De la contrainte à l’Enthousiasme
En 2015, j’ai monté un programme de 5 semaines intitulé «Prenez l’Avantage». C’était un programme relativement secret dans le sens où j’ai fait très peu de promesses aux personnes qui allaient s’inscrire. Ils s’inscrivaient parce qu’ils aimaient bien mon style lorsque je publiais gratuitement. Ils se sont alors autorisés de me suivre sans même savoir ce que j’allais leur proposer.
J’ai décidé d’animer les deux premières semaine de ce programme sous forme de vidéos. Voici l’une d’entre-elles. Outre le fait qu’une promenade dans les bois nous fera du bien à tous, les concepts que j’explore dans cette vidéo a été salutaire pour beaucoup de gens. j’ai encore des témoignages régulièrement :
De la contrainte à l’Enthousiasme
Après visionnage, je te propose de prendre la première idée qui te passe par la tête, et de donner un exemple de contrainte intérieure qui passe à ta portée. L’idée est, bien évidemment, qu’elle soit au service de ton projet. Il peut s’agir, comme dans mes exemples:
- Soit d’une disposition concrète que le Monde Externe pourra constater (dans mon exemple, se lever à 5h00 au lieu de 7h00)
- Soit d’une disposition mentale, dans ton Monde Interne (dans mon exemple, reconnaître un choix de vie, de carrière, etc. afin de ne plus le subir)
C’est à toi :
Avant le confinement, j’allais nager une demi-heure chaque matin dans la piscine qui est au sommet de mon inmeuble.
Les services de santé nous ont imposé (avec raison) de la fermer. J’ai décidé de faire à la place une séance de yoga d’au moins une heure. et évidemment je le fais.
J’adore lire, mais depuis longtemps, je n’arrivais plus à trouver le temps de le faire.
J’étais même devenue tsundoku (mot d’argot japonais qui désigne l’art d’empiler des livres un peu partout sans jamais les lire)
J’étais persuadée qu’avec le confinement j’aller trouver le temps d’enchaîner les lectures.
La réalité, c’est qu’avec l’enfermement, j’ai réussi à me dégager 1h30 tous les soirs tard (quand toute la maisonnée dort) pour regarder 2 épisodes sur Netflix …..
Alors y a 1 semaine, j’ai décidé de m’imposer une contrainte interne:
Sur ces 1h30, j’ai le droit à 1 épisode de ma série et le reste en lecture.
Je ne m’y tiens pas toujours, mais j’arrive à lire 1 soir sur 2.
En même temps, cette semaine, j’ai un live 1 soir sur 2 …
Je fais le choix de contacter des personnes dans le cadre de mon projet, alors que je peine habituellement à prendre des contacts qui “pourraient” (croyance limitante) m’opposer des réponses négatives à mes demandes, moi qui aie besoin de me retrouver dans un univers “cocooning” pour m’exprimer. Je m’efforce également de prendre la juste mesure des réponses que j’obtiens, de les considérer comme n’étant pas dirigées contre moi, mais qui s’imposent simplement dans le cours des conversations que je peux avoir. Pour moi, ce n’est pas simple, mais je me re-programme.
Le message de Stéphane me semble très clair.
Il m’évoque la traversée des Alpes que j’ai faite l’été 2017. Je suis parti seul, à pied sur le GR5, en autonomie. J’ai fait le choix de tout un tas de contraintes internes : marcher 8 à 10h par jour, dormir sous une tente, dans un confort sommaire pendant un mois, me ravitailler là où je trouvais, faire la cuisine dans une petite casserole sur un réchaud, me retrouver parfois dehors sous la pluie…. Tous ces choix, je les ai faits avec enthousiasme, et je me suis rarement senti aussi libre et vivant que pendant ce mois de marche. Je suis fier d’avoir mené ce projet jusqu’au bout (la Méditerranée…), c’est un souvenir fort et sa seule évocation me rend joyeux.
Aujourd’hui, j’ai plusieurs projets dans ma vie, les 2 principaux étant de retrouver un boulot et de rendre habitable la maison que j’ai achetée. Cela passe par un ensemble d’actions que j’ai choisies, que j’ai envie de réaliser (contraintes internes) et que j’ai inscrites dans ma “to do list”. Et là, je n’arrête pas de procrastiner. C’est comme si le processus que propose Stéphane s’inversait, comme si les contraintes internes devenaient des contraintes externes, comme si quelqu’un d’autre me les imposait et que je faisais de la résistance passive.
