Ca commence très jeune
Certains d’entre vous le savent peut-être, ma fille Lévanah est une artiste :
Actrice : elle a commencé avec le rôle de Marie-Camille dans la série «nos chers voisins», puis elle a enchaîné avec plus de 30 rôles sur le grand et le petit écran.
Doubleuse : elle est la voix française de Mckenna Grace (une film à voir : «Mary»), ainsi que des personnages animés (Masha et Michka, Nala – dans Le Roi Lion – et Fancy Nancy)
Chanteuse : elle a été sélectionnée pour «The Voice Kids – saison 2», et a enregistré un album de chansons de Noël (un autres projet est en attente de sortie de confinement)
Youtubeuse : plus de 700.000 abonnés !
De plus, elle est particulièrement douée pour le dessin et tous types d’activités manuelles.
C’est une artiste complète ! Tellement complète, que le syndrome de l’imposteur la rattrape à chaque fois qu’elle baisse la garde. Voici un petit épisode qui va certainement toucher beaucoup d’artistes :
La fonction du poète…
En tant que «petite star» Lévanah est souvent invitée par différentes associations pour participer à sa manière à leurs missions. C’est ainsi qu’elle a eu l’occasion d’interpréter quelques chansons dans des hôpitaux face à des enfants malades, ou dans des spectacles organisés pour des familles qui vivent sous le seuil de pauvreté et ayant peu de loisirs. Elle aime diffuser la joie !
Il y a environ 4 ans, elle a été invitée à chanter pour une association dont la mission était de subvenir aux besoins alimentaires et scolaires de familles défavorisées. Elle s’attendait à y croiser des parents et des enfants, mais il s’agissait d’une soirée de gala réservée aux donateurs. L’ambiance était à la fête et à la générosité. L’animateur présentait les différents projets, variant le ton entre la gravité et l’espoir, puis des artistes le relayaient sur scène tandis que les bénévoles circulaient de table en table pour récupérer les chèques.
Le premier palier de 70.000€ a été franchi au bout d’une heure, puis les dons ont diminué, car les donateurs les plus fortunés se manifestent au début de la soirée. Le palier suivant était fixé à 120.000€, et l’animateur semblait contrarié tout en essayant de garder un certain optimisme. Lévanah était très mal à l’aise car elle voulait faire quelque chose de concret pour les enfants : un don ! Mais même si elle dispose d’une belle somme d’argent, son compte de dépôt ne sera débloqué qu’à sa majorité. Sa fonction était donc d’attendre sagement son tour pour pousser la chansonnette. Elle avait le sentiment de ne pas être à sa place dans cette soirée où tout les généreux faisaient des dons, sauf elle…
Attendant que le supplice se termine elle est au bord des larmes. Je le vois et je lui propose de faire une tour dans l’hôtel où se déroule le gala. Nous nous asseyons près de la fontaine de l’entrée, et grâce à quelques questions et hochements de tête, je réussis à deviner ce qui la tourmente.
Je lui explique alors ceci :
L’être humain ne passe pas à l’action suite à des réflexions, mais suite à des émotions. Les réflexions ont même tendance à bloquer l’action le temps de peser le POUR et le CONTRE, mais à un moment de la réflexion, l’un des POUR ou l’un des CONTRE va provoquer une émotion forte et l’action suivra automatiquement. Si tu as envie de faire un don, tu pourras le faire à tes 18 ans. Mais en attendant, tu as la possibilité de provoquer des émotions chez environ 200 personnes qui sont sur le point de faire un chèque. C’est la fonction de l’artiste : libérer l’émotion, puis l’action !
Pas très convaincue, Lévanah retourne avec moi dans la grande salle. 30 minutes plus tard, alors que le compteur affiche 97.000€, elle est appelée sur scène par l’animateur. Tout en traversant la salle avec moi, elle croise le regard de Dany Boon, Jean-Marie Bigard, Elie Semoun et quelques PDG dont le logo était affiché sur les tables. A coup sûr, ce public-là était exigeant !
