La raison du plus fort
L’écorce du fruit exotique que je m’évertuais à ramasser jusque-là était une mission à la portée d’un enfant de 5 à 10 ans. Mais en travaillant avec mon père une journée entière dans son atelier, j’ai découvert un nouveau monde : celui des symboles et des choses symbolisées… J’étais en âge d’intégrer un sens plus profond :
La peau de banane représentait désormais toute forme de piège, d’épreuve, de difficulté. Il appartient aux ramasseurs qui les voient briller, d’agir pour éviter la glissade…
Mon frère est donc tombé sur une peau de banane coriace autrement appelée «cruauté gratuite». Récemment, un mot plus populaire a fait l’objet de campagnes préventives : le «harcèlement». Mais à l’époque dont je vous parle, il n’y avait ni affichettes dans les couloirs, ni débats en classe, ni émissions de télévision sur le sujet. Dany trébuchait sur sa peau de banane chaque jour, et en tentant de la ramasser pour lui, je suis tombé sur une autre difficulté appelée «injustice», qui m’a plongé dans un certain mutisme… A quoi bon me défendre ? Toutes les preuves sont contre moi !
Quant à ma parole, elle était bien seule contre toutes les autres… Mon frère aurait-il pu m’aider ? Visiblement non… Il avait peur ! Il était «Dany le gros !», et ça faisait de lui un être qui n’attirait que des moqueries. Pourquoi ses camarades de classe se sont-ils focalisés sur ce trait physique ? Ont-ils été éduqués pour faire briller ça, comme je l’ai été pour faire briller les peaux de bananes ? Vous allez découvrir dans la suite de cette histoire que Marc (le sale gosse que j’ai amoché) n’était que la partie visible de l’iceberg…
Mon père ne savait pas ce qui a provoqué la dispute. Il a juste constaté que j’ai me suis bagarré et que ce n’était ni dans mes habitudes ni dans ma nature. D’autant plus que j’écrivais régulièrement des poèmes sur la Paix dans le monde… Il en a conclu que je gardais en moi une version différente des faits qui m’étaient reprochés. Mais comment me faire parler ? Le monde des adultes venait de me condamner et je n’avais envie de parler à personne… En tout cas, pas de ça !
Mon père savait que la Communication pouvait être réenclenchée s’il m’aidait à m’élever intellectuellement et à m’affirmer. L’épanouissement personnel était un coffre dont il connaissait la combinaison. Après son lâcher-prise le premier jour, histoire de m’observer et de me laisser respirer, il commença à désamorcer le problème en utilisant tout ce qui me renforçait. Puis, en comparant une faute d’impression à une peau de banane qu’il ramassait volontiers pour éviter la glissade à ses clients, il me fit entrer dans le monde merveilleux des paraboles métaphoriques et de leur profondeur.
Lorsqu’il m’expliqua qu’en aidant ses clients au-delà de sa simple fonction, il ressentait des avantages spécifiques : l’Estime, le Respect, la Fidélité, la bonne Réputation qui s’étendait jusqu’au bouche-à-oreille… J’ai fait l’analogie avec mon geste de ramasseur de peaux de bananes qui me donnait Amour, Approbation, et un sentiment de Protection et de Sécurité… Nous étions dans la même vibration, moi dans un monde d’enfant, lui dans son univers d’adulte, dont je commençais à percer les secrets.
Le troisième jour fut celui de ma délivrance. Voici l’histoire :
Qu’il était bon ce matin-là de marcher aux côtés de mon père à l’heure où pratiquement aucune voiture ne circulait dans nos rues. Nous étions seuls au monde, main dans la main. Alors que tous mes camarades de classe dormaient encore, j’apprenais à compter les feuilles 5 par 5 ou 3 par 3 selon leur épaisseur, afin de former des carnets de 50 pages. En partant d’une ramette de 500 feuilles, j’étais désormais capable d’intercaler 2 cartons toutes les 50 feuilles pour former 10 carnets en moins de 2 minutes. Mon père m’expliqua à quel point les techniques étaient précieuses pour gagner des heures, lorsque le travail était répétitif ou peu stimulant pour l’esprit. Il fallait trouver la motivation en soi, jouer avec ses outils, et améliorer ses techniques mentales pour battre ses propres records.
Il n’y a de meilleur concurrent dans la vie que soi-même !
Après une composition rapide d’une carte de visite, il lança la HEIDELBERG, ce qui nous obligea à parler plus fort à cause du bruit qu’elle émettait. La ruse était subtile : jusque-là, je parlais à voix basse et je faisais profil bas pour faire oublier l’animal… Mais nous étions en pleine discussion, et la soif d’apprendre a pris le dessus : je communiquais à pleine voix !
Mon père continua à parler et à me faire parler en m’apprenant des techniques. Puis il lança la phrase clef :
– C’est mon père qui m’a appris tout ça !
– Tu étais petit ? (ai-je demandé en criant pour me faire entendre)
– Oui… J’avais l’âge de Dany, et comme toi, on m’avait interdit d’aller à l’école, alors mon père m’a appris tout ce qu’il savait.
