Le QUOI et le COMMENT
L’autre jour j’ai entendu un médecin-intervenant sur BFM-TV dire ceci à propos du déconfinement :
«Si tous les gens qui retournent sur le terrain appliquent les gestes barrière à la lettre, alors tout se passera bien. On a pu le voir avec le personnel soignant à l’hôpital, malgré leur proximité avec le virus, il y a eu très peu de cas de contamination…»
C’est totalement faux !
Je ne remets pas en doute ce qu’il dit à propos des cas de contamination, et je le crois sincère dans ses intentions de rassurer les auditeurs. Mais laisse-moi te raconter une histoire :
Lorsque mon fils a eu 10 jours, il s’est mis à tousser de façon bizarre, et nous sentions bien qu’il était gêné. Nous avons donc décidé d’écourter notre réveillon de Noël afin de l’emmener aux urgences. Une fois sur place et après quelques examens, on lui a diagnostiqué une bronchiolite, et il a fallu l’hospitalier pendant quelque jours. Encore nourrisson, il a été admis au service néonatal, afin que des spécialistes s’occupent de lui.
Avant de lui rendre visite, je devais toujours mettre une blouse jetable, des sur-chaussures, et nettoyer mes mains au gel hydro-alcoolique. Une infirmière me guidait dans chacune de ces actions avant de m’orienter directement vers la chambre de mon fils afin que je n’entre dans aucun autre chambre par erreur. Lors de l’une de nos nombreuses visites, l’une des soignantes nous a proposé de signer un document qui se trouvait dans la chambre de mon fils. Elle me tend son stylo qui se trouvait dans une poche de sa blouse, et au moment de le prendre, il me glisse des mains. je le ramasse, je signe le document, puis je le tends à sa propriétaire. Elle ne bouge pas et me dit :
– Il est tombé par terre, je dois le désinfecter avant de le toucher… Posez-le sur le plateau qui est là-bas, je vais m’en occuper lorsque ce sera le moment…
Penses-tu que dans la vie de tous les jours les gens pourront respecter des mesures aussi draconiennes ?
Moi je ne le pense pas ! Et ce n’est pas une critique que j’émets, car moi aussi, même après cette mini-formation marquante qui m’a été livrée il y a 17 ans , je vais probablement commettre des maladresses qu’aucun soignant ne commettra. Je n’irai pas jusqu’à coller un melon sur mon masque pour le sentir, puis le reposer (comme l’a fait une personne lors de mes dernières courses), mais je ferai sûrement des choses qui feront rire (jaune) un soignant !
Ce médecin-chroniqueur est victime de ce que l’on appelle une «Compétence Inconsciente». Il est tellement compétent qu’il oublie la complexité de ses gestes, qui sont mus davantage par ses intentions que par l’obéissance d’un protocole. Il n’a plus besoin d’être prudent comme chacun d’entre nous, les bons gestes sont gravés en lui et sont même devenus des réflexes. Il respecte des gestes-barrière, parce qu’il sait pour QUOI ils sont applicables, tandis que la plupart des gens vont obéir à des gestes-barrière qu’ils ne comprennent pas forcément.
Même avec un masque, même avec du gel hydroalcoolique, et même en prenant mes distances, une personne qui a comme habitude de pratiquer le sniff-décisionnel continuera à répondre à ce réflexe en prenant un melon dans ses mains, jusqu’à ce qu’on lui dise que c’est dangereux (pour les autres). Et si après cette formation-minute elle se mettra à obéir à la règle du non-sniffage, il y a forcément d’autres réflexes qui lui feront commettre des impairs, bien qu’elle n’ait aucune mauvaise intention…
Le QUOI et le COMMENT…
Chaque membre du personnel soignant d’un hôpital a un très haut niveau de Conscience de ce qu’un cas de contamination peut impliquer pour lui comme pour ses collègues, ses confrères et les patients. Non seulement il s’est formé aux gestes-barrière bien avant que ce virus ne nous menace, mais en plus, il travaille dans cet établissement volontairement pour accomplir sa Mission : sauver des vies, aider les gens à guérir, les accompagner…
C’est un soldat qui a le cœur dans la main et la mains sur le cœur ! Il connait parfaitement l’usage de chaque arme et de chaque bouclier et il sait manipuler l’ensemble de son équipement avec précision. En résumé, il est conscient du QUOI et lorsqu’il applique des COMMENTs, c’est toujours son QUOI qui l’anime.
