L’École de la vie
J’ai presque 10 ans… J’en ai ramassé des peaux de bananes ! Si bien que j’ai l’impression qu’il y en a de moins en moins. Dans certains quartiers, il est même impossible d’en trouver.
Dans l’une de mes rédactions, j’ai écrit avec fierté qu’il était possible que les peaux de bananes disparaissent grâce à mon action, mais l’institutrice m’a enlevé quelques points à cause de cette phrase, me demandant de me montrer plus modeste… Mon père m’a dit :
– Bien sûr que c’est grâce à ton action ! Lorsque les gens te voient agir, ils réfléchissent et s’ils trouvent ça intelligent, ils font comme toi ! Il y a aussi ceux qui ont honte d’avoir jeté cette peau de banane et qui ne recommencent plus… Jeter une peau de banane dans une poubelle, c’est aussi facile à faire qu’à ne pas faire.
– Alors tu ne m’aurais pas enlevé ces points pour «manque de modestie» ?
– Je t’en aurais ajouté ! Ce n’est pas une histoire de modestie ou d’orgueil, mais une histoire de Conscience. Tu n’es pas né pour raser les murs ! Personne ne vient au monde pour ça. Chaque être humain est important et chaque action, chaque mot prononcé, chaque geste, même le plus discret, peut changer le monde.
Pour couronner ma décennie de vie, cette sacrée peau de banane allait m’offrir un cadeau d’une toute autre dimension, d’autant qu’après 5 années d’intimité, nous commencions à bien nous connaître. Les choses risquaient de devenir «normales», et il fallait que quelqu’un change pour éviter l’ennui. De nouvelles peaux de bananes allaient donc apparaître dans ma vie, me révélant un florilège d’émotions.
L’intrigue
L’histoire commence alors que nous dinions en famille. Mon frère, Daniel (que tout le monde appelle Dany), avait entamé sa douzième année, et ce soir-là, il était particulièrement triste. Mon père lui demanda d’où lui venait cette mine, et il répondit qu’il ne voulait plus aller à l’école. Le visage de mon père s’aggrava aussitôt. Il expliqua à mon frère qu’il avait de la chance d’aller à l’école, et qu’à travers le monde des milliers d’enfants étaient privés de cette chance. Bien sûr, mon frère trouva une parade intelligente, en rappelant que le fait qu’il aille à l’école n’allait pas faire pousser des établissements scolaires dans le tiers-monde. Mon père lui répondit :
– Tu n’en sais rien ! Aujourd’hui, tu ne peux pas savoir ce que tu feras demain avec tout ce que tu apprends… Peut-être que tu construiras une école dans un endroit où il n’y en a pas. Peut-être que tu auras l’honneur de poser la première pierre, en tant que généreux donateur. Mais la question n’est pas là : saisis la chance qui t’est offerte, ne serait-ce que par respect pour ceux à qui on n’offre rien !
Mon frère se leva de table et alla s’isoler dans sa chambre. Dans notre chambre, car nous la partagions. C’est donc avec lui que j’avais le plus d’affinités (nous étions 7 frères et sœurs). Mon père ne termina pas son diner ce soir-là. Ce fut l’un des rares soirs où il fallut jeter une partie du repas. Ma mère le dévisagea avec ces regards qui en lisent long, avant de se résoudre à débarrasser. Visiblement, elle savait pourquoi mon père n’était plus dans son assiette…
Le lendemain matin, sur le chemin de l’école, mon frère me demanda :
– Si je ne vais pas à l’école, est-ce que tu le diras à papa ?
– Oui ! Ai-je répondu sans hésiter !
Le combat
Il entra dans ce lieu qui lui faisait horreur en baissant la tête et les épaules. Je commençais à me diriger d’un pas assuré vers mon bâtiment tandis qu’il marchait timidement vers le sien, quand soudain, j’entendis une voix rauque saluer mon frère :
– Salut Dany le gros !
Je me retournai. Mon frère marchait le dos vouté, les mains dans les poches, sans dire un mot. La dizaine d’enfants qui se trouvait-là commençait à chanter d’une seule voix une chanson d’une seule phrase et d’un seul ton :
– Dany le gros euh… Dany le gros euh… Dany le gros euh…
Je laissai mon cartable à terre et me dirigeai vers le capitaine de l’équipe, les poings serrés. Arrivé à sa hauteur (ou du moins dans sa zone d’influence, car il avait une tête de plus que moi et une cervelle de moins, ce qui, ne m’aurait jamais permis de me placer à son niveau), j’ai exigé qu’il fasse des excuses à mon frère sur le champ. Dany se retourna, me regarda stupéfait et dandina latéralement de la tête d’un air effrayé.
– Je n’ai pas peur de lui Dany, ne t’inquiète pas ! Ai-je lancé à mon grand-frère, qui devenait livide.
Marc, c’est ainsi que s’appelait le molosse que je défiais, en profita pour m’envoyer une droite. Je suis resté au sol de longues secondes, puis à moitié sourd, je me suis relevé toutes griffes dehors. J’étais en transe… Celui qui porta le premier coup se retrouva face à un fauve qui défendait l’honneur de sa troupe. Je l’ai mordu, griffé, je lui ai tiré les cheveux, je me suis cramponné à son cou en lui donnant des coups de genoux dans les côtes, jusqu’à ce qu’un professeur vienne nous séparer.
La sanction
Il se passa alors une chose relativement classique : face aux juges, c’est celui qui portait le plus de marques au corps qui avait raison ! Le début de l’histoire fut occulté. Ce qui comptait, c’était le nombre de blessures apparentes, et à ce niveau, Marc avait l’avantage. J’étais moi-même choqué par son état, et je me suis rendu compte que je ne l’avais jamais vu pleurer auparavant. Pourtant nous nous connaissions depuis quelques années. Il rattrapa son retard de larmes dans le bureau du Directeur, ce qui me plongea dans la culpabilité.