C’est grave docteur ?
Bonjour Michel,
il y a plusieurs pistes pour la procrastination, que je connais bien. Quel est le risque d’avancer sur ces deux projets qui auront un impact concret sur ta vie après leur réalisation ? As-tu des biais qui t’empêchent d’avancer sur ces projets ? T’es-tu mis dans une situation où avancer sur l’un des projets met en danger l’autre ?
Peut-être que le premier projet est d’aborder ce qui t’empêche d’avancer sur les deux suivants. Dans ce cas tu es au bon endroit !
En ce moment, je me laisse souvent déborder par l’une ou l’autre de mes activités. Quelle que soit celle qui a “gagné ” dans la journée,cela me laisse un ressenti un peu amer de ne pas avoir touché aux autres. Je me propose de dégager un temps plus raisonnable et mieux réparti pour chacune d’entre elles, dont lecture active, site et projet, maison, jardin, dessin, relations sociales, famille et cuisine, oups j’allais oublier le bureau.
J’ai aussi une question. La contrainte interne me semble évidemment meilleure que la contrainte externe. En revanche, dans un état dépressif, il peut y avoir une contrainte interne inappropriée et parfois seule la contrainte externe amène un peu de positif. Leur dire que leur contrainte est interne et donc de leur propre choix ne me semble pas de nature à la transformer en enthousiasme.
Pour ma part, pour transformer une contrainte externe (une vraie contrainte désagréable) en choix et enthousiasme, j’y ajoute souvent un plus qui me plaît et me fait l’approprier.
Danièle, l’état dépressif, je connais un peu mais j’ai du mal à te suivre quand tu parles de contrainte interne inappropriée. Ce que je comprend de la façon dont Stephane en parle, c’est qu’il s’agit d’une forme de challenge personnel qu’on se lance, un Objectif secondaire qu’on définit ayant pour effet de créer une nouvelle énergie qu’il appelle Enthousiasme qui nous aide à accomplir la tâche et ne plus la percevoir que comme une corvée.
Pourrais-tu fournir un exemple, une illustration de ce que tu considères comme contrainte interne inappropriée pour me permettre de mieux comprendre ?
Je comprends bien le mécanisme de challenge et l’applique.
Mon hors sujet est celui-ci : Quand quelqu’un se “force à n’avoir envie de rien” je n invente pas,cela m’a été dit comme cela ou plus exactement “je n’ai pas envie d’avoir envie”, se force à ne rien faire qui pourrait la sortir de cet état, cela semble aussi un challenge qu’elle se lance mais vers une spirale descendante. Du coup, je me dis qu en état interne déplorable, il vaut parfois mieux en rester à des contraintes externes.
D’accord, se forcer à ne pas avoir d’envies, ce n’est ni énergisant, ni enthousiasmant et c’est bien une contrainte interne. Par contre, si je peux me permettre, la dépression n’est pas se forcer à ne pas avoir d’envies mais ça peut-être une absence d’envies, qui peut aller jusqu’à l’absence d’envie de vivre. Auquel cas, vivre ou ne serait-ce que survivre, chaque jour qui vient peut être transformé en contrainte interne et en reprenant l’approche de Stéphane, ça en devient un moteur pour aider à sortir de la dépression, de la torpeur.
S’il vous plaît, dites-moi si je me trompe.
Fred, oui je suis d’accord. (Et suis loin d’être dépressive). Je pense que nos échanges font bien apparaître la différence entre le coaching et la thérapie. il y a une histoire de dragon blanc et dragon noir là dessous. Quand on sait encore nourrir son dragon blanc, vive le coaching. Le mieux nourri est sans doute le plus fort. Pour mettre un peu de légèreté, quand le noir est plus fort, il faut aller chercher les chasseurs de pokemon.
Dans un état dépressif l’enthousiasme s’élance et retombe car il se transforme en contrainte : Ho oui tiens ça c’est une bonne idée !
Et un peu plus tard : Ha oui mais…. et voilà c’est déjà devenu une contrainte
J’aime bien ta dernière phrase : ajouter la touche personnelle, car dans ce cas c’est “abracadabra” la contrainte externe c’est transformée en un bel enthousiasme et fait un pied de nez à cette contrainte horrible
J’ai décidé de quitter mon emploi actuel sans en avoir trouvé un autre car je veux une autre relation au travail . c’est ma décision donc, si j’ai compris , ma contrainte interne. Mon départ est prévu fin juin et pourtant je n’arrive pas à trouver du temps pour préparer l’après.