– Tu as été expulsé ?
– En quelques sortes oui. Mais ça a duré bien plus que 3 jours…
– Qu’est-ce que tu as fait pour être puni ? Tu as défendu ton frère toi aussi ?
Mon père fit pivoter le panneau qui arrêta net la HEIDELBERG… Il venait de libérer le cri que je tentais de camoufler… Il me demanda de lui raconter toute l’histoire depuis le début. A mesure que je progressais, sa respiration se faisait plus rapide et sa mâchoire se serrait. Lorsque j’ai fini, il prit son manteau et son chapeau, et me dit d’un ton doux et ferme à la fois :
– Prends ton cartable, tu retournes à l’école !
Lorsque mon père parlait à l’impératif, aucun de ses 7 enfants n’osait le contredire. Ces phrases chocs rompaient le schéma habituel, et les suggestions qui suivaient étaient inévitablement assimilées. Je pris mes affaires et je le suivis. Arrivé à proximité de l’école, je ralentis le pas. J’aurais donné tout l’or du monde pour une peau de banane à ramasser. Mais depuis 3 jours, rien ne brillait… Mon père ralentit lui aussi, comme s’il avait entendu mon cri intérieur et me tendit la main. Lorsque j’arrivai à sa hauteur, il prit ma main dans la sienne, et tout en marchant, il me caressa délicatement le bout des doigts. Je retrouvais mon courage à travers le sentiment d’Amour et d’Estime que ce geste avait ancré en moi. Je m’aimais à nouveau… Désormais, nous étions deux à marcher d’un pas déterminé.
Il frappa à la porte du bureau administratif. Madame BERNSTEIN, l’assistante du Directeur (une femme d’une soixantaine d’années) nous demanda l’objet de notre visite. Mon père lui expliqua qu’il était là pour annuler ma sanction, car il avait des informations nouvelles.
– Je vais voir ce que je peux faire, dit-elle.
Elle frappa à la porte du directeur, entra dans son bureau, et en ressortit moins d’une minute plus tard :
– C’est impossible, Monsieur, prenez rendez-vous pour la semaine prochaine !
– C’est MAINTENANT que ça doit se faire, répondit mon père… Je viens de fermer mon atelier d’imprimerie pour ça. J’ai 7 enfants à nourrir, et je ne serais pas là aujourd’hui si ça pouvait attendre la semaine prochaine.
Elle l’observa, ne sachant que répondre. Mon père poussa la porte du bureau du directeur, et entra dans le ring ! Le maître des lieux se leva brusquement et lui lança :
– Vous ne pouvez pas entrer comme ça dans mon bureau !
– Ah bon ? Demanda mon père, alors comment expliquez-vous que j’y suis ?
– Ne jouez pas avec les mots : vous savez très bien que vous n’avez pas le droit de vous inviter comme ça !
– Si vous saviez le nombre de choses que j’ai faites sans en avoir le droit, vous ne perdriez pas votre temps à vouloir me discipliner. Je ne suis pas l’un de vos élèves. Je viens parler d’adulte responsable à adulte responsable !
– Vous avez 3 minutes pour me convaincre ou quitter ce bureau !
– Vous avez raison. Réglons-ça en 3 minutes… Prenez une feuille et écrivez une lettre à la maîtresse de mon fils pour qu’elle l’accepte en classe immédiatement.
– Vous plaisantez ? Après ce qu’il a fait ?
– Il n’a fait que se défendre ! C’est l’autre garçon qui a provoqué mes enfants et qui a porté le premier coup.
– Ce n’est pas ce qu’on m’a raconté, et votre fils n’a jamais contredit les faits !
– C’est parce qu’il était encore sous le choc. Il n’a pas l’habitude de se battre et vous le savez ! Avez-vous consulté le dossier de l’autre garçon ?
– Monsieur SOLOMON, soyez raisonnable ! Votre fils retournera à l’école demain matin et l’incident sera clos.
– Raisonnable ? Mais de quelle «raison» me parlez-vous ? L’incident sera peut-être clos pour vos petits papiers, mais ce que je vous demande c’est de rétablir la Justice pour qu’il puisse grandir avec un sentiment de Paix.
– N’en faites pas toute une histoire, voyons… Ce ne sont que des enfants qui se chamaillent. Ils oublieront tout ça dans quelques jours.
– Vous ne connaissez pas mon fils ! Comment pouvez-vous affirmer qu’il oubliera cette histoire ?
– Vous venez d’épuiser vos 3 minutes… Sortez de mon bureau ou j’appelle la police !
Mon père serra les poings et les dents. Il empoigna le Directeur par le col, le poussa sur son fauteuil, et lui dit :
– Aucune injustice n’interdira à mon fils d’aller à l’école. Écoutez-moi bien ! Ce que je vais vous dire, je ne le dirai qu’une seule fois !