Mes parents furent convoqués pour récupérer leur «animal»… Un qualificatif que le Directeur de l’établissement donnait souvent aux enfants rebelles. J’ai écopé d’une peine de 3 jours d’exclusion à effet immédiat avec une menace d’expulsion en cas de récidive. J’ai passé la journée dans l’atelier de mon père à lire mes livres scolaires. L’après-midi, il me demanda de faire de l’intercalage : l’une des activités que je préférais dans le travail d’imprimerie. Un jeu d’enfants…
Le soir, l’ambiance était encore plus triste que la veille. Avec un fils qui voulait arrêter l’école, et un autre qui n’avait plus le droit d’y aller, mon père ne savait plus où se mettre… Le lendemain matin, il me réveilla aux aurores : pas question de faire la grasse matinée, j’allais passer une journée de plus dans son atelier.
Ce fut l’une de plus belles journées de ma vie ! Mon père m’expliqua tout ce qu’il faisait et pourquoi il le faisait. Au début il me demandait de lui trouver quelques lettres de plomb dans les cassetins (c’était l’époque des machines offset), puis il m’autorisa à insérer quelques caractères à l’intérieur du composteur, en reprenant le texte que son client lui avait écrit à la main. Après quelques minutes d’assemblage, nous avons pu admirer notre œuvre grâce à sa machine à imprimer : l’ORIGINAL HEIDELBERG.
En observant le papier imprimé, mon père repéra une erreur et démonta le support pour apporter la correction nécessaire. Ceci pouvait prendre quelque longues minutes, surtout lorsque le texte était justifié.
– Robert SCHUMAN, mon fils, n’a qu’un seul N à son nom !
– Mais j’ai composé exactement ce qui est écrit sur le papier… Regarde ! SCHUMANN
avec 2 N.
– Alors c’est le client qui s’est trompé !
– Et c’est à toi de corriger ?
– En théorie non, je dois exécuter le travail qu’on me donne. Il y a même des imprimeurs qui savent qu’il y a une erreur et qui l’impriment à des milliers d’exemplaires. Si le client est vraiment pointilleux, lorsqu’il s’en rend compte, il leur demande de détruire tous les prospectus et de recommencer.
– Et ça leur fait de l’argent en plus ou en moins ?
– En plus ! Parce qu’ils travaillent deux fois plus…
– Pourquoi tu ne fais pas comme eux ?
– Pour tout un tas de raisons. C’est un peu comme «ramasser une peau de banane» : il n’y a pas qu’une seule explication. Mais ce qui est sûr, c’est que mes clients m’apprécient parce que je fais toujours plus que ce qu’ils me demandent… C’est ce qui te permettra de te distinguer plus tard : on te payera pour un travail précis, mais les bonus seront toujours appréciés. Et même si ce n’est pas toujours facile à comprendre, ta récompense viendra de ce «plus», sous différentes formes.
– Oui, c’est vraiment comme une peau de banane alors…
Mon père sourit en constatant que le fond de son explication commençait à tracer des sillons dans mon esprit. Il replaça sa composition dans le ventre de la machine, mania les deux leviers qui permettaient de la réenclencher, et après la première impression, il l’arrêta de nouveau pour recueillir la feuille. Il la scruta, puis il fit un signe de satisfaction et me dit :
– Maintenant, c’est à la machine de travailler. Toi et moi, on va faire des maths !
Je m’apprêtai à ouvrir mon cartable quand il posa sa main sur la mienne :
– Je ne parle pas de ces mathématiques-là. Je vais plutôt t’expliquer à quoi ça sert…
L’école de la vie
Nous avons passé le reste de la matinée et une bonne partie de l’après-midi à transformer des feuilles A0 en feuilles A3, A4, A5 grâce au massicot qui tranchait des ramettes entières avec une précision incroyable. Je sélectionnais et comptais les feuilles en fonction des différentes commandes, et lorsque le format demandé n’était pas standard, je devais faire quelques calculs avant de décider s’il était préférable de partir du format B0 ou A0, sans oublier que parfois, les chutes de petite taille pouvaient être réutilisées pour les cartes de visite. Le but du jeu était de jeter un minimum de papier, pour des raisons économiques. L’écologie n’était pas une préoccupation vive à l’époque, mais sans le savoir nous faisions d’une pierre deux coups : encore une pratique multidimensionnelle à l’image de la peau de banane.
Nous avons également travaillé sur le planning, pour répartir le temps-homme et le temps-machine dans des journées de travail bien remplies, sachant que la HEIDELBERG devait être surveillée d’un œil en permanence, et alimentée régulièrement en encre.
En une journée, j’ai appris bien plus qu’en 3 semaines d’école, et ce que j’ai vécu demeure impérissable. Le soir, je me suis endormi comme un bébé, prêt à démarrer une nouvelle journée de travail intense dans l’atelier de mon papa. Mais je me trompais… Je fus bien réveillé aux aurores comme la veille, mais cette nouvelle journée ne ressembla pas à la précédente à cause d’une simple question, qui révéla la vérité à mon père.
Je vous en parlerai au prochain chapitre…
Feedback de coach
Pour l’heure, j’aimerais revenir à la peau de banane, car le lien avec cette histoire mérite d’être fait avec mon ressenti d’adulte.
