Dix minutes chrono
Jeudi dernier, Oriane (ma fille, 13 ans) est venue me voir dans mon bureau, catastrophée par un exercice sur les nombres relatifs (les nombres positifs et négatifs).
Des exercices du genre :
(-3) + 8 = ?
3 + (-17) = ?
(-5) + (-2) = ?
Je commence par lui expliquer que ses émotions sont surdimensionnés par rapport au problème, et que je préférerais qu’elle aille faire du trampoline pendant que je termine ce que je suis en train de faire. Il y a quelques raisons pour lesquelles on peut débarquer en hurlant dans mon bureau, mais celle-là n’en fais pas partie ! C’est une affaire de 10 minutes chrono.
Comme beaucoup de gens, y compris mes prospects et même certains clients, ma fille ne me croit pas forcément lorsque je lui fais miroiter un miracle qui dépend d’elle en majeur partie. Elle veut bien croire que je passerai 10 minutes à lui expliquer les nombres relatifs, mais elle est moins sûre qu’elle me comprendra et qu’elle deviendra autonome après ça.
Ceci dit, elle a un avantage sur mes prospects : elle est abonnée à mes programmes ! Je ne parle évidemment pas de mon business, mais du fait qu’elle vit avec moi. Donc forcément, elle reçoit chaque jour plusieurs modules signés Stéphane SOLOMON. De ce fait, même si elle ne croit pas trop à mes «10 minutes chrono», elle se dit que vu qu’elle a droit à mon module, elle va tenter…
Quelques sauts et cabrioles plus tard, je l’appelle pour sa leçon express, et j’entame par une métaphore :
– Je t’ai déjà expliqué que lorsque le virus essaie de nous attaquer, il rencontre des anticorps. On appelle ça le système immunitaire. Les gens qui ont un bon système immunitaire repoussent le virus même si une personne infectée leur éternue dessus, alors que ceux qui ont un mauvais système immunitaire ne peuvent même pas lutter contre un postillon.
– Euh papa… On doit faire des maths !
– C’est bien ce que je suis en train de faire : à ton avis, lorsqu’une personne est infectée, il y a plus de virus dans son éternuement ou dans son postillon ?
– Dans son éternuement !
– Et un virus, c’est positif ou négatif ?
– C’est négatif ! Ca craint !
– Et les anticorps qui nous défendent contre les virus. Ils sont positifs ou négatifs ?
– Positifs !
– OK… Alors maintenant imagine… Une personne est attaquée par un postillon qui contient 3 virus. Comme elle a 8 anticorps dans son système immunitaire, elle va pouvoir se défendre. Le combat est simple : chaque anticorps qui s’attaque à un virus tue le virus. Mais malheureusement, l’anticorps meurt aussi… Alors est-ce que cette personne va tomber malade ?
– Non !
– Pourquoi ?
– Parce qu’avec 8 anticorps contre 3 virus, il ne restera plus de virus !
– Et il restera des anticorps ?
– Oui, il va en rester 5 !
– Voilà ! Donc regarde ta première opération : (-3) + 8 = 5. C’est facile ! 8 anticorps se battent contre 3 virus, il reste 5 anticorps !
– Ah !!! D’accord !!!
A ce moment précis, Oriane se met à rire. C’est un truc que j’ai remarqué chez elle depuis qu’elle est bébé : dès qu’elle comprend quelque chose, elle rit ! Et son rire est proportionnel au sens et à la valeur qu’elle donne à ce qu’elle comprend. Parfois, ça part en fou-rire ! Et s’il lui arrive des ne pas écouter en classe, c’est parce que ces fou-rires ont déjà failli lui coûter quelques heures de colle… Donc, dès qu’elle sent qu’elle risque de comprendre quelque chose de profond, elle n’écoute plus !
Mais revenons à nos moutons ! Je la laisse rire (ce temps était prévu dans mes 10 minutes), et je lui demande de faire le deuxième exercice, à savoir 3 + (-17)… Oriane commence par me dire :
– Cette fois, ce n’est pas un postillon, On lui a toussé dessus au gars… Et son système immunitaire n’est pas bon. Il va se faire attaquer par 14 virus et il va tomber malade !