Le Directeur se cramponna à son fauteuil. Cette fois il avait peur… Mon père prit la parole, et ce jour-là, je découvris une partie de son enfance, dont il avait semé les prémices une heure plus tôt :
Né en Roumanie en 1927, mon père fut interdit d’école à l’âge de 13 ans lorsque l’occupant nazi imposa aux établissements scolaires de refuser l’entrée à tout enfant juif. Le matin où il fut exclu, son professeur de mathématiques le serra dans ses bras en pleurant, lui disant qu’il se souviendra toujours de lui, car jamais il n’eut un élève aussi brillant. Mon père avait des dispositions particulières pour les sciences, et tous les professeurs parlaient de lui comme d’un futur ingénieur… Une belle distinction !
Mon grand-père paternel (que je n’ai jamais connu) a tout tenté pour obtenir un traitement de faveur. Mais malgré le respect qu’il inspirait, personne n’osait s’opposer à la loi martiale : ceux qui aidaient les juifs risquaient leur vie et celle de leur famille… Un matin, après des dizaines de démarches inabouties. Mon grand-père prit son fils par les épaules et lui dit :
– Je ne peux pas t’apprendre les sciences, parce que mes connaissances dans ce domaine sont limitées. Cette injustice ne te permettra pas de devenir ingénieur, alors tu seras imprimeur comme moi… Je vais t’apprendre tout ce que je sais ! Tu seras le meilleur !
——–
Le directeur écouta le récit de mon père sans sourciller. Madame BERNSTEIN semblait bien plus réceptive… Mon père conclut ainsi :
– Monsieur le Directeur, la guerre est loin derrière nous et votre décision ne sera soumise à aucune autorité répressive. Vous avez des principes et des procédures, mais également des responsabilités morales. C’est à l’être moral que je m’adresse. Mon père a risqué sa vie plusieurs fois en tentant de me rendre la place qui me revenait. Avec un tel modèle et avec mon parcours, vous pensez bien que ma détermination est à toute épreuve. Je ne laisserai personne interdire à mes enfants d’aller à l’école !
Je ne sais pas pourquoi certaines personnes sont insensibles à ce genre de discours. Le directeur avait peut-être un compte débiteur avec son paternel… Il posa les mains sur son bureau et se mit à en caresser doucement les bords. Puis il dit à sa collaboratrice :
– Madame BERNSTEIN, appelez la police et dites-leur qu’un individu dangereux et déterminé me menace !
Madame BERNSTEIN prit une profonde respiration, et répondit :
– Le seul individu dangereux que je vois dans ce bureau, c’est vous ! C’est ce que je dirai à la police, et je ne manquerai pas de leur rapporter bien d’autres choses vous concernant. Si votre orgueil et votre soif de pouvoir vous empêchent d’écrire cette lettre, je peux le faire ! Et j’ai également procuration pour utiliser votre tampon en votre absence.
Le directeur blêmit. Il hésita 3 secondes, puis il prit un papier entête, écrivit la lettre, la tamponna et la remit à mon père :
– J’espère qu’avec ça je n’entendrai plus jamais parler de vous, soupira-t-il !
Nous sortîmes du bureau. Madame BERNSTEIN reprit sa place à l’accueil. Mon père la regarda avec Gratitude et lui dit :
– En donnant à mon fils le droit de retourner en classe, vous rendez justice aux deux enfants qui se trouvent devant vous…
Tova BERNSTEIN ne dit pas un mot… Elle replia les manches de son chemisier, jusqu’aux coudes : sur son bras gauche, on pouvait lire un numéro à six chiffres. Mon père s’inclina, et sortit du bureau à reculons, comme on sort d’un lieu sacré.
Je n’étais pas encore en âge de comprendre ce que cette inscription signifiait. Mais je savais qu’il ne s’agissait pas d’un numéro de téléphone…
***
Après la journée de classe (qui me parut terriblement ennuyeuse), j’ai raconté la confrontation à mon frère. Le soir même, il prit son courage à deux mains pour expliquer à mon père que «Dany le gros» n’était pas une invention de Marc, mais de sa professeure de mathématiques. Les élèves de la classe ne faisaient que suivre l’exemple…
Ceci valut au directeur une nouvelle visite de mon père… Lorsqu’il le vit arriver, il s’enferma dans les toilettes pendant 30 minutes. Mon père le cueillit à la sortie et lui demanda de se laver les mains avant de lui dire bonjour… Après quoi il organisa une réunion à huis clos avec la professeure de mathématiques. Celle-ci expliqua qu’il lui arrivait parfois d’ajouter un qualificatif en nommant ses élèves. C’était une technique qui lui permettait d’éviter la confusion lorsque deux élèves portaient le même prénom… Elle précisa qu’elle ne «pensait pas à mal». Mon père lui répondit :
– Vous devriez «penser à bien» ! Si vous voulez vraiment distinguer mon fils, «Dany le magnifique» me paraît bien plus qualifiant.
Face à cette proposition, l’enseignante entra dans une explication des plus curieuses : elle dit à mon père que l’autre enfant avec qui la confusion était possible s’appelait «Daniel», alors que mon frère préférait se faire appeler «Dany». Or en début d’année, sur la liste des élèves, il y avait deux «Daniel»… Elle a donc décidé d’appliquer sa technique en appelant le premier «Daniel», et mon frère «Daniel le gros» afin de les distinguer. Puis, lorsqu’elle vit que tout le monde appelait mon frère «Dany», elle se mit à l’appeler «Dany le gros» par habitude, mais il fallait avouer que «Dany» suffisait. Désormais, elle l’appellerait donc «Dany» !