Savez-vous ce qu’est un feedback ? Beaucoup de gens pensent que c’est un simple «retour», un «réponse» qu’on destine à quelqu’un, car la phrase la plus courante contenant ce mot est :
– Je vais vous donner mon feedback…
Or avant de donner un feedback, il faut recevoir quelque chose qui permet au feedback d’être construit. Et c’est là que se trouve le véritable secret : face à un même évènement, chaque être humain construit une interprétation différente. Puis s’il est capable d’exprimer ce qu’il a perçu, il son feedback… L’exemple le plus populaire est «l’avis» que vous partagez avec vos proches ou vos amis à propos d’un film en sortant du cinéma. En réalité, vous ne racontez pas le film, vous racontez ce que VOUS avez vu, entendu, et surtout ressenti. Votre feedback est un retour émotionnel. Et à ce titre, il est personnel et unique.
Par exemple, lorsque mon enseignante a perçu le petit colibri que j’étais comme un garçon prétentieux, c’est SON feedback qui s’est exprimé. Mon père avait une toute autre perception en lisant ma rédaction.
Un feedback est tellement soumis aux émotions, qu’on peut le comparer à un «vécu intérieur». En regardant la bande-annonce du film «Kramer contre Kramer», un enfant de divorcés ne construira pas le même feedback qu’un enfant qui a été élevé par un couple uni.
Même face à un article de journal qui se veut informatif, une multitude de valeurs et de croyances vont donner à l’information factuelle une forme émotionnelle. C’est essentiel pour qu’un être humain puisse l’ingérer. Une information étant une donnée crue, pour qu’elle soit digeste, chaque personne l’arrange à sa sauce… Votre sauce est très différente de celle de votre voisin.
La même chose se produit pendant la projection d’un film. Mais si tous les spectateurs ressentent globalement la même chose, c’est parce que les cinéastes ont volontairement limité les ingrédients de la sauce, tant au niveau du choix que des doses. Ils vous livrent même une partie de la recette pour que votre sauce soit compatible avec leur histoire. Les critiques cinématographiques connaissent bien ce principe. Certains jouent le jeu et considèrent que la sauce fait partie du film, alors que d’autres décident de laisser les spectateurs faire avec ce qu’ils ont en stock. C’est pour cette raison qu’un auteur qui rencontre un critique ne sait pas à quelle sauce il sera mangé…
Mais si on joue le jeu. Si on accepte les clichés, les images d’Epinal, les trucages, le style, la musique, etc. La sauce se lie. Cela ne fait pas des spectateurs de stupides moutons, mais des personnes capables de s’adapter à un décor, un contexte, une histoire… Et c’est exactement la même chose dans la vraie vie, à une différence près : face à un évènement donné, vous ne savez pas forcément quels ingrédients choisir pour composer le bon feedback, et il est même possible que vous soyez en rupture de stock de certains ingrédients.
Pour être proactif, vous devez gérer votre stock, apprendre à choisir et à composer, c’est-à-dire participer à votre propre histoire au lieu de la subir. Vous ne connaissez pas le plat du jour, mais vous savez qu’il sera livré sans sauce, et qu’il vous appartiendra de l’adapter en fonction du plat. De ce fait, même un plat qui ne vous plaît pas peut devenir digeste : vous allez le manger à votre sauce.
Chaque lecteur est unique, et même si je choisis les mots qui composent mon histoire avec soin, je sais que chacun construit son propre Feedback en fonction de son parcours.
Avec un peu d’exercices, une même personne peut décider d’exprimer plusieurs feedbacks, en faisant un effort conscient. Elle peut ensuite choisir celui qui lui profitera le plus. Le feedback est donc un outil puissant. Il permet de valoriser les émotions qui conviennent à la suite des évènements. On goûte le plat avec plusieurs sauces, avant de choisir…
C’est ce que la plupart des gens ont tendance à négliger : il est possible de CHOISIR son feedback ! Un proactif préférera la Responsabilité à la culpabilité. Il peut donc contrôler son ressenti dans le but de passer à l’action corrective. Un être Responsable agit, alors qu’une personne coupable a tendance à s’apitoyer sur son sort, et à chercher d’autres coupables.
Par exemple, si parmi mes lecteurs il y a des personnes qui luttent contre le travail des enfants dans le monde, ils pourraient considérer que mon père m’a puni en me faisant travailler, et qu’il a profité de cette exclusion scolaire pour exploiter son rejeton !
C’est leur combat (légitime) qui les amène à porter ce jugement (illégitime). Personnellement, même si je peux comprendre leur feedback, ce n’est pas le mien. Mon père a fait exactement ce qu’il a dit à mon frère au début de l’histoire : il a saisi la chance qui nous était offerte, en me faisant l’école à sa façon, un jour où cette noble institution m’a refusé l’entrée…
Dans ce cas, on pourrait se demander pourquoi mon père ne m’a pas puni. Il ne connaissait que la partie sombre de l’histoire (qui plaçait Marc en victime). Je pourrais vous faire lire des livres et des articles de l’époque où des psychologues encourageaient les parents à battre leurs enfants. Ils leur expliquaient même COMMENT faire ! Mon père était tout à fait en DROIT de me cogner pour m’expliquer qu’il ne fallait pas frapper…
Pourquoi n’a-t-il pas sanctionné «l’animal» que j’étais aux yeux de tous ? Parce que malgré les faits et l’opinion générale, mon père s’est construit un autre feedback. : il connaissait son fils : ce n’était pas un catcheur ! Il ne savait pas ce qui m’a amené à me battre ce matin-là, mais il savait que je venais de glisser sur une «peau de banane» et que le coupable était celui qui m’a tendu ce piège. Un piège dont il ignorait tout, mais il savait qu’il allait le découvrir en lâchant-prise et en se focalisant sur l’instant présent.
