Composer au lieu d’opposer
Lorsque j’étais petit, j’étais convaincu que le soleil était mauvais pour les plantes ! Il m’a fallu longtemps pour me défaire de cette idée. Je crois même qu’il en reste des traces…
«La faute» en revient à mon grand-père. Il avait un potager, et à chaque fois qu’il pleuvait, il disait que ses plantes allaient pousser grâce à ce cadeau du ciel. Mais lorsque le soleil brillait, il me disait :
– Avec cette chaleur, les plantes risquent de mourir. Nous les arroserons à la tombée de la nuit.
Remarque que rien dans ce qu’il me disait n’était faux… C’est moi qui ai conclu que la pluie était bonne pour les plantes, et que le soleil leur était nocif. J’ai fait une déduction qui me paraissait logique, par manque d’informations. Donc à aucun moment, il ne m’est venu à l’esprit que LES DEUX, le soleil comme la pluie, étaient essentiels aux plantes. Que trop de pluie pouvait également tuer les plantes, et que sans soleil, la seule chose que nous pourrions faire pousser, ce sont des champignons…
Associations d’idées
Notre cerveau aime faire des associations. C’est l’une des fonctions des l’intelligence, et il ressent une certaine jubilation à le faire, c’est très gratifiant. Parfois nous faisons preuve de Créativité, d’Esprit, d’Intuition… Mais d’autres fois, l’association est faible. C’est souvent le cas de l’association par opposition : c’est ce que j’ai fait avec le soleil et la pluie. Pourquoi ai-je opposé l’un et l’autre ? Parce que c’est une propension naturelle humaine : mettre les choses dos à dos. C’est beaucoup plus facile que d’aller chercher l’information qui crée un lien plus efficace.
Information manquante
Mon grand-père ne pouvait pas m’expliquer la photosynthèse (il ne connaissait ni le principe, ni le mot), et même s’il savait par éducation et par expérience, que le soleil était utile au plantes, il n’a pas pensé que c’était utile de me le dire… L’association d’idées que j’ai faite en OPPOSANT le soleil et la pluie était donc inévitable à l’âge de 6 ans. Il me manquait des données essentielles pour fonder un autre jugement.
Ne crois pas que cette propension disparaît à l’âge adulte. A moins de travailler dans la recherche ou dans l’innovation, l’opposition devient même un réflexe mental, une loi intérieure, un paradigme…
Par nature humaine, toute proposition qui manque d’informations passe à un moment ou un à un autre par le prisme de l’opposition, et a tendance à s’y complaire…
Il y a donc une solution adulte et responsable : lorsque tu reconnais que tu opposes deux choses, cherche l’information qui te permettra de percevoir l’utilité de ce qui semble apparemment contraire. Cette information sera toujours mieux intégrée si tu la nommes. Dans mon cas elle s’appelle photosynthèse…
Reconnais l’opposition
Comme pour le dénigrement, c’est assez facile de reconnaître l’opposition. Il suffit de s’écouter parler :
- J’aime trop la musique classique pour aimer le RAP !
- S’il touche un intéressement, son conseil est biaisé
- Tu achètes des e-book ? Tu es pour la mort du livre-papier !
- Tu es patron d’une boutique de téléphonie ? Quel dommage ! Tu avais du talent pour la musique !
- Je ne veux plus que tu touches ton saxo ! Passe ton bac d’abord !
- Puisque vous proposez ce service gratuitement, vous ne gagnez pas d’argent !
Sans oublier les expressions populaires et les citations :
- L’argent ne fait pas le bonheur
- Rien ne sert de courir, il faut partir à point
- Sois belle et tais toi !
- C’est trop beau pour être vrai…
- Quand les grands parlent, les petits doivent se taire !
Les oppositions sont inévitables, mais il est intéressant de s’arrêter parfois pour faire le point pour innover sa vie…
Innove ta vie !
L’un des grands principes de l’innovation est de prendre deux choses qui semblent s’opposer (ou que tout le monde oppose), et de construire un produit ou un service qui décide de composer avec LES DEUX. C’est vraiment un secret d’initié, et les «en-deçà» sont nombreux.
Le Développement Personnel consiste à innover dans sa vie, encore et encore… Les détracteurs en déduisent que les personnes qui sont en quête de Développement Personnel sont d’éternels insatisfaits…
Et s’ils étaient plutôt d’éternels satisfaits ?
LES DEUX !
Je te propose souvent d’y penser, et je ne m’en lasse pas ! Lorsque tu hésites entre deux choix, essaye d’imaginer ce que tu pourrais faire en trouvant une solution pour faire LES DEUX ! Plus tu croiras intérieurement, intimement, que c’est possible, plus les solutions extérieures se présenteront d’elles-mêmes, avec souvent une surprise qui te mettra dans la béatitude, tant elle est belle…
Là encore, si tu parviens à NOMMER l’union de ce que tu as tendance à opposer, tu toucheras la paix… Tu ne me crois pas ? Allez un petit exercice enfantin :
Et si au lieu d’opposer le soleil et la pluie tu t’autorisais à nommer ce qu’ils donnent lorsqu’ils œuvrent de concert.