Mon père leva les yeux au ciel comme pour y chercher du secours… Apparemment il le trouva puisqu’il se contenta d’acquiescer sans surenchère. Visiblement, cette enseignante avait atteint son seuil de réceptivité…
Ce soir-là, en faisant le tour des chambres avant de se coucher, mon père me trouva éveillé et songeur. Il me caressa la joue pendant quelques minutes, tout en me regardant avec admiration. Il passa sa main dans mes cheveux, et me dit doucement :
– Nous avons ramassé une sacrée peau de banane cette semaine !
Puis il embrassa mon frère qui dormait à poings fermés. Il lui glissa quelques mots à l’oreille… Je n’ai pas pu entendre ce qu’il lui disait.
***
Comme beaucoup de parents, avant d’aller me coucher je fais ma petite ronde, histoire de respirer l’air de mes enfants et de remonter leur couverture quand il fait froid. Lorsque l’un de mes enfants a des doutes, des contrariétés ou des déceptions, avant de quitter sa chambre, je lui glisse à l’oreille :
– Tu es magnifique ! La merveille des merveilles… Je suis fier de toi, et je serai toujours fier de toi… Je t’aime ! Merci d’exister dans ma vie.
Je ne sais pas d’où ça me vient. Mais parfois, lorsque je prononce ces mots, je me dis que j’ai peut-être entendu quelque chose ce soir-là…
Mon amie a 3 garçons, 3 adolescents qui se comportent plutôt bien mais comme des adolescents! Je vais regarder comment leur faire découvrir et briller leur peau de banane.
C’est intéressant cette prescience… A moins que tu aies déjà fait un tour dans ce récit, tu seras surpris par le titre de notre chapitre de demain
L’an dernier, même si j’ai été émue par Tova Bernstein, il me semble avoir pleuré à te lire, bien plus tard, de larmes libératrices. Aujourd’hui, je navigue dans le temps plus loin encore vers le passé, mon enfance, et aussi plus récent, l’enfance de mon fils et reviens plus forte ici et maintenant. Je ressens, peut-être enfin, la force du mot “valeur”.
Je revois mon père réparer une injustice avec une institutrice, intellectuellement diminuée, sans méchanceté certainement, mais son état hautement dépressif aurait justifié qu’elle s’eloigne de l’enseignement quelques temps, plutôt que de deverser ses mauvaises ondes sur les enfants. L’an dernier, j’étais encore dans la critique et la revolte, dans la raillerie et le jugement de cette institutrice. Si j’avais encore l’impression l’an dernier, qu’il avait voulu faire corriger ma note pour accéder au lycée de mon choix, je vois maintenant qu’il a protégé mon estime de soi et d’où viennent mes valeurs.
Pas d’Heidelberg bruyante pour me faire parler, mais m’emmener quoiqu’il lui en coûte et si souvent auprès de chevaux à qui je me confiais. Il le savait, forcément. Je revenais apaisée et plus loquace. Je pouvais reprofiter de mon insouciance enfantine.
Savait-il qu’un jour ces chevaux allaient devoir continuer sa mission auprès de moi ?
Et ma maman qui venait ancrer tout cela, le soir, en bordant le lit après avoir lu une histoire et que j’ai fini mon lait chaud.
Je continue mon chemin. Merci de m’y accompagner si bien.
Ce très beau texte me touche aux larmes, même si c’est la deuxième fois que je le rencontre. C’est magnifique. Merci pour ce témoignage qui fait de toi, Stéphane, et de ta famille des personnes lumineuses. Au-delà de tes compétences indiscutables, c’est ce qui me motive le plus à suivre tes publications depuis plusieurs années.
Bonjour,
“La peau de banane” a été un programme réparateur il y a quelques années, me rendant la légitimité de mère, de fille… Ça serait long à développer…
Je le lis toujours avec beaucoup d’émotions, et je rêve parfois de voir un jour un film de votre histoire familiale.. Quand je lis tes textes très étrangement ce n’est plus ta voix que j’entends parfois, mais celle du narrateur des films de “la Gloire de mon père”, “le château de ma mère” “le temps des amours”… Peut-être que de par ma culture méridionale, j’ai cette influence… Mais ça mériterait de partager ce vécu de famille inspirant, bienveillant qui malgré la rudesse de la vie, qui grâce à la force de valeurs voit briller “les peaux de banane” entre autres… A chaque lecture au fil du temps, mon imagerie mentale me fait voir toujours les mêmes images… Ce n’est pas qu’une belle histoire de famille, mais une histoire de vieS inspirantes, un façon d’amener le développement personnel à plus grande audience…
À l’approche de la fête des pères, le choix de partager ce thème, me touche profondément, je célèbre en parallèle mes souvenirs d’avec mon défunt père… Je le vis comme un bel hommage de mémoires, à nos pères, leurs transmissions et j’y vois aussi l’honneur de ta mission.