Il aurait pu tout arrêter pour m’emmener faire une promenade en forêt et parler un peu. Mais il avait 7 enfants, et chaque heure de travail était sacrée, car elle leur était consacrée. C’est donc dans son atelier que nous fîmes cette promenade, et malgré l’odeur des encres, de l’essence, de la graisse et du plomb, nous nous baladions tous les deux entre les arbres. L’odeur du papier a certainement contribué à ce sentiment…
Mon père savait aussi que mon acte était celui d’un ramasseur de peaux de bananes : d’un garçon qui aime, qui s’aime, qui prévient, qui protège les siens, qui sait respecter les valeurs des siens sans poser de questions qui mènent vers l’évitement, et qui aime poser des questions pour apprendre des choses… Un enfant qui voit briller les mêmes choses que son père, mais qui peut tomber dans un piège sournois, parce qu’il est encore fragile et influençable.
Il ne savait pas ce qui l’attendait en découvrant la vérité, mais il savait qu’il pouvait me faire Confiance !
Les parents peuvent aider leurs enfants à construire leurs feedback. La Confiance est l’ingrédient de base qui permet à tout le reste d’opérer.
Pour mon père, l’exclusion scolaire représentait 60 punitions par minute, soit 3.600 punitions de l’heure ! Me garder à ses côtés et m’enseigner ce qu’il savait, était une façon de faire en sorte que son feedback ne soit pas le mien. Il a donc transformé son feedback pour m’offrir le résultat en cadeau.
Mais j’anticipe un peu… Ce qui suit complétera mes propos.
A++
Stéphane
C’est une bien belle histoire et je ne l’avais pas oubliée. Décidément Stéphane, ce père je te l’envie. Il y en a peu comme celui-ci. Combien de fois ai-je été dépitée en constatant que je n’avais rien compris à ce qui se passait dans la tête de mes petits ? J’étais intervenue mais seulement en fonction des apparences et des faits qui les accusaient. Résultat: leçon de morale improductive et perte de connexion avec mes chers “coupables”. Tout ça pour comprendre avec un peu de chance, mais un peu tard que j’étais passée à côté de leur réalité.
Une sorte de vision avec des chapeaux différents. Qu’est-ce que j’ai mis comme temps à essayer les différentes positions de perception ! Maintenant je calme mes collègues et recommande un feedback à froid pour les sanguins. S imposer aussi de faire un feedback en sandwich, entre deux tranches de positifs permet aussi d’explorer d’autres visions, de mieux comprendre l’autre, et donc de décider d’actions constructives.
Quant aux bonus que j’offre à mes utilisateurs, les aider et leur éviter des erreurs (j’ai pourtant officiellement une équipe de support..), ils ne sont pas très bien perçus par mon management: je devrais les laisser faire des c et attendre les plantages . Je comprends leur vision , financière et manque de prise de responsabilité mais n’y adhère pas. Les plantages impacteraient l’entreprise et le service au client, soit plus que le chef de projet. ==> “j’peux poh”
La confiance de ton père me rappelle aussi un autre épisode de tes programmes : ce n’est pas possible !
C’est vraiment “trop” génial comme histoire : bravo pour la qualité de fond et de forme de l’écriture !
Merci Isabelle, de savoir me lire…
Bonsoir Stéphane,
Il faut remettre la fin de votre papier dans la machine offset:
une petite video sur la machine HeidelBerg, et non pas HeidelNerg !
Question: pourquoi votre frère Marc et vous-même n’avez-vous pas dit d’emblée à votre père ce qui a motivé à la fois votre agression courageuse et le dégoût de l’école de votre frère ?
Tres belle histoire a laquelle on peut facilement s identifier en reveillant quelques souvenirs d enfance….
Bonsoir Alain,
Merci pour la coquille (il y en avait même deux), c’est corrigé.
Mon frère n’est pas Marc, mais Dany (Daniel). Marc est le caïd qui a fini sous mes griffes, et qui est apparu comme la seule victime de l’histoire.
Face à certaines autorités (médecins, professeurs, police, etc.) les enfants n’osent pas dire certaines choses. Il peut y avoir plusieurs raisons :
On ne sait pas précisément pourquoi, mais il semble que les autorités étrangères font peur par leur supériorité :
– Elles peuvent prendre le dessus sur les parents et les enfants ne peuvent supporter cette idée qui rend les parents faibles
– Les parents peuvent également prendre parti en approuvant l’autorité étrangère, et si l’enfant le ressent comme une injustice, le parent (aimé plus que tout) devient injuste !
– Si le parent défend son enfant, alors que l’autorité l’estime coupable, le parent devient complice et coupable
Dans les trois cas, la solution de l’enfant est l’évitement. Ce qui n’est pas très proactif, mais permet de préserver les parents d’un danger imaginaire (parfois réel).
– Mon frère n’a pas été convoqué, et vous apprendrez demain que le problème dépasse largement le cercle de Marc.
– Marc ne se serait pas dénoncé. Il ne fallait pas compter sur lui pour rétablir la vérité.
– J’étais dans le bureau du proviseur, avec un garçon que je venais d’amocher (je n’avais pas l’habitude de me comporter de cette façon). Mon père a été accusé à travers moi (il est responsable de «l’animal» mal dressé), et tout m’accusait, y compris moi-même, car j’avais encore envie de tout casser !
La colère ne se libère pas si facilement. Nous verrons demain comment mon père va arranger tout ça.
A demain, et merci pour cette question,
Stéphane
Voilà un témoignage qui me remémore des événements personnels.
Dans mon cas, c’était un grand-père menuisier et non un père imprimeur…
Merci Stéphane pour cette « peau de banane ».