– C’est ça ! Donc le résultat est de combien ?
– 14 virus
– Et ça s’écrite comment en mathématiques ?
– (-14)
– OK. Et pour le dernier exercice ?
– (-7) !
– Trop forte ma fille !!!
Bien… Revenons à nous…
Si tu te poses la question «Qu’est-ce que MOI, je peux faire de ça ?», tu vas vite te rendre compte que dans cette histoire, il est question de beaucoup de choses. C’est à tel point que la technique qui permet d’apprendre l’addition de nombres relatifs passe en arrière plan. Elle est là pour illustrer d’autres thématiques comme :
- La Gestion des Emotions
- L’Ecoute Active
- La pédagogie
- Le Logos (donner du Sens)
- La Capacité d’Adaptation
- L’Intérêt de l’Abstraction
- Le concept de Bénéfice-Risque
- La Réussite malgré le doute
- Un moment chouquette entre père et fille…
Ca en fait des thèmes pour un seul article, et ce qui va faire l’enrichir c’est ton commentaire.
Voici ce que je te propose de faire (au choix) :
- Commente cet article sous le prisme de l’un des 9 thèmes ci-dessus (par exemple, si tu choisis «La Gestion des Emotions», tu peux évoquer la fonction du trampoline, ou du sport en général, dans ce processus)
- Prends l’un des thèmes cités, que tu ne parviens pas à trouver dans mon article, et avoue-le, afin de te faire aider par un autre participant qui le vois très bien. Par exemple, si tu ne vois pas en quoi il est question de Capacité d’Adaptation, avoue-le ! Et une autre personne qui ne voit que ça t’expliquera son point de vue.
- Ces 9 thèmes ne sont pas exhaustifs. Pourrais-tu ajouter un ou plusieurs autres thématiques à ce florilège ?
Choisis ta façon de commenter entre ces 3 options, sachant, bien sûr que tu peux faire les 3 (Dans ce cas, pense à faire 3 commentaires différents).
Je suis impatient de te lire…
A++
Stéphane
Je vois la confiance en soi, la sienne , la légitimité qu elle t’accorde et le lâcher prise d ‘Oriane qui grâce au trampoline, va se mettre dans des super conditions pour bondir sur ses exos de maths 10 mn plus tard ?
Côté pédagogie, je vois d’une pierre….3 coups et sans doute plus:
-faire redescendre l’émotion qui de toutes façons ne l’aurait pas rendue immédiatement réceptive à tes explications
– respecter la disponibilité de chacun
– utiliser l’actualité pour une sensibilisation à ce virus et la façon de s’en protéger.
En revanche, j’ai un doute sur le 10 minutes chrono, oupsss , ah c’était un 10 eme thème :ton autocoaching perso ?
Il est vrai que ça n’a duré que 7 minutes. Mais il y a une part du processus que je ne maîtrise pas et qui lui appartient 😉
Bonjour,
J’aime beaucoup l’idée du lâcher prise par une activité créative, pour digérer l’émotion et aborder le “problème” différemment… Avec un esprit neuf. Ça me fait penser aussi à la pause pomodoro, cette parenthèse qui permet de garder l’intensité de la concentration pendant l’effort.
Je connaissais la technique pour l’avoir employé de nombreuses fois avec James mais par contre c’est vrai que je n’ai jamais pensé au fait de faire redescendre la pression pour le rendre plus réceptif à l’exercice. J’en suis à analysé les derniers gros grains de sables que j’ai eu et à voir où et comment ta technique m’aurait servit.
Bonjour tous,
Je ne vois pas à quoi fait référence le concept de bénéfice-risque si ce n’est peut-être pour ta fille qui préfère fermer ses écoutilles quand quelque chose d’important est dit de peur d’avoir un fou-rire et de se faire coller.
Le risque de faire confiance à son père qui lui dit d’aller jouer au trampoline plutôt que de finir sont exercice alors que dans son schéma mental d’origine il semble qu’elle étais focalisé sur le fait de finir sont exercice.
Avec le bénéfice d’une visualition efficiente derrière donc la solution à sont problème de facon sereine.