Tout celà ne reste que ma perception.
Merci pour ce partage.
Belle journée
Magnifique, j’en ai le souffle coupé…
Excellent week-end
Magnifique et instructif.
Si seulement, il pouvait y avoir davantage de parents comme cela.
Bonne fin de semaine
Merci pour ce texte d’une grande dimension spirituelle, il m’a beaucoup touché.
Mon père aussi est né en 1927. S’il a quitté l’école à 13 ans, c’est pour des raisons économiques. C’était l’aîné des garçons, il est parti travailler à l’usine dès qu’il a pu. Jusqu’à l’âge du service militaire, il a toujours donné sa paye à ma grand-mère pour aider à élever ses frères et soeurs. Il ne s’en ai jamais plaint.
Il a ramassé de nombreuses “peaux de banane” dans sa vie. S’il ne m’a pas beaucoup expliqué par des mots comment les ramasser, son exemple m’a montré la voie. Aujourd’hui il ne marche plus, ne parle presque plus, mais je perçois une flamme qui est toujours là, à l’intérieur.
Au risque de me répéter : “On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux” (St Exupéry).
Merci, mon père, de m’avoir montré la voie.
Merci, papa, pour ton amour.
Bonjour Michel,
Donner un SENS à ce qui a été, et s’engager à être ACTEUR dans ce qui sera, est une définition de la proactivité. Mais elle est incomplète sans une troisième attitude que vous venez d’exprimer :
– Dire MERCI à ce qui est
Merci mille fois pour votre intervention. Ce qui vient du cœur touche les cœurs.
Gratitude,
Stéphane
Quelle émotion !
Apparemment, beaucoup de choses en moi se sont réveillées.
A demain.
Merci pour ce commentaire, qui permet de compléter vos histoires et de mieux saisir la notion d’auto-coaching et la manière d’en user.
moi aussi j’ai été émue…
Je retiens le courage de ses valeurs
WOAW Stéphane, ton auto-coaching a changé de dimensions, c’est de la véritable magie. Relater sa vie intime n’est pas un exercice anodin, utiliser une anecdocte personnelle pour susciter l’auto-coaching est un art épistolaire dont je ne connais aujourd’hui qu’un seul maître Solomonien..mais élever sa vie au niveau du compte historique, moral et romanesque dans la sincérité est un exploit légendaire. Merci pour cette anecdocte perle que je vois briller comme une étoile.
Chaleureusement
Patrick
Oui, merci, cher Stéphane, pour cette magnifique histoire. Je vous lis avec émerveillement. Vous êtes un conteur formidable et vous suscitez l’envie de vous rejoindre sur le terroir de l’intégrité et de l’estime de soi. Vous activez en moi un profond désir d’offrir une relation d’une telle qualité aux miens. Je ne sais pas si j’en aurai le talent, mais c’est le chemin que je tenterai de suivre. Bon weekend.
Wow, j’ai versé un petit larme… Vous devriez publier plus largement encore! Vos histoires, surtout celle-ci sont inspirantes!
Bonjour
Un petit hommage à votre père qui améliorait les textes de ses clients.
Une phrase où la pensée est allée plus vite que les doigts :
« Il a juste constaté que je me suis battu avec un garçon plus grand et plus costaud que moi, et en a conclu que je gardais en moi une version différente des faits qui m’étaient reprochés. »
« En quelque sorte »
Il y a quelque part aussi un « mais » qui s’est transformé en « amis », c’est au fond une bonne chose.
Je n’ai pas eu de père comme le vôtre, c’est sans doute pour cela que votre histoire m’a ému aux larmes. Pourtant je ramasse des peaux de banane presque tous les jours. Je me suis promis aussi de m’exercer à repérer les camions de glace, pour partager.
Mon cher Stéphane,
Les larmes, en vous lisant, sont remontées d’une source bien ancienne et jamais tarie. A 4 ans je lisais couramment, à 6 ans on me passa du cm1 au cm2 en cours d’année. Un jour la maîtresse nous fit une leçon d’histoire : la déportation, les camps… Mon premier soupçon de l’existence de l’Injustice, absurde, monstrueuse, inhumaine. Je partis en crise de larmes ; il fallut me conduire à l’infirmerie ; puis appeler ma mère qui vint me chercher.
Cette découverte précoce de la Shoah -concentré absolu de toute l’horreur inhumaine possible- a déterminé un engagement qui, sous bien des formes, est resté une constante déterminante tout le long de ma vie.
Ce qu’apporte votre superbe récit, Stéphane, c’est le sens universel de cette découverte, et le lien fondateur qui relie indéfectiblement ceux qui se dressent face à l’Injustice. L’amour est le plus fort. Dans un monde qu’on juge souvent insensé, existent des Chemins de vie, à découvrir.
Merci Stéphane pour ce très beau texte qui touche mon coeur profondément et ouvre
un grand soleil pour commencer le journée !