Bonjour Emmanuel,
Mon grand-père (maternel) était tailleur, et sa philosophie et son caractère m’ont également nourri, ainsi que sa façon de raconter les histoires tout en piquant le tissus manuellement ou à la machine. J’ai passé une grande partie de ma petite enfance chez lui. J’ai ainsi eu l’avantage de vivre deux enfances :
– Fils unique chez mes grands-parents
– Fils d’une fratrie de 7 enfants chez mes parents.
Mon grand-père (maternel) était très différent de mon père. Ils avaient du mal à s’entendre en surface, mais ils se respectaient profondément.
Hier, alors que je rédigeais la suite de mon hommage, je me suis dit «Tiens… Si je faisais un hommage à mon grand-père aussi». Ce serait très différent de la peau de banane, mais la dimension spirituelle sera bien présente.
Merci pour ce partage,
Stéphane
Bonjour Anicka,
Je savais que ça allait vous plaire ! J’ai même pensé à vous et à nos correspondances privées pour trouver l’Energie.
Au plaisir,
Stéphane
Bonjour Suzanne,
Une biographie courte est toujours une exercice délicat. Ces événements sont vrais, même si j’ai dû réunir plusieurs histoires pour n’en faire qu’une seule.(pour la cause que vous évoquez).
Je me suis souvent invité dans l’atelier de mon père, et j’aimais l’aider (je ne sais pas si je l’aidais vraiment, mais j’en avais l’impression). J’adorais les odeurs de colle, d’encre, de graisse et de papier. Dès que j’entrais, l’ambiance était à l’efficacité artistique.
Lorsque j’ai quitté l’école (en classe de première), mon père a compris que je n’avais plus l’énergie d’y aller. Alors il m’a dit quelque chose qui ressemble à ce qui vous a été dit :
«Il y a des centaines de façons d’apprendre. L’école est un moyen parmi d’autres. A partir de demain, tu vas trouver d’autres moyens, car nous sommes des étudiants perpétuels.»
Quelques semaines plus tard, j’étais inscrit à EDUCATEL (cours par correspondance -je ne sais pas si ça existe toujours-), et parallèlement, j’ai découvert mille façons d’apprendre seul, vite et bien, avec des techniques tells que la suggestopédie, la lecture rapide, l’auto-hypnose, etc.
Mon père, auteur de «Qu’est-ce qu’aimer ?»… Ma mère confirmera !
A ++
Stéphane
Bonjour
Quelle chance d’avoir eu un père pareil !
Même si ce n’était pas tout à fait le même, il me rappelle le mien parti bien trop tôt…
Et toutes ses belles leçons que je ne comprenais peut-être pas assez bien à l’époque ! Mais toujours d’actualité.
Bonne continuation
Merci Stéphane, j’adore le programme Peau de banane!
Anicka
Bonjour Christine,
Même si mon père a vécu jusqu’à 79 ans, il est parti trop tôt… Nos parents partent toujours trop tôt. C’est pour cette raison qu’ils ne nous quittent jamais complètement.
L’important n’est pas de comprendre leur enseignement en direct, mais d’en saisir l’atemporalité à l’âge adulte. Il m’a fallu des décennies pour comprendre la portée de la peau de banane. Les souvenirs sont lointains, mais l’essence est toujours prête à se révéler.
Bonnes découvertes,
Stéphane
Je ne sais pas si c’est une histoire vraie! (Je la crois véridique).
Comme incitateur de Coaching, vous avez aussi le droit d’inventer un conte philosophique éveillant.
Quoi qu’il en soit, cette histoire est vraie pour moi.
A cause des belles émotions qu’elle déclenche en moi.
Et parce que mon propre père était lithographe, qu’il m’a emmenée souvent à l’imprimerie et m’a laissée regarder ce qu’il faisait et ce que faisaient les autres corps de métiers.
Il disait: “l’école de la vie est dans le monde du travail …”.
Comme j’adorais dessiner, il m’a quelquefois demandé de réaliser sur papier les dessins qu’il reproduisait sur la pierre avant de faire agir l’acide qui creuserait les sillons où l’encre se logerait. Surtout quand il y avait des visages à dessiner, qui lui donnaient plus de fil à retordre.
J’en étais fière et j’aimais cette complicité.
Mais il y a bien plus dans votre texte. Votre père, quel père!
Il aurait dû écrire un traité d’éducation.
Et un autre sur “Qu’est-ce qu’aimer?” Car il en a les réponses.
Vivement demain,
Suzanne
Cette lecture matinale de cette belle histoire est un vrai bonheur, malgré la douleur de l’injustice éprouvée par ces deux frères. Cela résonne de plusieurs manière pour moi également. Un grand merci à vous et à votre père.
Bonjour Michel,
L’injustice… Oui, c’est ça ! SI la justice n’est ps spécialement motivante (tout le monde trouve ça normal), l’injustice est extrêmement démotivante. Cette exclusion aurait pu sonner le glas de ma passion d’apprendre.
Mais lorsque justice est rendue, la motivation revient, encore plus forte. Il y a des gens qui ont besoin de 10 années d’études spécialisées et de centaines de livres pour le comprendre… Mais certaines personnes le savent intuitivement.
Je suis de plus en plus convaincu que l’Amour mène vers la connaissance. Je m’en doutais un peu, mais chaque épreuve apporte une preuve.
A++
Stéphane
A chaque fois que le doute s’installe et que l’issue me paraît difficile, votre message apparaît et l’émotion renaît.
Vous me donnez la force et l’envie de croire en mon travail.
Merci pour cette belle journée qui va se terminer avec plus de sagesse qu’elle n’a commencée.
