Le premier problème à changer
Suite à mon précédent article, Danièle (qui me connaît bien) me taquine sur Messenger en me disant :
- Je rêve, ou tu commences à dire que tu coaches des personnes qui ont des “problèmes” ?
Il est vrai que souvent, lorsque j’ai envie de clarifier les choses, l’une de mes phrases préférées est :
On n’entre pas dans un coaching avec des problèmes,
on entre dans un coaching avec un projet.
Danièle, m’offre l’occasion de nuancer les choses, alors voici quelques éléments de réflexion.
Le problème en question
Supposons qu’une personne vienne me voir en me disant :
- Je ne supporte pas la critique, je préfère qu’on me frappe ! A chaque fois qu’on me dit un truc désagréable, j’ai l’impression de mourir. Est-ce que tu veux m’aider à résoudre ce problème ?
Dans ce cas, ma réponse est toute faite :
- Il y a des professionnels de santé qui peuvent t’aider. Si tu veux, je peux te recommander un psychothérapeute ou un sophrologue. Il t’aidera à comprendre d’où vient ce mal-être. Parallèlement, on peut faire du coaching si tu veux. As-tu un projet ? Même s’il te paraît «petit», on peut en parler.
A présent, imaginons une personne qui me dit ceci :
- J’ai un projet, et je sais que je vais subir de nombreuses critiques. Il est temps de me lancer et j’ai besoin d’être accompagné pour faire face aux remous émotionnels qui risquent de me ralentir, et même de me faire abandonner.
Dans ce cas, ma réponse est également prête :
- Je suis l’homme de la situation !
Comme tu l’as compris, mon travail consiste à aider mes clients à aller vers leurs projets. Et bien évidemment, dès qu’on fait le premier pas, les problèmes commencent…
Vers une nouvelle approche du problème
A première vue, l’étymologie du mot «problème» pourrait faire penser à quelque chose qui est fait POUR te rendre BLEME (préfixe «pro», suivi de «bleme»). Or le mot problēma signifie «épreuve à résoudre». Un problème n’est pas une impasse. D’ailleurs, en accueillant cette définition, on s’aperçoit que le mot «impasse» ne peut en aucun cas être employé comme un synonyme, mais plutôt comme le mot inverse. Une impasse n’a pas de solution, alors qu’un problème est une promesse : un rendez-vous avec une solution qui ASPIRE à être révélée.
Le problème est complice de quelque chose qui est bien plus intéressant que le résultat final. En le résolvant, tu découvres une stratégie : une méthode qui peut te servir bien d’autres circonstances. On le remarque en lisant des textes anciens où le mot «problēma» est utilisé : à chaque épreuve, le héros grandit et peut faire face à des situations qu’il n’aurait jamais osé aborder, si ce problème n’avait pas fait partie de son parcours.
Parfois, le problème subsiste et semble rester en suspens… Le Responsable du problème a beau chercher des solutions et élaborer des stratégies, il n’y parvient pas… Le problème semble donc insoluble… L’approche mathématique est intéressante, car dans ce cas il y a quand-même un objet qui représente la solution : l’ensemble vide.
Allez ! Voici un petit souvenir de ton adolescence :
S=ø
L’ensemble vide signifie que le problème, tel qu’il est posé, est absurde ! Donc lorsque S=ø, le problème n’existe plus… Est-ce une perte de temps d’avoir tenté de le résoudre ? Pas vraiment… Lorsque tu aboutis à l’ensemble vide, tu prends conscience que ce que tu recherchais, ce n’était pas un résultat, mais une technique de résolution. Le résultat est vide, mais la stratégie qui a permis de le démontrer est utile et puissante !
C’est aussi ce qu’on retrouve dans les textes philosophiques évoquant les problèmes et les épreuves : le parcours est plus pertinent que l’arrivée. Le chemin est jalonné d’apprentissages pertinents, réutilisables dans bien d’autres circonstances. Et ce que tu as appris en aboutissant à un ensemble vide par le passé, pourrait te propulser vers un énorme succès à l’avenir. Lorsque le problème était insoluble, c’était une formation, un entrainement qui te prépare à quelque chose de plus grand.
Le premier problème à changer
En me relisant, je m’aperçois qu’en répondant à Danièle, j’ai écrit un article qui va dans le sens de mon prochain programme, intitulé :
Il est temps de changer de problèmes
Cette réponse est à la fois un clin d’œil amical, et une introduction à ce programme. En changeant la définition du mot problème, le «problème» a changé : il a retrouvé sa véritable identité.
Si grâce à cette introduction, tu as compris qu’en passant à l’action tu pourras envisager tes nouveaux problèmes sous un angle positif, optimiste, enthousiaste… tu commences déjà à changer de problèmes.