On peut aussi retrouver cette notion dans l’image des virus et des antis Corp et le comprendre ensuite en mode comptabilité 😉
Bonjour,
Pour moi c’est la gestion des émotions qui m’a sautée aux yeux car je me retrouve avec mon fils lorsqu’il s’énerve (et c’est très souvent) sur quelque chose. La règle a la maison dans ce cas est de passer à autre chose et d’y revenir différemment ensuite une fois calmé. MAIS pour être honnête j’arrive à le lui faire rentrer dans la caboche petit à petit mais pas dans la mienne…. Par exemple l’autre jours j’étais frustrée de ne pas réussir à relancer ma machine à coudre qui faisait de la m…. Donc la colère étant en train de monter j’ai tout lâché et je suis passée à autre chose pour y revenir ensuite une fois zen après une petite cigarette et un moment détente au soleil. Tout va bien et bien non, car je me suis retrouvée exactement dans le même état émotionnel que quand je l’avais laissée… Mon compagnon est venu à mon secours et a réussis à la remettre en route en m’expliquant ses conclusions donc soulagée et contente je reprend et bam nouvelle panne, je l’ai rangée avant de l’encastrer dans un mur…. Donc échec total et je n’ai pas l’intention de la ressortir tant que je n’aurais pas trouvé quelqu’un de compétent pour me la réparer ça m’énerve trop comme mon fils devant la console….
Ps : je précise qu’avant j’ai passer 3 jours à la démonter, remonter, trifouiller, contourner les prblm que je n’arrivais pas à solutionner et que j’avais réussie à la remettre en route et à l’utiliser longuement avant qu’elle re casse, donc j’ai fait ascenseur émotionnel complet car je suis passé par la patience puis une grande fierté avant de me retrouver devant le mur….
Stéphanie, je vois plusieurs points qu’il me semble intéressant de relever dans vos propos:
Prenez le temps de reconnaître vos qualités. Vous n’en manquez pas.
Bonjour Fred,
Retour très intéressant et merci je n’avais pas pris conscience que malgrés tout je maîtrise quand même cette règle…
En fait mon ouvrage je l’ai terminer autrement parce que je suis quelqu’un de têtue qui ne lâche que rarement l’affaire mais je ne peut malgrés tout pas voir le fait d’avoir relégué la machine au placard comme quelque chose de positif dans l’ensemble car je le voit comme un échec vu qu’elle fonctionne mal…
Ps : ne pas savoir délégué c’est ce qui m’as conduit à un burnt out total il y as quelques années…. Mes proches dirait que j’ai appris à le faire depuis mais pour être honnête je ne suis pas encore parvenue à gérer ma frustration par rapport à sa. Lorsque j’aurais trouver quelqu’un qui peut me réparer et régler ma machine je vais être tout sourire et agréable mais intérieurement je me sentirais honteuse car j’ai comme croyance (qui se trouve à sa limite dans ces cas là….) que “quand on veut on peut”. J’ai réussie à la démonter intégralement et j’ai épluché intégralement tout les schémas possibles sur le net donc fatalement c’est une erreur ou une incompréhension de ma part qui m’oblige à délégué pour préserver ma santé mentale (et la machine lol). Je ne sais pas si vous voyez ce que j’essaie d’exprimer clairement par écrit mais en gros concernant la gestion emotionelle j’ai la theorie, la pratique également mais il me manque l’acceptation… Mon prisme n’est pas toujours au bon endroit et je n’arrive pas à le changer… Même mes enfants s’ils veulent m’aider à faire quelque choses et bien ils vont essayer de me faire croire qu’ils le font pour eux afin de préserver mon ego mal placé lol.
J’ai des milliers d’autres exemples je m’arrête la.
Stéphanie,
Je suis flatté que vous me considériez compétent pour vous aider, et dans certains domaines je le serais, mais dans ce cas précis, il est temps pour moi de laisser la place à quelqu’un de plus qualifié. J’ai atteint mon but qui était de vous permettre de percevoir ce que vous êtes capable d’accomplir. Je l’ai même dépassé puisque vous avez été jusqu’à identifier une cause potentielle du “problème”.