Il s’agit donc de transformer une circonstance peau de banane en événement constructif, de ne pas subir uniquement, je pense.
Merci Rose,
L’émotion est garante de l’action. D’ailleurs, ce mot se sépare en deux :
E : Comme énergie
MOTION : synonyme de mouvement
C’est donc l’énergie de l’action. Pensez-y, car le fait de le savoir, vous permet de la ressentir, et donc de passer à l’action.
Il y a tant d’actions qui attendent votre Energie.
A++
Stéphane
Bonjour Stéphane,
à la suite de la lecture de votre récit, les émotions me submergent. Le temps d’intégrer… pour partager mon feedback. Merci Stéphane, j’attends la suite avec plaisir.
Estelle
Un vrai sourire et quelques larmes après lecture des deux premiers épisodes, lus à la file, c’est un rendez vous profond et porteur… merci et à demain
Déjà merci d’avoir parlé de la peau de banane hier pour me permettre de découvrir tout ça.
Je cherche mon feedback, et pour l’instant, je suis admirative de ton papa, je sais exactement comment moi je réagirais en tant que parent (et comment j’ai déjà pu réagir). et je regrette de ne pas réussir élever mes enfants dans le bon sens du terme : élever. je m’attache à grandir de mon côté pour y arriver.
Merci d’être une aide pour ce faire.
Cher Stéphane,
Le temps m’a semblé trop court pour suivre vos derniers webinaires, j’avais tropu besoin d’en perdre ailleurs. Mais je ne peux pas m’empêcher de vous lire et les peaux de bananes c’est autre chose. L’émotion que ce père suscite en moi (le mien s’est volatilisé avant mes 3 ans) réveille pas mal de bonnes questions. Une sorte de leçon de confiance, mais est-ce que ça s’apprend la confiance ? Comme un apprivoisement ? Les neurones peuvent-ils lâcher prise? Ce père exemplaire semble y être parvenu. Vous avez eu cette magnifique chance et c’est probablement et entre autre ce qui fait de vous un coach généreux et patient. Merci.
Bonjour Stephâte je reçois depuis hier cette peu de banane qui brille et qui me parle. Pas pour les mêmes raisons hélas mon père ayant glisse très jeune sur une peu de banane il était plutôt aux yeux des autres un antivol héros mais qui M a appris des valeurs importantes à mes yeux représentés par les héros qu il aimait et qu il M a appris à aimer. John Wayne et consorts en faisait partie…..
Pour aujourd’hui dans cette peu de banane c est l injustice que me touche, c est quelque chose qui M interpellé et j aurai réagi de la même façon que vous Stéphane. J ai d ailleurs eu moi aussi ce genre de peu de banane. Adolescente j ai défendu une amie ( nous avions13 ans environ) qui se retrouvait face à 3 agresseurs verbales qui souhaitait en venir aux mains. Évidemment pour éviter l exclusion du collège on devait se retrouver pour régler ça a la sortie… Le moment arrive l amie mise en cause M a laissée seule face aux 3 autres personnes et je dois dire que cela ne s est pas très bien passé pour moi j ai donné mais beaucoup reçu de coups. Un professeur à été prévenu et à pu intervenir en dehors de l enceinte scolaire ce qui ne nous a pas valu de problèmes particuliers. Néanmoins, le lendemain lorsque je me suis présente au collège avec un peu d appréhension il faut le dire, une surprise M attendait non pas de la part de mon amie qui me fuyait mais de celle des agresseuses. Elles M ont traités avec respect me saluant au passage et de toute ma scolarité autant que je me souvienne elles ont tj été la pour M épauler en cas de besoin. J aurai pu fuir mais j ai accepte d aller au bout de mes actes d en être responsable ce jour là sachant bien que de toutes façons le nombre étant supérieur cela aurait des conséquences. Une des valeurs que M a inculqué mon père ce antique héros par le biais de ses cultures littéraires et cinématographique.
Pour moi ce que votre père a fait en ne vous battant ou punissant pas s appelle l école de la vie et apporte son lot d enseignement supérieur à un degré bien différent qu un semble puissions aurait pu atteindre avec son lot d injustice et incompréhension. Votre père savait que vous aviez une raison pour agir de cette manière incompatible avec votre attitude habituelle et quotidienne il a donc préfèrété vous apporter quelque chose de plus constructif. Réalités ou métaphores qu importe, le but de prise de conscience étant l objectif merci
Cette phrase me touche tout particulièrement : “Les parents peuvent choisir le feedback de leurs enfants. D’ailleurs, qu’ils le veuillent ou non, c’est ce qu’ils font. La Confiance est l’ingrédient de base qui permet à tout le reste d’opérer.”
J’avais déjà lu un article que tu as écrit sur le feedback et je n’avais jamais pensé à associer la notion de feedback à ma relation au quotidien avec mes enfants quand ils font une action qui me déplait. Merci pour cet autre point de vue.
J’attends avec impatience la journée de demain pour m’autoriser à lire ma dose homéopathique de peau de banane.
Petit retour sur tes peaux de bananes que je savoure sans modération.
Pour moi, choisir son feedback c’est savoir changer de point de vue. C’est comme figer une scène et s’y balader pour la regarder sous toutes les coutures, et de s’arrêter dans l’angle qui convient le mieux.
Hummm… Il me faudra encore de l’entrainement pour que cela devienne systématique, et que donc je devienne capable de transmettre par l’exemple cette manière de vivre.
“La Confiance est l’ingrédient de base qui permet à tout le reste d’opérer”… Demain c’est loin!!!
Hâte de lire la suite. C’est passionnant.
waow ! Des commentaires de 2013….encore un evergreen !