Contrainte : actuellement la contrainte est d’être cloîtrée
Enthousiasme : trouver un élan, une rampe de lancement qui permet de décoller
Je me fais l’effet d’un papillon à qui on a touché les ailes, il manque de la poudre
L’enthousiasme (ré) devient contrainte
Le confinement (contrainte) aura eu du positif, il aura appuyé là où ça fait mal
De cette contrainte naîtra l’enthousiasme
Des envies d’ailleurs, d’autres choses, découvertes de points communs avec des relations ordinaires qui s’orientent plus vers l’amitié au fil des jours
Il me manque encore la poudre “et Si”
Mes contraintes internes provenant de l’extérieur en cette période, pour que mon petit monde se sente bien sont :
– d’ouvrir mon écoute active à un entourage relativement “proche” qui vit très mal le confinement et/ou qui ne comprend pas comment et pourquoi je peux aimer cet isolement avec l’extérieur, concentrée sur le nécessaire, prioritaire. En temps normal, ces personnes ponctuellement négatives ne font pas partie de mon quotidien.
À leurs questions insistantes négatives “mais tu te sens forcément mal ?” ” mais tu dois vouloir aller voir ta mère ?”… Ma réponse sincère, honnête et optimiste reste encore plus un mystère. “Ce jour est une fête, celui de la vie, en préparation de rendez-vous… En attendant je vis l’instant, chaque instant est un rendez-vous, avec soi et avec autrui si c’est le cas, consciente que rien ne dure…”. Les soupirs de soulagement qui s’en suivent me laissent croire de les savoir apaisées un instant.
– d’apaiser mon cadet de 18 ans qui dans l’ensemble supporte bien le confinement mais ses émotions sont secouées parfois par ses amis de l’extérieur quand ils sont tristes. Son mode sauveur est mis à l’épreuve. Je l’écoute beaucoup et lui parle des précédents programmes et de ses outils. Hier nous avons parlé de légitimité, de l’AT… Le sauveur actif qu’il était avant, près à agir pour l’autre et davantage dans l’écoute.
– de bricoler ou du moins faciliter, ce que mon mari ne peut faire car il travaille toujours autant.
Le démontage, nettoyage de l’ensemble de la tuyauterie/syphon de mon double évier à été une épreuve de 5 heures où j’ai vécu tout un lot d’émotions. Le dégoût du départ a vite été changé par le bonheur d’avoir le point d’eau accessible, c’est tellement important dans une cuisine souvent investie ; d’éviter à mon époux une perte de temps précieux pour une “bricole”… Et de savoir l’état de ma tuyauterie saine était aussi satisfaisant. Mon incompétence m’a fait tout démonté… Et j’ai eu la satisfaction d’apprivoiser ma patience, ma curiosité, de découvrir des points stratégiques… Un puzzle indispensable à remonter.
Celà m’a aussi donné la légitimité sur mon droit de bricoler, qu’il n’y avait pas que “Monsieur” compétent/capable dévoué à agir à réparer.
– de travailler différemment… En acceptant de remettre le télétravail sous mon toit après 1 mois de repos, c’est probablement le plus pénible pour moi… J’appréciais le fait de cloisonner vie privée/vie professionnelle. La contrainte extérieure est belle et bien réelle, l’obligation de justifier les comptes pour l’administration, déclarer la Tva… La seule chose qui puisse être enthousiasmante est de libérer mon mari de sa charge mentale concernant les devoirs d’entrepreneur pour le peu qu’il reste à demeure. Je veux bien tenter l’aventure, redéfinir le cadre pour que le “professionnel” ne soit plus envahissant.
Hello tous
Refaire un dessin par jour pendant le confinement.
bonjour j’ai plusieurs contraintes extérieur, celle que à laquelle j’aimerais m ‘y coller c’est l’écriture d’article pour notre blog .
Pour ma part, je recule depuis un certain temps à me mettre cette contrainte interne de me lever plus tôt justement pour avoir plus de temps pour moi sans empiéter sur le temps partagé de la journée.