Merci, Stéphane, pour ce magnifique texte. Cela donne du beaume à l’esprit et au coeur en entendant des récits comme cela. Car j’ai la vague impression que même si la consommation de bananes est en baisse, on peut voir de plus en plus de jeteur de peau de bananes à travers le monde et de moins en moins de ramasseurs comme vous et votre père. La lumière des peaux de bananes brillantes m’a éclaircit la journée…
Superbe texte merci qui en dit long sur l’espèce humaine et ce que l’on peut en faire le tout est de bien choisir son chemin ; bon week end.
Composition très positive, très encourageante je trouve.
Bonjour Stéphane,
SNIF, SNIF. Que d’amour dans ce texte ; des souffrances aussi. J’aurais aimé avoir un père comme le vôtre. La vie en a décidé autrement.
Il est difficile de transmettre ce que l’on n’a pas appris. Et là, vous intervenez, justement pour nous apprendre… Je crois que je vais lire et relire.
Un grand merci pour cette leçon.
Comme tous, très émue par ce récit.
Touchant, et éclairant.
Merci pour ce texte merveilleux qui me touche profondément et personnellement.
J’ai connu moi-même ce genre de peau de banane étant jeune et je pense qu’il est à l’origine d’un manque de confiance en moi et d’une certaine difficulté de communication avec les autres. A cette époque, les adultes n’étaient pas intervenus pour me rassurer et rétablir la justice.
Du coup, aujourd’hui, je m’applique à donner à ma fille le meilleur environnement possible pour son épanouissement personnel, le développement de sa confiance en elle et pour l’aider à développer le “goût d’apprendre”… C’est ma revanche sur les injustices de mon enfance. Mais quelques fois, les vieux fantômes ressortent…
Excellente journée, qu’elle soit lumineuse!
Merci d’exister. Merci de partager. Les mots qui me viennent : gratitude, admiration, amour, sagesse … Que du positif alors que les événements auraient pu abîmer des enfants jusque dans leur vie d’adulte
Bonjour
Tête de linotte : j’ai écrasé le message “la raison du plus fort” n° 1/2
Du coup, le n° 2/2 manque de saveur
Pouvez-vous me le renvoyer
Ce serait dommage de ne pas tirer tout le sel de vos enseignements
Je vous en remercie
Bonjour et merci de partager cette histoire enrichissante avec nous.
Interrogation pour aller plus loin: votre frère avait le même papa… et lui n’a pas su ramasser la peau de banane (les insultes de Marc) ?
Parce que les insultes font mal et font perdre l’estime de soi ? Comment se protéger de la perte d’estime…
Un immense merci Stéphane.
La lecture de ce jour me fait remonter quelques injustices vécues comme enfant à l’école, heureusement rares, et quelques secret gardé bien longtemps avant que mes parents ne les apprennent, trop tard pour rétablir la justice. Votre texte me rappelle, avec beaucoup d’émotion associée, comme notre père nous a défendu comme le votre , avec pugnacité et fermeté. Je vous en remercie encore, car je l’avais oublié, et cela me permet d’éprouver un pleine gratitude.
Enfin ce texte et votre échange avec Michel présentent les mots qui me permettent de comprendre la proactivité.
Merci encore.
Excellente journée.
Magnifique histoire. Il y a les valeurs décrites, et il y a aussi le Courage. Le courage du petit Stéphane qui défend son frere contre un aggresseur plus fort, le courage du pere qui defend son fils contre le representant d’une institution plus forte que lui, le courage de Mme Bernstein qui s’oppose frontalement à l’injustice.
Tous ces courages semblent mûs par des expériences fortes (le mot fort peut paraitre faible pour Tova) qui on forgé une motivation qui permet d’agir, meme a contre courant, pour servir des valeurs.
Le courage de Stéphane, aujourd’hui de nous confier son histoire tres personnelle pour nous aider à progresser.
On en a tant besoin ces jours où le silence des pantoufles assourdit le bruit des bottes
Merci. Stéphane.
Je suis épatée par l’attitude de votre père qui ose défier les règles, càd qui ne part pas du principe que les enfants ont tort pas défaut.
Rares sont les adultes capables de se remettre en question face à un enfant. Bravo. Ca doit vous avoir donné de sacrées bases de grandir avec ça.
Merci Stéphane pour ce récit qui vient chercher l’émotion loin! Très très loin…
Une pensée émue pour ce père aux valeurs humaines immensément grandes. De belles racines, arrosées de belles valeurs… Je ne suis pas étonnée que les fruits que tu portes et traduits en mots soient si beaux!
Stéphane,
Vous avez le don d’émouvoir et d’ouvrir par cette histoire le chakra du coeur !
Votre histoire est magnifique, par votre écriture limpide et “éclairante” vous nourrissez l’âme !
De nombreuse personnes , portent un jugement trop hâtif , sans prendre la peine de la réflexion et de vérifier la réalité :
des informations entendues,
– ou des attitudes.
Je souhaite que beaucoup de personnes lisent la peau de banane !
Merci pour ce partage
Hier je me suis agacée contre mon ado de fils , parce que vu ses notes il ne travaille plus tu tout depuis 3 semaines, et qu’il m’a dit frontalement qu’il n’aiderait plus aux tâches de la maison.