Ma première approche de ce texte m’a emmené sur le chemin du ressenti et de sa grande sœur, la projection.
Nous sommes persuadés contre vents et marées que notre vision est juste et que ce que nous voyons ne correspond pas à une réalité objective universelle. Nous n’avons pas conscience de nos projections et nous les croyons comme si elles existaient indépendamment de nous.
Pour mieux la comprendre, rien de mieux qu’une histoire et la plus ancienne que je connaisse est l’histoire de la caverne exposée par Platon. N’hésitez pas à en lire son “étude de texte” sur wiki….
La projection est un mécanisme de défense de la psyché. Ces mécanismes de défense sont très archaïques et ils se mettent en œuvre inconsciemment même si nous en percevons les effets. Nous ne les maitrisons pas, ils nous habitent.
Là où le texte de Stéphane est percutant, c’est qu’il nous amène sur le terrain de l’enfance. Si les enfants connaissent le mécanisme de la projection au travers de la phrase “C’est celui qui le dit qui y est”, il n’empêche que c’est durant l’enfance que nous mettons en place la plupart de nos stratégies inconscientes. Si certaines stratégies sont positives et nous permettent de nous épanouir en tant qu’adultes, d’autres, au contraire, nous entrainent sur des chemins sombres et nous enchainent dans des comportements névrotiques.
La solution nous est donnée au travers de ce texte. Nous construisons beaucoup mieux nos stratégies de défense lorsque nous connaissons le monde au travers de :
– La confiance en soi
– des croyances positives (et non limitantes)
– la foi
Et c’est l’éducation qui aide l’enfant à grandir. Mais n’oublions pas que nous éduquons nos enfants surtout par ce que nous sommes. Nous pouvons avoir tous les discours du monde pour paraître, les enfants nous voient par transparence. Il nous revient donc de développer également en nous et pour nous :
– La confiance en soi
– des croyances positives (et non limitantes)
– la foi
Le travail d’une vie…
Je terminerai ce commentaire par un exemple de projection que j’ai vu récemment.
Mes parents sont âgés et même s’ils sont encore actifs au travers de nombreuses associations, ils regardent beaucoup la télévision. J’ai été surpris lors de mon dernier séjour chez eux de voir la chaine BFM tourner en boucle alors qu’il n’y avait pas de grandes nouvelles à suivre en direct… 🙁
Alors que nous ne nous étions pas vu depuis quelques mois (nous sommes éloignés physiquement), le discours de ma mère était négatif sur l’état du monde, la prochaine guerre était proche, le danger était omniprésent….
Sans être un Candide sur l’état du monde, sur la montée en puissance des obscurantismes, je n’écoute plus les informations depuis longtemps et mon monde intérieur est rempli d’autres choses que des peurs. J’enrichis mon monde de lectures positives, de nouvelles techniques, de nouvelles découvertes, d’actions, de transformations. Alors oui, je ne suis qu’un petit colibri (Pierre Rabhi) qui veut éteindre un grand brasier mais je sais que je ne suis pas le seul colibri. Le travail réalisé par Stéphane est également un travail de colibri…
Ma conclusion portera donc sur l’INFLUENCE.
Qu’est-ce que j’intègre dans mon monde intérieur ? Quelles sont les influences que je choisis ? Vais-je choisir des influences pleine de malheur et de haine ? Vais-je choisi des influences pleines de bonheur et d’Amour ?
J’ai le choix ! Et je choisi d’aller vers un monde meilleur !
Merci Stéphane
Lapsus…
remplacer :
Nous sommes persuadés contre vents et marées que notre vision est juste et que ce que nous voyons ne correspond pas à une réalité objective universelle.
par
Nous sommes persuadés contre vents et marées que notre vision est juste et que ce que nous voyons correspond à une réalité objective universelle.
ou par :
Nous sommes persuadés contre vents et marées que notre vision est juste alors que ce que nous voyons ne correspond pas à une réalité objective universelle.
Votre père n’était pas prisonnier de principes éducatifs, ce qui lui a permis de réagir de façon bienveillante et constructive.
Chapeau!.
Bonjour Stéphane,
Allez, un comentaire de 2018 de plus !
Puisque vous parlez de confiance… ça m’a rappellé deux expériences fortes que j’ai vécues :
Je vanais de quitter mes études dans le domaine où je débutais difficilement en tant que professionnelle. Un photographe pro expérimenté m’avait pris sous son aile, et m’avait “donné un reportage qu’il ne pouvait pas assurer car il était déjà pris ce jour-là. De plus c’était le genre de petit boulot, qui certes est très important du point de vue du client, mais pas rentable pour un pro en pleine saison, c’est à dire au moment où on est jamais malade… J’ai donc fait ce boulot avec zero expéreience, recommandée par son nom à lui (ce qui n’était pas rien !) et le résultat fut catastrophique (c’était à l’époque de l’argentique, il était très facile d’échouer).
J’étais démontée, et quand il vu les résultats, il a fait uen tête un peu malade et des drôles de cris 😉
Le lendemain, ou peut-êre le jour même, il m’a rappellé parce qu’il venait de recevoir une autre demande, Cette commande là était un peu plus importante que la première.
J’hésitais à accepter pour ne pas rater une deuxième fois. Et là il m’a dit au téléphone que dans un cas comem ça, il fallait vite remonter sur le cheval (ou un truc de ce genre). J’étais étonnée de son attitude, mais j’ai senti qu’il fallait surtout lui faire confiance. C’était vraiment nouveau pour moi ce type de réaction.