Paradoxalement, il m’arrive de me réveiller de moi-même tôt, avant mon heure de réveil habituelle, et de me recoucher au lieu d’en profiter pour rester debout et apprécier la lumière et le calme du soleil levant.
Donc qu’est-ce qui m’empêche de le faire, en partie la peur d’être fatiguée oui, mais y a-t-il autre chose ? À réfléchir.
Et pourquoi pas me forcer à aller au delà de ma réticence pour voir ce qui se passe ?
Waouh que ca fait du bien cette petite ballade en forêt !
Tu as dit la première idée qui me passe par la tête : remplacer la contrainte extérieure “rester chez moi” par la contrainte intérieure “m’isoler dans un lieu ou je ne croiserai personne”. Cet aprem je prends donc ma voiture pour aller faire un tour tout seul en forêt. Il pleut donc peu de chance que je croise du monde. Désolé pour ceux qui dénonceront le vilain qui ne respecte pas les règles mais je craque !!!
Merci Stéphane !
En effet la peur de la fatigue m’empêche de me lever plus tôt… j’ai tenté et ça ne me convient pas spécialement.
Par contre, j’imagine que comme contrainte on pourrait mettre en jeu aussi par exemple un régime? J’ai pris du poids ces derniers mois, et depuis que j’ai arrêté de travailler je me suis un peu réfugiée dans la nourriture. Il faudrait que j’arrive à passer ce cap, de sortir de ce confort de piocher du Sucré pour me sentir bien quelques secondes, au lieu de me restreindre et me sentir mieux dans mon corps sur le long terme… qu’en dis tu Stéphane ? Est ce que ça rentre dans ce cadre?
Bonjour Liliane,
Ca rentre tout à fait dans le cadre. Un régime pas contrainte mène à des frustrations, alors qu’un régime par enthousiasme mène vers un sentiment de victoire. En tant que danseuse, l’harmonie et la grâce de ton corps sont probablement importants pour toi, et je pense que c’est un objectif qui mérite toute ton attention. Tu peux donc donner du SENS au fait de remplacer une sucrerie par un fruit ou même un simple verre d’eau, puis vivre ce sentiment de victoire, car c’est TON but. Si la contrainte venait de quelqu’un d’autre, ce serait beaucoup plus difficile, et face aux nombreuses tentations du quotidien (et à la facilité de grignoter), tu ressentirais de la rancoeur envers ceux qui t’obligent à te limiter…
Remplace donc la contrainte des restrictions alimentaires par l’enthousiasme de l’équilibre alimentaire et l’harmonie de ton corps de danseuse.
Cette vidéo me parle beaucoup car cela fait longtemps maintenant que je me lève plus tôt que “nécessaire” pour faire du sport le matin avant d’aller travailler. J’ai du mal à expliquer aux autres que ça m’apporte une pêche pour toute la journée.
Ceci dit quand je veux m’apporter des contraintes internes, tout dépend de POURQUOI, mais j’ai tendance à me laisser contaminer par les réactions négatives. Pour certains sujets je suis sûre de moi, de ce que je fais , pourquoi, pour qui etc… Et si je suis, ne serait-ce qu’un mini peu incertaine, si j’ai une réaction négative (du style: je ne sais pas comment tu fais, ah bah moi je ne pourrais pas) ça me coupe dans mon élan et j’arrête tout.
C’est là que la validation intérieure est importante mais c’est un pas que j’ai du mal à franchir
Je suis très en retard dans le programme mais me voilà !
Ce que je mets en place c’est :
– Me lever plus tôt pour avoir une pratique de Yoga qui m’est personnelle et non pas professionnelle, tournée vers mes élèves.
En post-covid j’ai du mal à le faire tous les jours car je suis parfois épuisée mais je ne m’en tiens pas rigueur.
Cela ne me fatigue pas de me lever plus tôt pour m’octroyer ce temps pour moi, au contraire.
– reconnaître que j’ai installé une organisation de travail (cours) qui me bouffe la vie.
– reconnaître que j’ai du mal à déplaire (du moins ce que je pense pouvoir déplaire, ce n’est pas la même chose)
– constater que vivre pour moi selon mes besoins ne fait pas fuir les gens
– restructurer mon activité en exprimant mes besoins à mes élèves/clients et trouver un compromis qui me permette de respecter mes besoins et mes envies (besoin de calme, de temps pour moi,, d’être chez moi, de temps pour mes proches – envie de développer mon activité, d’être performante, de progresser).