Je veux bien vous accompagner vers la solution, mais je ne peux vous y guider.
Vous pouvez compter sur moi pour vous aider à ajuster votre prisme, à chaque fois que vous vous considérez en échec.
Par exemple, regardez les commentaires de chaque module de ce programme et qui y a répondu.
La proposition de Fred, qui consiste à changer de focus est très intéressante. Si la méthode qui image un combat entre virus et les anticorps n’avait pas fonctionné, je n’aurais pas insisté. J’aurais pris le temps de trouver d’autres images.
Lorsque tune parviens as à faire quelque chose, que tu temporises et que tu reviens pour faire la même chose, tu risque de retrouver très vite, le même étant émotionnel. On appelle ça l’ancrage : on s’en sert aussi ramener un état de bien être. Si tu reconnais que quelque chose te fait du bien, tu peux répéter le geste et les sensations de bien-être reviennent.
En te relisant, je vois que tu as apprécié l’aide de ton compagnon et sa façon de voir les choses. Je pense que tu devrais placer ton focus sur cette aide, en te disant qu’en tentant de réparer cette machine selon ses indication, tu feras honneur à son intention. Ton but ne devrait plus être de fabriquer quelque chose, mais de faire honneur à ceux qui prennent le temps de t’aider.
Donc même si tu avais l’intention de coudre un masque pour aider les soignants, mets temporairement de côté cet objectif qui est lié à ton émotion, et dis-toi que le but est de coudre n’importe quoi d’autre du moment que tu peux faire honneur à ton compagnon et son enseignement. Nul doute qu’après ça, tu pourras en coudre des masques !
Il reste que parfois, on ne peut pas aller à l’encontre d’un problème mécanique, même si on y passe obstinément des heures… Il y a peut-être une pièce à changer, ou alors, il est temps de changer carrément de machine parce que tu as atteint un niveau supérieur.
Il m’est arrivé la même chose avec un ordinateur que je n’ai cessé de réparer et de gonfler. jusqu’au moment où j’ai décidé de le laisser à quelqu’un qui découvrait l’informatique, tout en m’offrant le luxe de m’acheter le modèle au-dessus. je le valais bien !
Le doute s’envole grâce à la pédagogie de Stéphane et Oriane connait son père. Il me semble que le moment chouquette est très favorable à la créativité et ce moment ne peut avoir lieu que si le père et sa fille sont émotionnellement disponibles. Reporter le problèmes quelques minutes plus tard donne un peu de champ à Stéphane et décharge Oriane de son trop plein d’énergie émotionnelle. C’est une bonne préparation à ce qui va suivre. C’est dans cet espace libéré que le pédagogue développe sa créativité et l’enfant devient réceptif, comme dans un jeu, et accepte avec confiance la proposition qui lui est faite d’adapter le problème à une réalité qui a du sens pour elle.
Tout se tient.
Cet article me touche particulièrement car au lycée j’avais des difficultés en maths et des difficultés bien plus grandes pour communiquer avec mon papa prof de maths. C’était incompréhensible pour lui que je ne comprenne pas. Je pense que tous les thèmes évoqués m’ont manqué pour pouvoir mieux comprendre.
Pour ne choisir qu’un seul thème, c’est la gestion des émotions qui me frappe car au final le premier à être abordé. Tout comme Oriane (dans une certaine mesure) j’étais paniquée à l’idée de faire quelque chose que je ne savais pas faire, à l’idée de ne pas réussir, et tout s’enchaînait , jusqu’à l’idée de décevoir mon papa.
J’en parle de façon très analytique maintenant mais ce n’était pas du tout le cas à l’époque.
Je ne suis plus comme ça maintenant, face à une problématique je prends le temps de respirer et de réfléchir à toutes les solutions, et effectivement être actif physiquement (aller marcher, faire quelque chose de ses mains – la cuisine pour moi) permet de se détacher de ses émotions fortes.
Par contre mon compagnon ne me comprend pas sur ce point là, et lorsqu’il arrive que l’on se dispute (heureusement rarement), il ne comprend pas que j’ai besoin d’un temps pour “redescendre” car lui a besoin d’en parler immédiatement.