[…] Composer au lieu d'opposer (l'article) Opposer ou Composer (Le replay) […]
Ha oui faire les deux, me plaît bien
J’y ai bien songé en me disant : non il faut que tu choisisses
Comme toujours les traces laissées par l’éducation doit y être pour quelque chose
C’est vrai que je me tords le cerveau et là je me dis : mais oui, en plus j’y ai réfléchi ça pourrait se faire
sauf que j’étais bloquée par l’idée du choix (choisir c’est éliminer)
Un arc-en-ciel !
Je mesure et m’en étonne, à quel point, je compose maintenant plus que j’oppose. Seuls quelques moments de baisse de forme me replongent dans une fermeture d’esprit. Un bon bain qu’il soit de pluie ou de soleil ou d’herbe ou d’amitié ou d’amour relibère vite mon énergie.
Magistral! L’arc en ciel, le tao, l’art des paradoxes enrichissants… tout était là mais je n’avais pas pu l’exprimer de façon aussi simple. Je vais commencer par surveiller les “mais” “par contre” “sauf que” dans mon langage spontané. Bien des choses à découvrir sous la surface des réflexes. Je persiste et je signe dans ma devise : apprendre au lieu de subir; crééer au lieu de résister. Grand merci ma journée sera pleine d’arc en ciel
Dorénavant, lorsque je me trouverai devant un choix difficile, je penserai cherchons l’arc en ciel.
Sacré symbole que cet arc-en-ciel
On oppose souvent le bien et le mal.
Le passé et le futur.
Le noir et le blanc.
Le jour et la nuit.
Il y a toujours un moyen de faire cohabiter les oppositions.
Le gris, l’aurore, le présent…
Quand tout le monde voit le mal chez une personne, j’y vois ses souffrances.
Parfois juste se demander pourquoi, suffit à changer notre point de vu.
C’est mon cheval de bataille ici, chaque enfant qui transite ici, je lui apprend à se poser les bonnes questions.
Il y a toujours un “pourquoi ?”
Et en 2020, on a un outil formidable, “google”.
Quand on fait attention à ne pas se focaliser sur la première réponse, on peut ouvrir son esprit et trouver un juste milieu pour tout.
Bonjour,
Au début de ce texte je me suis dit “effectivement j’ai toujours un réflexe d’opposition mentale si ce n’est verbale mais il est constructif parce qu’il me pousse à aller chercher les informations, c’est justement ma façon de me construire mes avis et de faire mes choix”… À la fin du texte je suis perdue dans tes propos car avant je faisais le choix de toujours faire tout ce que je voulais sans me laisser contraindre justement par CA OU CA je décidais de faire les 2 mais aussi les 3 ou 4 ou 5…. Je pense avec le recul que c’est ce qui m’a conduit au burn out que j’ai fait il y a quelques années maintenant…. Je cumulais TROP alors que j’allais dans le sens de ce que tu proposes… Désormais je n’ai plus ces choix possibles puisque désormais ça ne dépend plus de moi et je le vis tout aussi mal mais d’une autre manière. Aujourd’hui je cherche le juste milieux mais je suis une éternelle insatisfaite malgré mon choix de trouver mon bonheur parfait…
Stéphanie,
La proposition n’est pas de faire LES DEUX systématiquement par hédonisme; mais de se poser la question :
– Est-ce vraiment opposable ?
Lorsque l’opposition apparaît.
Par exemple, beaucoup de gens qui me suivent sur les médias gratuits m’ont dit qu’ils ne pouvais pas s’inscrire à cette session parce que blablabla…
Il se trouve que ce blablabla ne m’est jamais apparu comme opposable à ce programme, mais ils ont réussi à CONSTRUIRE cette opposition et à s’y tenir.
Par exemple :
– Je ne peux pas m’inscrire à ton programme, parce que je suis actuellement en Formation…
C’est purement CONSTRUIT comme opposition, car pendant ce temps-là, d’autres ont compris que ce programme était complémentaire à leur formation.
Et ce n’est qu’un exemple…
Bonsoir,
Ça peut en effet être un super atout ! Je confirme que ça marche bien pour nous.
Nous sommes en effet à la page au niveau informatique, en travaillant sur des logiciels 3D sur nos projets, et aussi capables de produire des dessins aquarellés pour présenter nos projets aux maires, ce qui a plus de charme que des images numériques.
Ça ne manque pas de surprendre les mairies de nous voir arriver à la fois avec une 3 d et une aquarelle.
Effet garanti !
Ils ont l’habitude soit des « vieux de la vieille » avec leurs dessins à la main, soit des jeunes avec leurs rendus informatiques.
Et de plus en n’opposant pas mais en alliant deux compétences, ça ouvre des possibilités créatives.
Je vais donc être attentive aux autres domaines ou points sur lesquels sortir de l’opposition.
Merci Stéphane pour cet article qui met en lumière une blessure d’injustice… J’ai du mal à faire un deuil…
Je vais faire un retour sur le programme de la légitimité…