Dans mon nouveau programme, tu découvriras une boîte à outils qui t’apportera des idées et des clarifications puissantes. Elles te permettront d’aller plus vite, plus loin, plus haut, dans les sphères de vie que tu aspires à faire évoluer. Je partagerai avec toi des techniques créatives, parfois ancestrales, parfois innovantes, qui t’aideront changer de posture lorsque de nouveaux défis se présenteront.
Tu ne seras plus victime de tes problèmes, tu seras un chercheur de solutions.
Enfin, si pour résoudre certains problèmes, tu sens que le travail en solo n’est pas suffisant, tu pourras rejoindre l’un des groupes que je constituerai. Ce sera, pour ceux qui aiment la cohésion d’équipe, l’occasion de résoudre des problèmes en Harmonie.
A++
Stéphane
cela donne envie de lire le prochain papier…accueillons les problèmes.
Oui!
Cela me ramène à l’une de mes pensées préférées, formulée par Shunryu Suzuki, maître zen : “Enjoy your problems”.
Une autre manière de voir de parler, de ressentir le problème, les projets et les solutions cela me parait pertinent pour une partie des demandes d’aide.
Cependant nous restons toujours dans la même dynamique « Le va vers » pour obtenir… atteindre…
Non???
Ben
Bonjour Stéphane, Merci pour cet article intéressant qui montre aussi qu’il n’y a pas photo entre la machine (tchat j’ai pété) et l’humain ; ce qui est rassurant pas les temps qui courent !
Robin
Euh, je reste sur ma fin, que cela change-t-il aux problèmes de fin de mois (Pb d’argent récurrents) évoqués dans le précédent article ‘acrrocheur’?
Je suppose qu’en lui donnant cette somme, au lieu de la lui prêter, son père a coupé l’herbe sous le pied du problème de Stéphane, en le transformant en un autre problème: comment employer son ingéniosité pour garder autant d’argent et si possible le faire fructifier? c’est comme ça que je le comprends mais je suis peut-être terre à terre?
Merci pour cette excellente réponse qui met du beaume au coeur
Avec le temps, je comprends mieux ton point de vue, ayant eu un cas de personne en coaching dont la plainte était plus forte que le projet et apparemment plus attractive pour elle. Je remarque cependant, que comme les journaux, nous avons souvent tendance à parler en premier et plus fort de ce que nous imaginons ou avons comme problème à résoudre. Est-ce une forme d’autosabotage ou encore d’excuse au cas où le projet n’aboutirait pas ou aussi un moyen de se montrer “intéressant”? Je dis nous, car je l’observe maintenant, mais je me rappelle mes prises de tête avant de t’appeler “au secours” sachant que tu étais pro projets 😀.
“Mais quel projet ai-je donc”. En fait, j’ envisageais mon déménagement forcé, la recherche d’un copain pour Krepida, mes petits dessins, etc… comme des problèmes plutôt que des projets. Quelque part, je me diminuais. A chacun, sa taille de projet et tous sont OK.
Donc oui, le coaching s’adresse plus aux personnes qui ont des projets. Heureusement une première écoute active permet au coach d’entendre le projet derrière le problème au cas où le futur coaché n’arrive pas de suite à le mettre en avant. Et là, en route pour un parcours d’obstacles avec la joie de les franchir.
Suite à ta réponse, je me suis amusée aussi à décortiquer le mot problème étymologiquement et autrement, comme nous le faisons souvent. Un mot commençant par “pro” peut-il être négatif ?
Tout est une question de perception. Et dans ce cadre, je ne suis pas d’accord avec chatgpt, voici sa réponse 😉:
“”Pro” Prefix Can Be Negative.
hello, un mot commençant par le préfixe “pro” peut il être négatif ?
Bien sûr, un mot commençant par le préfixe “pro” peut être négatif. Le préfixe “pro” a plusieurs significations, dont l’une est “pour” ou “en faveur de”. Cependant, il peut également signifier “avant” ou “à l’avance”, ce qui peut parfois prendre une connotation négative. Par exemple, le mot “procrastination” commence par “pro” mais est souvent considéré comme ayant une connotation négative car il désigne le fait de remettre à plus tard des tâches importantes. De même, le mot “prophylactique” commence par “pro” et peut avoir une connotation négative dans certains contextes car il désigne des mesures préventives prises pour éviter une maladie ou une infection. En somme, la connotation d’un mot commençant par “pro” dépendra du contexte dans lequel il est utilisé.”
La prévention est quand même super positive !
et la procrastination, bien consciente et bien gérée, le peut aussi, ne serait-ce que pour faire prendre conscience qu’il y a un problème à résoudre.
Merci Stéphane, je te taquinerai encore.
Allo ! Je lis cet article avec un peu de retard….et ca me donne envie de partager avec vous un célèbre proverbe Shadok :
” Tout problème a une solution ; donc s’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème !”
A bientôt et Vivent les shadoks !
David