Elle a chanté «Les moulins de mon cœur» de Michel Legrand. Une chanson qui n’avait rien à voir avec la cause de l’Association, mais qui avait le pouvoir (et c’est toujours le cas), de faire cesser en elle le tumulte des pensées, afin de laisser place à l’émotion.
A la fin de la chanson, la salle est debout pour l’applaudir. Plusieurs personnes la regardent avec admiration, et une vieille dame la serre dans ses bras pour lui dire avec énergie :
- Continue comme ça ! Continue comme ça ! C’était magnifique !!!
Elle marche fièrement avec moi vers notre table. Son pas est léger, le mien ne touche plus le sol… Puis l’animateur prend le micro d’une ton joyeux pour nous dire ceci :
J’ai le plaisir de vous annoncer qu’en l’espace de 3 minutes, nous avons collecté 8.500€, ce qui nous fait 105.500€ de dons au total. Mais ce n’est pas tout ! Monsieur X est venu me dire en confidence que la chanson «Les moulins de mon cœur» est sa chanson préférée, et que même s’il a déjà fait un don en début de soirée, cette interprétation exceptionnelle est pour lui un signe ! Il a décidé de doubler son don et vient d’ajouter 15.000€ ! Nous sommes donc à 120.500€ ! Bravo à la petite Lévanah ! Et bravo à nous tous !
Ma fille me regarde comme si j’étais un prophète. Je me satisfais d’un simple clin-d’œil, et je dis à ma compagne :
- Line Renaud lui a dit «Continue comme ça ! C’était magnifique !». Je crois qu’on peut lui faire confiance…
Depuis cet épisode, Lévanah a fait un énorme bond dans sa Légitimité, appréciant l’idée qu’en tant qu’artiste généreuse, elle sait émouvoir les généreux. Son talent, associé à une bonne cause, peut être utile au monde. Elle dispose d’un potentiel artistique et spirituel dont la puissance dépasse largement ce que beaucoup (trop) de gens considèrent comme «concret».
C’est ce que Victor Hugo appelle «la fonction du poète». Une fonction dont chaque artiste doit prendre conscience pour se sentir pleinement à sa place dans ce monde.
Artistes, vous êtes utiles jusqu’au bout des ongles, et précieux pour l’éternité !
A++
Stéphane SOLOMON
“Les moulins de mon cœur” est une chanson magnifique et à la mélodie complexe. Donc bravo pour s’être frottée à ce challenge !
“Les secrets d’un esprit millionnaire” intègre vraiment ce processus “émotion ==>action” mais il nous permet d’aller plus loin en intégrant ces concepts dans le processus
Programmation=>Pensées=>Émotions=>Action
En appropriation, je n’oublie pas d’intégrer les différents plans d’expression de ce processus : le monde physique bien sûr (l’impact financier de son action), le monde mental, le monde émotionnel ET le monde spirituel.
Pour toi Frédéric, et pour tous les amoureux de cette chanson :
https://www.youtube.com/watch?v=R6JFKP96jUU
Waouh
Démonstration limpide dans ce récit plein d’émotions qui nous convainc de la justesse des conseils d’auto-coaching et du renforcement de notre propre légitimité à profiter pour nous-même des conseils ressentis, compris et appropriés. Par les temps qui courent, du “positif comme ça” renforce la légitimité du confinement. Ah, quel Artistes++ plein de talents. Très inspirant++.
Une belle transition vers le prochain programme :-). Et démonstration que l’utile peut se joindre à l’agréable, la mission de vie avec le profit de chacune des parties. Belle journée à tous!
Très belle histoire Stéphane ! Pour le grand émotif que je suis j’en ai eu les larmes aux yeux ! Je suis Lévanah sur youtube depuis quelques années et j’ai pu ressentir ses émotions à travers ces chansons et autres vidéos. Pour en revenir au sujet de l’article, je me suis également déjà trouvé dans des situations semblables où je recherchais le “comment” et j’avoue que le fait de ne pas trouver de réponse m’apporte à chaque fois un sentiment de frustration !
J’espère que cette histoire te donnera des éléments de réponse.