Quand je dis agacer… dans la réalité c’était crier.
Puis je me suis rappelée que j’essaie d’apprendre à ma fille de 5 ans à ne plus aire de crise de colère, que l’on peut être en colère mais qu’il y a des façons de l’exprimer qui ne sont pas forcément utile pour changer ce qui nous mets en colère.
j’ai donc du faire l’effort de trouver un point d’accroche pour renouer le dialogue (mutisme complet en face) puis prendre un peu de hauteur ou de distance, voir le tableau dans son ensemble.
Pourquoi ? nous y avons réfléchis ensemble, et avons passé finalement une bonne soirée.
Lors de laquelle j’ai pu lui expliquer mon “plan de vie” pour lui : qu’il soit heureux.
Bref.
Je ne dis pas que toi Stephane Solomon tu as mis un coup de baguette magique dans ma vie, mais je pense que ce que tu me transmets m’aide à identifier, verbaliser, agir.
Merci d’être la.
Si seulement tous les pères étaient votre père et vous-même…
Malheureusement, la pudeur rend mutique la plupart des pères…
Votre texte m’a émue aux larmes…
Bonjour Stéphane,
J’ai éclaté de rire quand ton père est retourné voir le directeur.
Je n’ai pas compris ce que signifie les chiffres sur le bras gauche. Peux tu m’expliquer s’il te plaît ?
À la fin de cette histoire, j’ai ressenti quelque chose que je ne sais pas nommer pour le moment. Quelque chose de triste, car je lis ici un résultat qui correspond à l’objectif que je me suis fixé en ce qui concerne l’éducation de mes enfants et j’ai du mal à atteindre cet objectif. Ce sentiment, je vais m’en servir pour formuler une affirmation pleine de motivation pour continuer mon cheminement.
Bonjour Christelle,
Lorsque les juifs d’Europe de l’Est étaient déportés vers les camps de la mort ou vers les camps de travail, on leur attribuait un numéro qui était cousu sur leurs vêtements et tatoué sur leurs bras. Il y avait une dimension administrative (matricule en fonction du camp), mais aussi fortement symbolique (marquage indélébile, traçabilité, traitement équivalent à celui infligé aux animaux de bétail, etc.).
https://www.google.fr/search?q=tatouage+bras+holocauste&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwj6wNyZhMTTAhXFChoKHQ6oBGkQ_AUICigB&biw=1680&bih=944#imgrc=ADQZCzhrlbS14M:
Merci
Je suis heureux de lire que la fin de cette histoire vous apporte quelque chose lié à vos objectifs personnels.
Un récit qui m’en a rappelé un autre, celui d’un père qui écrit au professeur de son fils pour faire son heure de colle à sa place.
Ton père a généré le même wahou! en moi et le même désir d’être un père capable d’agir de cette façon que lorsque j’avais lu ta lettre.
Je sais ce qu’EST le tatouage sur le bras droit pour l’avoir vu de mes yeux. Un récit marquant qu’il me faudra un jour mettre par écrit pour ceux qui ne savent pas.
Tu as réussi à me faire pleurer.
Si j’entends bien toute la dimension active face à l’injustice, ce sont les mots d’Amour de la dernière partie du texte qui m’ont ému. Des mots qui passent de génération à génération…l’émotion qui met en mouvement…
Merci Stephane,
C très émouvant, j ai du mal à trouver les mots et je te relirerai encore et encore . A chaque fois qq chose de nouveau me vient à l esprit et nourrir mes réflexions sur la Vie!
Nathalie
Très émue à chaque article
Merci de partager tout ça avec nous
Non non non et non ! j’ai épuisé ma boite de mouchoirs suis trop émotive et réceptive à ces belles leçons de vie. Quel homme merveilleux était votre papa. Mais comme le dit le dicton : les chiens ne font pas des chats…on ne peut que admirer ses convictions son sens de la famille et du respect des siens. A travers votre histoire celà donne encore à réfléchir sur soi..merci Stéphane pour ce beau portage.
“Mon père m’expliqua à quel point les techniques étaient précieuses pour gagner des heures, lorsque le travail était répétitif ou peu stimulant pour l’esprit. Il fallait trouver la motivation en soi, jouer avec ses outils, et améliorer ses techniques mentales pour battre ses propres records.
Il n’y a de meilleur concurrent dans la vie que soi-même !”
=> à l’heure où sur mon projet professionnel, je lutte au quotidien contre ma procrastination, lutte épuisante bien souvent au niveau psychologique, ces phrases ci-dessus résonnent en moi. Mais pourtant je butte vraiment sur cette phrase mise en relief : “concurrent … de soi-même” => comment en tirer parti ? Comment s’accepter et progresser plutôt que d’entrer dans une lutte interne (entre le soi idéal et le concurrent procrastinateur) ?
Mon père ne connaissait pas l’origine de la bagarre. Il a juste constaté que j’ai me me suis battu et que ce n’était ni dans mes habitudes ni dans ma nature. D’autant plus que j’écrivais régulièrement des poèmes sur la Paix dans le monde… Il en a conclu que je gardais en moi une version différente des faits qui m’étaient reprochés. Mais comment me faire parler ? Le monde des adultes venait de me condamner et je n’avais envie de parler à personne… En tout cas, pas de ça !
