation, j’y vais tranquillou, mais j’avoue qu’une fois les pieds dans l’eau, je n’ai pas trainé !

Ma peur se focalisait davantage sur la certitude que ma fille se serait sentie coupable de ma mort, si j’avais reçu un coup de châtaigne de 300 millions de volts.

Avouons que ce que je viens de dire n’a aucun sens, puisque la peur de voir ma fille se culpabiliser est corrélée à la probabilité improbable de me faire allumer par un éclair pendant l’application de mon shampooing anti-chute.

Ce qui démontre que nos peurs sont souvent irrationnelles et qui nous ramène enfin au sujet central du jour (Bah oui, on n’est pas là pour parler popote).

Libère-toi !

Alors voilà quelques questions que tu pourrais te poser en bon auto-coach :

  • De quelle peur très improbable suis-je prisonnier en ce moment ?
    (genre : te faire foudroyer sous ta douche)
  • La source qui est l’origine de cette peur, fait-elle autorité ou cherche-t-elle à faire du buzz ?
    (genre : un Tiktokeur)
  • Quelles actions j’entreprends régulièrement, alors qu’elles sont bien plus risquées que l’objet de ma peur ?
    (genre : manger)
  • Quelles nouvelles peurs (légitimes) viennent s’installer en moi, en prenant racine sur ma peur irrationnelle ?
    (genre : avoir peur de créer de la culpabilité chez ta fille si tu te fais foudroyer sous ta douche parce qu’elle t’a cédé sa place).

Cogite bien, parce que te libérer d’une peur, ça peut te faire bouger grave :

  • genre : créer ton entreprise
  • genre : rappeler un client pour lui présenter une nouvelle offre
  • genre : publier ton livre
  • genre : rappeler un proche avec lequel tu as eu une dispute
  • genre : livrer tes sentiments
  • genre : faire des enfants

Et même, genre, commenter cet article sur LinkedIn…

A++
Stéphane SOLOMON