En écrivant je pense à d’autres implications dans monde professionnel , où quand on est trop bloqué, j’impose une petite pause.
Instinctivement (sans travail sur soi), il est très difficile d’accepter l’idée que notre enfant ne comprenne pas quelque chose de simple (simple pour nous). Mon fils aîné (qui a 32 ans maintenant) en a souffert, car à cette époque, je n’acceptais pas facilement que la chair de ma chair ait des difficultés là où j’ai des facilités.
Aujourd’hui, je trouve ça fascinant. Mais j’ai beaucoup travaillé mon monde intérieur. L’enjeu en vaut la chandelle !
Je trouve ça très fort, d’avoir tellement confiance en l’autre que le problème devient à moitié résolu, sans avoir réfléchi au problème. Certes l’approche est différente, mais la confiance est certainement l’une des clés. Peut être que l’autre est utile, peut être que la confiance en soi est primordiale, peut être que demander de l’aide est pratique, peut être que la combinaison des trois est mène à la réussite.
Le thème avec lequel je suis le moins à l’aise dans cet article est le concept de Bénéfice-Risque. J’ai pas encore trouvé le rapport.
Par contre il fait écho en moi sur plusieurs points. Le fait de rire quand je comprends, je ne ris pas, j’esquisse un sourire quand j’ai compris la destination où mon interlocuteur souhaite m’emmener avant qu’il n’y soit arrivé.
Par ce dernier, je veux dire aussi que j’entrevois aussi l’intérêt de l’abstraction.
Je n’y ait pas vu le thème de la solicitation de l’aide.
À vous de me contredire.
Bonsoir,
Peut – etre l’abstraction?
Je me souviens avoir eu une conversation avec ma fille Marion, qui, bonne élève, butait pourtant sur une fable de La Fontaine: Le Renard et les Raisins.
“C’est une fable mal écrite! Ses vers n’ont pas le même nombre de pieds, etc , je n’y arrive pas…”
Alors je lui ai expliqué qu’il y avait plusieurs manières d’apprendre, et que si elle voulait m’écouter juste deux minutes, elle changerait d’avis.
Je lui ai d’abord proposé de taper sur la table les syllabes de chaque vers, comme elle prenait à l’époque des cours de guitare, elle a tenté l’expérience rythmique.
Puis je lui ai dit :
souviens toi juste de ces lettres:
CMDE MLIF
Une fois qu’elle les a possédées sur le bout des doigts, elle me dit ” et maintenant, je fais quoi?”
Je lui ai juste indiqué que c’étaient les initiales de chaque vers, et comme elle avait appris la musique, ellle pouvait essayer de les chanter. Elle repart dans sa chambre et une demie heure après, j’étais devenu le papa le plus génial!!!
Certain Renard Gascon, d’autres disent Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d’une treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d’une peau vermeille.
Le galand en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n’y pouvait atteindre :
“Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. ”
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Renard et les Raisins
Elle a aujourd’hui 35 ans et s’en souvient parfaitement.
Joli ! En reconnaissant qu’elle avait une intelligence rythmique et musicale élevée, tu as su parler à cette intelligence. Pas étonnant qu’elle s’en souvienne. Oui tu es un papa génial !
Pour moi je vois la fonction sauveur( répondre à l’angoisse de ĺ’ignorance) mais surtout ici elle est prépare par un temps de pause,de réflexion qui est utile aux deux.
Détourner l’angoisse par canalisation de l’énergie négative vers une énergie qui produit des endorphines : trampoline.
Se laisser le temps d’un time-out pour soi même terminer l’entreprise en cours,réfléchir à une méthode pédagogique utile et comprehensible puis l’appliquer en ayant laisser passer le moment éventuel d’énervement de ce dérangement impromptu qui semble demander une réponse immédiate.
J’ai du mail à justement prendre ce temps pause pour expliquer ou me concentrer et dans mon metier (conseil de sante relation médicale et prescription)je le fais dans l’instant car quasi obligatoire mais au domicile je suis “contaminé ” et transpose de suite une demande comme une exigence dans l’instant alors que cela ne l’est pas,d’où une certaine distraction du focus originel de l’activité en cours.