J’adore ta façon de relancer “la machine”. Chaque fois que je me dis ce n’est pas possible, je ne vois pas ce que je peux faire, je te lis ou t’entends et zou, l’émotion provoquée réveille la créativité, chaque jour un peu plus de légitimité, et l’action. Laissant à son tour un sentiment de satisfaction de l’instant puis du moment, ce qui renouvelle l’énergie pour les petits pas et actions à suivre. Un cycle anti-timidité aussi en remerciant les réussites, lâchant prise sur les demi-flops pour les transformer en tremplin au fond de la piscine.
Si tu commence à écrire comme Eric-Emmanuel Schmitt, on n’est pas rendus… 😉
Moi qui me dit artiste mais qui depuis le début du confinement n’ai pas touché un pinceau pour de la peinture au sens noble du terme cad sur une toile et pourtant les projets ne manquent pas… J’ai par contre, poncer et relooker une petite enfilade en teck, rénover une petite table et poncer mes meubles de jardin, mais de peinture sur une toile point du tout… Procrastination quand tu me tiens, ma non-légitimité en action !!
Merci pour ce texte qui m’a fait frissonner de grand matin tant le pouvoir de la bienveillance, de l’émotion, de l’action étaient en oeuvre. L’émotion porteuse et qui atteint positivement.
Partage de moment vie, et comment retrouver sa légitimité.
En cette période de confinement, la première semaine s’est très bien passée… nous avons tous joué le jeu de l’écoute, la patience. Cependant un couac extérieur ce matin à déclenché le moteur de la colère de mon cadet de 18 ans, son amie sur Paris voulait sûrement de l’écoute suite à un problème de “livreur” potentiellement “voleur”. La “générosité” de mon fils en mode “sauveur” n’a pas été accueilli comme il l’aurait voulu… bref inutile de détailler, une broutille qui prend des mesures disproportionnées !
Grâce à ce thème et l’évocation de l’AT, je m’y suis intéressée et ai eu l’occasion de mettre en pratique depuis ce temps de “crise”. Ce texte si inspirant, relève l’importance des émotions et de ce que l’on peut en faire… merci aussi car il m’a servi. Grâce à lui, j’ai pu expliquer à mon fils qu’une belle émotion est fédératrice, tandis que lui avait suréagi à sa colère. Je n’ai pas eu de comparaison à lui faire pour qu’il le comprenne.
En cette période délicate, il est encore plus important de tenir compte des “autres”, de rester positif, d’éviter des jérémiades, de s’exprimer clairement, de savoir demander une écoute…
Il me tient à coeur que mon fils se sente légitime dans son altruisme mais à la bonne place. Il est volontaire et bon cuisinier, sa volonté depuis hier était de faire le gâteau des 50 ans de mon mari ce jour… en ayant compris que son énergie et ses émotions vont aller vers ce qui compte et qui est attendu !
Je crois au potentiel de mes enfants et ferai tout mon possible pour qu’ils trouvent leur juste place.
Merci à tous
Cet article m’a beaucoup touchée la première fois que je l’ai lu et je me suis sentie encouragée dans ma légitimité mais cette piqûre de rappel vient à point.
En effet, après une année difficile en 2019, nous étions prêts à « remonter la pente » en 2020 avec plusieurs projets prêts à être lancés après notre première proposition. Là dessus, sur cette belle dynamique, vlam ! Coronavirus !
Après un premier découragement, nous nous sommes remis au travail en home office.
Nous avons besoin plus que jamais de nous appuyer sur notre légitimité et notre utilité pour avancer. Pour l’instant nos clients nous noient sous le travail avant de s’engager sur les projets.
Du coup, il faut tenir la barre et s’accroche pour ne pas baisser les bras. C’est un sacré challenge de rester confiante que tout ce travail supplémentaire sera utile pour légitimer les projets et qu’ils se feront. Notre secteur étant frappé de plein fouet par le ralentissement économique, les promoteurs sont frileux d’engager des grosses sommes sur des nouveaux projets. Mais je veux croire que notre travail, notre manière de travailler et les projets proposés, est utile et légitime.