Mon père savait que la communication pouvait être réenclenchée s’il m’aidait à m’élever intellectuellement et à m’affirmer. L’épanouissement personnel était un coffre dont il connaissait la combinaison. Après son lâcher-prise le premier jour, histoire de m’observer et de me laisser respirer… il commença à désamorcer le problème en utilisant tout ce qui me renforçait. Puis, en comparant une faute d’impression à une peau de banane qu’il ramassait volontiers pour éviter la glissade à
Après une composition rapide (…), ce qui nous obligea à parler plus fort à cause du bruit (…). La ruse était subtile : jusque-là, je parlais à voix basse et je faisais profil bas pour faire oublier l’animal… Mais nous étions en pleine discussion, et la soif d’apprendre a pris le dessus : je communiquais à pleine voix !
Quelle maîtrise de soi de ce père qui sait user de techniques apparemment étonnantes de simplicité : mettre en place
* du mouvement,
* des actions,
* un contexte silencieux (et sans questions intrusives!)
ou sonore pour apaiser, prendre du recul ou libérer la parole!
Quelle patience aussi et confiance en l’autre.
=> Quand actuellement il est souvent évoqué l’effet cocotte minute, les cris, la violence qui peuvent se dégager d’un adulte, et surprendre cet adulte lui-même, voire le contrarier d’avoir mal agit…
Quels efforts de développement personnel à mettre en oeuvre pour tendre vers ces belles attitudes!
QUELLE histoire émouvante et quel père! J’en avais un du même genre mais il est mort quand j’avais 12 ans….
Bonjour Stéphane waouh qu’est ce que c’est beau ! De belles valeurs humaines, d’éducation et de transmission.
Ton récit m’a mit la larme à l’œil, beaucoup d’émotion. Merci
Ce récit ! J en ai systematiquement la chair de poule, les yeux qui piquent, etc. Peut-être aussi parce qu’il evoque des récits de mes grands-parents, l’amour parent/enfant de génération en génération , les périodes abominables de guerre, les injustices envers les enfants et les réparations de leurs petites âmes par les parents aimants ce qui a transformé ces blessures finalement en merveilleux souvenirs…bon ça y est, je repleure et comprends quelles étaient mes peaux de bananes. Que c’est bon et que cela rend plus fort de prendre conscience de qui l’on est, d’où l’on vient, où l’on va, pour quoi et pour qui ! Merci Stéphane pour ces moments d’arrêt du temps, de recueillement, de réflexion, de bonheur. Tu accomplis vraiment une mission extra !
Je ressors frustrée de cette histoire. En effet je suis très sensible à l’injustice, ça me donne des larmes de rage. Par contre dans la vraie vie, on est souvent confronté à des murs, comme le directeur, mais il n’y a personne qui vient en sauveur comme la secrétaire et donc on reste avec son sentiment d’injustice. Je pensais découvrir une manière personnelle de faire face à l’adversité, sans en passer par un sauveur comme c’est le cas ici. C’est pourquoi je suis frustrée. Désolée.
Florence,
Je vous propose de relire l’histoire et de compter le nombre d’actions que mon père a effectuées avant de trouver «un sauveur». Ensuite, dites-moi si «le sauveur» serait apparu s’il n’avait pas fait tout ça. Bien-sûr que mon père est acteur dans tout ça. D’ailleurs, s’il avait réussi à convaincre le Directeur et celui-ci lui avait dit «prenez cette lettre et partez en paix», on aurait qualifié le Directeur de sauveur… Il y en a toujours un de fait. Nous ne vivons pas seuls dans ce monde, et grâce à la Communication, nous trouvons des alliances efficaces.
Ah j’en ai les larmes aux yeux … Car l’injustice j’y suis particulièrement sensible. Je suis entrée en pension à l’age de 6 ans et comme j’étais métisse les enfants me traitait ou de chinoise ou de négresse à plateau (quel écart !). Un jour, j’ai mordu au front un des enfants qui m’insultait et je me suis retrouvée punie au réfectoire mais je fus respectée par la suite par les autres enfants. Métisse dans les années 70’s n’était pas encore courant et j’ai du en avaler des couleuvres… Mes 2 enfants ont été tour à tour harcelé et harceleur… c’est une vraie plaie !
Cette histoire émeut tous tes lecteurs. Moi je trouve des similitudes entre ton père et le mien. Il est né dans l’ancienne Bessarabie, aujourd’hui une partie de la Moldavie. Il a eu plus de chance que ton père car ses parents l’ont envoyé en France, à la suite de ses autres frères et soeurs, pour faire des études et il est devenu ingénieur. Il m’a donné quelques forts principes, tel le respect dû à tout être humain, que j’ai gardé toute ma vie.
moi aussi j’ai entendu ces phrases petite et c’est ce qui m’a permis de me construire… merci pour ce partage
Magnifique, émouvant, plein d’amour et de sagesse! MERCI infiniment !