Bonsoir
Waouh ca en fait des thèmes ! Je suis même sûr que tu pourrais tirer au moins 9 programmes de cette anecdote !
Alors la pédagogie et l’abstraction ca me parle bien (je suis prof aussi). Pour la gestion des émotions je vois une nouvelle utilité à mon trampoline ! Le Logos ca me parle beaucoup (même si c’est la première fois que je lis ce mot dans tes programme je crois que je vois très bien de quoi tu parles).
Le concept bénéfice-risque par contre je ne vois pas trop. quelqu’un peut-il m’éclairer ?
Je suis content de voir tout ce que tu y trouves, et aussi ce que tu as du mal à trouver, car ce concept se trouve ne filigrane dans une partie de mon texte. Mais je laisse quelqu’un d’autre te le livrer…
David,
Il y a par exemple le risque de faire autrement que la méthode considérée à tord comme normale qui consiste à insister sur le même mode alors qu’à l’evidence sa ne lui convient pas, avec le bénéfice de la réussite différente donc un nouvel apprentissage et de la facilité avec l’amour paternel en prime 🙂
bonjour à tous
Pour répondre à Stéphane sous sa proposition, j’aimerais rajouter entre autre le Renforcement et l’empathie.
En effet, Stéphane renforce Oriane dans sa capacité à résoudre au fur et à mesure seule ses opérations. En donnant un exemple actuel et factuel, Oriane a repris confiance alors qu’ elle était “horrifiée”. Il y est également question de motivation car Oriane a envie d’atteindre son objectif, elle n’abandonne pas et y arrive. J’y vois aussi le renforcement sur la personne avec le ” bravo ma fille” ( qui est aussi très chouquette, mais pas que!).
Tout cela baigné d’empathie et des perspectives constructives pour la réussite et l’atteinte de l’objectif.
Merci pour cet exercice de mise en pratique
Sthéphane, si j’avais eu un prof comme toi, je n’aurais pas fait un blocage sur les maths. Je n’ai jamais compris quel rapport les maths pouvaient avoir avec ma vie, jusqu’en philo. Là, grande découverte au cours d’épistémologie. Pourquoi ne m’avait-on pas dit tout cela avant? Mais c’était trop tard. Donc donner du concret à l’abstraction, c’est donner à comprendre et à dominer le sujet au lieu d’être écrasé par lui.
D’autre part, quant on se trouve dans une situation qui génère des émotions négatives, c’est essentiel de la laisser de côté et de se détendre pour l’aborder ensuite rationnellement. On peut étendre cette façon de faire aux sollicitations d’achat que l’on reçoit. Face à un commercial qui a hâte d’obtenir mon oui, je développe le droit à la réflexion.
Il y a un sujet pour lequel je vois mal le rapport avec l’histoire, c’est le rapport bénéfice risque. Je ne vois pas vraiment de risque et beaucoup de bénéfice.
Cela me rappelle directement les aides que j’ai pu apporter à mes filles, l’une matheuse et l’autre littéraire, alors qu’elle devait répondre à des problèmes qui dépassaient ce que j’avais appris. J’ai souvent réussi à utiliser relier le problème à une leçon récente (“si tu as un exercice comme celui-là, c’est certainement lié à un cours d’aujourd’hui ou récent), à les aider à prendre le sujet par un autre angle, de m’adapter à leur raisonnement et à trouver un sens qui leur parle. Donc beaucoup de thèmes évoqués que je n’aurai pas nommé aussi bien!
Je n’avais pas pensé au trampoline : je vais noter cela. Mais, à la réflexion, j’ai toujours eu besoin de marcher plusieurs heures lorsque je devais trier les différentes émotions de tel ou tel sujet : cela devait être mon trampoline.
Je pense comprendre le Logos (et j’apprends un nouveau mot) ainsi que l’intérêt de l’abstraction mais pour moi ces 2 thèmes sont tellement liés que j’ai du mal à les séparer (ou alors, ce qui est fort possible, je n’ai pas compris soit l’un, soit l’autre, soit les deux!).