Aujourd’hui je ne sais pas pourquoi il m’a fait confiance à ce point, mais c’était un beau cadeau ! Il avait aussi assez confance en lui pour assumer une éventuelle critique du client (pour un jour très important pour eux, et une époque où on ne photoshopait rien …).
Il m’a donné plein de conseils concrets à partir de mes premières erreurs. J’étais concentrée (bah oui ça booste un peu quand même !), et au final ce deuxième reportage était une réussite !
La deuxième souvenir est beaucoup plus vieux : j’étais au cp.
J’ai complèrement foiré le démarrage au cp, je ne comprenais rien à ce que racontait la maitresse., et surtout ren à ce qui était demandé !
Elle me gardait en retenue à toutes les récréations et le soir très tard, j’étais toute seule dans l’école. Et comme je ne comprenais toujours pas ce qu’elle demandait, ça se répétait chaque jour. Ma sœur ainé remontait toute seule de l’école et devait dire à ma mère que j’étais en “retenue”. Ma sœur évait eu cette même maitresse l’année juste avant et avait toujours eu de bons résultats.
Un soir, alors qu’il était très tard et qu’on m’attendait pour le raps du soir (je n’étais pas encore remontée…) ma mère, a été prise de colère et a dévalé le village d’un coup pour aller parler à la maitresse. Elles ont parlé longtemps, je ne sais pas le détail de la conversation. Mais grosso modo, ma mère me faisait confance sur ma capacité à l’école, il n’y avait AUCUN doute pour elle. En gros, elle lui a dit ça “avec Myriam ça ne fonctionnera pas comme ça. Il faut la laisser tranquille.”
Voyant qu’elle n’arrivait à rien, la maitresse a accepté de faire confiance à ma mère et d’essayer. Plus de punitions ni de retenues.
Je suis rapidement passée du groupe des très mauvais (cahier bleu) au groupe des très bons (cahier jaune). Oui on avait des protèges cahiers de couleurs selon notre niveau. Un peu barbare peut-être… L’important n’est pas là.
En fait je me suis rendue compte que je compliquais tout ce qu’on nous demandait.
Dans les deux cas c’est la confiance qui a rattrapé un grippage qui aurait pu vraiment mal finir.
Merci pour ces angles de réflexion !
J’ai pour ma part passé ma scolarité à être le même petit colibri que toi … Ou alors ma vision de moi même est biaisée..
J’ai l’impression que la plupart de mes professeurs ne percevaient pas ce que je souhaitais réellement exprimer et du coup j’étais cataloguée…
ça me pèse toujours aujourd’hui même si j’essaye de guérir, à la réflexion je me dis que ce n’est pas plus mal parce que ça me permet de ne pas reproduire la même chose dans mes échanges.
Merci encore Stéphane pour ce contenu si riche !
On peut choisir son feedback dis tu mais a t’on toujours le choix ? En tant qu’enfant qui n’a pas eu de père aussi bienveillant que le tien, voire pire toxique, je suis à peine à 59 ans en passe de m’extraire de cette culpabilité qui m’a fait prendre à mon compte les errements de mes parents et bien sûr en me faisant aider.
Merci pour cette question Pat,
Quand on est adulte, à partir du moment où on le sait, on peut le faire. Tant qu’on ne le sait pas, on le subit (comme beaucoup d’autres choses). En l’apprenant plus tôt, tu aurais pu le faire avant tes 59 ans. Personnellement, j’ai attendu plus de 40 ans pour le comprendre. Mais ce qui est génial, c’est qu’on peut aussi réinterpréter certains évènements du passé avec un nouveau Feedback. Ce qui donne parfois le sentiment de remonter le temps pour réparer ce qui a été mal digéré…
Pour ce qui est des enfants, c’est autre chose, car ils ne sont pas autonomes et responsables à la naissance. Ils le deviennent. Donc qu’on soit bien accompagné ou pas durant l’enfance, ce n’est pas évident de choisir le bon Feedback. Ca devient possible à l’âge adulte. C’est certes plus facile lorsqu’on a été bien accompagné, mais c’est TOUJOURS possible. L’une des fonctions des professionnels de l’aide est justement de montrer ce possible pour que le travail commence à se faire, et ce à tout âge.
ce qui me plait beaucoup, en plus de ce qui apparaît dans les quelques commentaires que j’ai survolés, c’est la patience, le recul et l’HUMILITÉ que ton papa t’apprend. Il commence par accepter et s’organiser en fonction, et, tranquillement avance positivement.
Quelle disponibilité pour ses enfants, juste, à propos et au bon moment ! J’ai eu la chance d’avoir la même auprès de mes parents même si je ne me rendais pas toujours compte, en tant qu’enfant unique qui en voulait certainement toujours plus.
Grâce à l’extraordinaire pouvoir du cerveau, j’ai pu revisiter ces moments et leur rendre toute leur lumière, dont un un peu similaire où mon père a fait passer la confiance en sa fille avant d’écouter le jugement cassant d’une enseignante, certes dépressive.
Quand j’ai eu cette même responsabilité et chance envers mon fils, notre “atelier d’imprimerie” était chacun à cheval, en forêt. Chacun de ces moments amenait à lever les blocages, clarifier une situation, à la reprendre en main plutôt que de la subir. Cela a certainement contribué à notre forte connivence aujourd’hui, même sans parole et toujours généreusement assistés par nos 4 pattes.
Me vient maintenant le réflexe de chercher à comprendre et accepter la perception de l’autre plutôt que de juger.
Pour moi aussi, je choisis de me faire confiance, de me protéger, d’être en accord avec moi. Comme si le discours avec mon père était toujours en cours.
C’est progressif et encore assez récemment un excellent coach me disait de me délester de mes jugements.