Pédagogie++

Jeudi dernier, Oriane (ma fille, 13 ans) est venue me voir dans mon bureau, catastrophée par un exercice sur les nombres relatifs (les nombres positifs et négatifs).

Des exercices du genre :

(-3) + 8 = ?
3 + (-17) = ?
(-5) + (-2) = ?

Je commence par lui expliquer que ses émotions sont surdimensionnés par rapport au problème, et que je préférerais qu’elle aille faire du trampoline pendant que je termine ce que je suis en train de faire. Il y a quelques raisons pour lesquelles on peut débarquer en hurlant dans mon bureau, mais celle-là n’en fais pas partie ! C’est une affaire de 10 minutes chrono.

Quelques sauts et cabrioles plus tard, je l’appelle pour sa leçon express, et j’entame par une métaphore :

– Je t’ai déjà expliqué que lorsque le virus essaie de nous attaquer, il rencontre des anticorps. On appelle ça le système immunitaire. Les gens qui ont un bon système immunitaire repoussent le virus même si une personne infectée leur éternue dessus, alors que ceux qui ont un mauvais système immunitaire ne peuvent même pas lutter contre un postillon.

– Euh papa… On doit faire des maths !

– C’est bien ce que je suis en train de faire : à ton avis, lorsqu’une personne est infectée, il y a plus de virus dans son éternuement ou dans son postillon ?

– Dans son éternuement !

– Et un virus, c’est positif ou négatif ?

– C’est négatif ! Ca craint !

– Et les anticorps qui nous défendent contre les virus. Ils sont positifs ou négatifs ?

– Positifs !

– OK… Alors maintenant imagine… Une personne est attaquée par un postillon qui contient 3 virus. Comme elle a 8 anticorps dans son système immunitaire, elle va pouvoir se défendre. Le combat est simple : chaque anticorps qui s’attaque à un virus tue le virus. Mais malheureusement, l’anticorps meurt aussi… Alors est-ce que cette personne va tomber malade ?

– Non !

– Pourquoi ?

– Parce qu’avec 8 anticorps contre 3 virus, il ne restera plus de virus !

– Et il restera des anticorps ?

– Oui, il va en rester 5 !

– Voilà ! Donc regarde ta première opération : (-3) + 8 = 5. C’est facile ! 8 anticorps se battent contre 3 virus, il reste 5 anticorps !

– Ah !!! D’accord !!!

A ce moment précis, Oriane se met à rire. C’est un truc que j’ai remarqué chez elle depuis qu’elle est bébé : dès qu’elle comprend quelque chose, elle rit ! Et son rire est proportionnel au sens et à la valeur qu’elle donne à ce qu’elle comprend. Parfois, ça part en fou-rire ! Et s’il lui arrive des ne pas écouter en classe, c’est parce que ces fou-rires ont déjà failli lui coûter quelques heures de colle… Donc, dès qu’elle sent qu’elle risque de comprendre quelque chose de profond, elle n’écoute plus !

Mais revenons à nos moutons ! Je la laisse rire (ce temps était prévu dans mes 10 minutes), et je lui demande de faire le deuxième exercice, à savoir 3 + (-17)… Oriane commence par me dire :

– Cette fois, ce n’est pas un postillon, On lui a toussé dessus au gars… Et son système immunitaire n’est pas bon. Il va se faire attaquer par 14 virus et il va tomber malade !

– C’est ça ! Donc le résultat est de combien ?

– 14 virus

– Et ça s’écrite comment en mathématiques ?

– (-14)

– OK. Et pour le dernier exercice ?

– (-7) !

– Trop forte ma fille !!!

A la fin de cette petites séance, ma file m’a dit :
 
– Papa, pourquoi à l’école, on n’apprend pas les chose de cette façon ?
 
La réponse courte est celle-ci :
 
– Parce que la plupart de profs manque de pédagogie !
 
Mais la réponse plus approfondie, donc plus honnête, est qu’à l’école, on pratique la Pédagogie de Masse. Celle qui permet de faire pénétrer dans la plupart des cerveaux, l’essentiel des connaissances considérées comme essentielles par l’Education Nationale. Il n’y a pas d’attention particulière portée à la réceptivité de chaque élève.
 
Peu de gens en ont conscience, pensant que les enseignants sont des spécialistes de l’apprentissage et qu’ils appliquent donc la meilleure méthode. Mais cette vision est contre-productive à deux niveaux :
 
– D’une part, si l’enfant a besoin d’une attention particulière pour acquérir un Savoir, la pédagogie de Masse lui ôtera l’accès à ce Savoir, ou lui rendra cet accès difficile…
 
– D’autre part, à l’âge adulte, lorsqu’il il sera amené à partager un Savoir, il aura tendance à appliquer la seule pédagogie qu’il connaît… Celle qu’il a fréquentée toute sa vie !
 
Les enseignants ne sont pas les seuls à pratiquer la Pédagogie de Masse. TOUT LE MONDE la pratique, et à moins de changer de méthode TOUT LE MONDE manque de pédagogie !
 
En accompagnant des adultes dans le monde professionnel, qu’ils soient employés ou indépendants, j’ai pu constater que ceux qui savaient adapter leur pédagogie à leurs interlocuteurs réussissaient leur parcours professionnel (et personnel) avec brio. Ils gagnent plus de TEMPS, plus d’ARGENT et plus de CONFIANCE.
 
Que vous soyez professeur, chef d’entreprise, vendeur, sage-femme ou parent, vous pouvez compléter la Pédagogie de Masse avec une Pédagogie Spécifique, assortie d’attentions particulières.
 
Il suffit parfois d’une simple phrase ou d’un exemple bien choisi pour transformer un concept abstrait et complexe en connaissance limpide qui stimule la curiosité et l’action ! Et donc l’auto-apprentissage…
 
Au fil de mes publications, je vous vois liker, liker, liker et encore liker ces attentions particulières que je porte à l’apprentissage ou aux talents de mes enfants. Mais je ne suis pas là pour me faire liker. Je suis un influenceur ! Je suis là pour vous donner envie d’appliquer des techniques et des outils qui amélioreront votre quotidien et qui vous permettront de VOUS liker !
 
Ce soir à 20h30, je vous propose un webinaire qui vous permettra d’améliorer votre Pédagogie, afin de mieux communiquer et mieux transmettre dans tous les domaines de votre vie. Ce webinaire à entrée libre se clôturera par un invitation à payer ce que vous voulez.