Il n’obéit pas à des injonctions, il Respecte des Consignes !
«Obéir», ce n’est pas «Respecter»
Le monde n’est pas exclusivement habité par des soignants. En déconfinant, nous retrouverons sur le terrain :
- Ceux qui ne se lavaient pas les mains AVANT
- Ceux qui se sont faits un stock de pâtes et de PQ pour six mois
- Ceux qui ont enfilé leur jogging en Mars-Avril de cette année pour la première fois depuis 10 ans
- Ceux qui continuaient à parler de petite grippette tandis que les gens mouraient à l’hôpital par millers
- Ceux qui se sont indignés en apprenant que le travail allait reprendre mais que les lieux de loisir allaient rester fermés dans un premier temps
- …
Tout ce monde appliquera des COMMENTs, c’est-à-dire des techniques apprises par cœur qui sont certes les mêmes que ceux des soignants, mais avec quelque chose en moins : LE QUOI, c’est à dire la Conscience qui accompagne la Science
Science sans Conscience n’est que ruine de l’âme, disait Rabelais… Et il n’est ni le premier ni le dernier à rappeler que deux personnes qui font exactement la même chose, mais avec une Intention différente, n’obtiennent pas les mêmes résultats.
Le QUOI passe avant le COMMENT !
La philosophie l’évoque depuis des millénaires en se penchant sur la Conscience, la psychologie le soupçonne depuis des siècles en évoquant l’Inconscient et le Subconscient, la physique quantique a pratiquement humilié le modèle standard en considérant que l’observateur d’une expérience a une Fonction sur le résultat. Quant aux Neurosciences, elles démontrent toute la complexité de cette masse graisseuse et de ce qui l’entoure, pour rappeler images à l’appui, qu’on peut répéter mille fois à un bébé qu’on l’aime, si on ne l’aime pas vraiment, il souffrira d’un manque d’amour…
Imiter, singer, dupliquer des gestes-barrière ne sera pas suffisant pour atteindre le même niveau de sécurité que celui des soignants…
Un peu d’humilité
Beaucoup de gens pensent qu’en disant «ce que je fais est facile, tout le monde peut le faire», ils font preuve d’humilité… Je pense que c’est le contraire ! Cette phrase est même humiliantes pour une personne qui trouve la chose difficile. C’est à tel point qu’elle refusera tout défi lié à cette chose…
Je ne sais pas danser ! Si tu me dis que danser le rock est facile et que tout le monde sait le faire, je risque de me défausser du jeu au moment où tu me proposeras d’essayer. Dans le cas où je me sentirais obligé de le faire, je vais me diriger vers une danse comique. Je ferai mon numéro de clown afin de masquer mon incompétence. Je vais probablement réussir, car pour moi, faire rire les gens, c’est facile !
En revanche, si tu me dis que pour danser comme tu le fais, tu as passé de nombreuses soirées avec ton père qui était un danseur passionné, que tu n’as ressenti aucune difficulté lors de ton apprentissage parce que c’était fait avec plaisir, qu’à chaque pas de danse que tu fais tu te sens habité par ces souvenirs, et qu’en te mettant au service de la grâce tu fais honneur à celui qui t’as appris à marcher, puis à danser… Je serai sensible à ta poésie, car ton discours dit en filigrane quelque chose de très humble :
– Lorsque je danse, je fais honneur à quelque chose de plus grand que moi !
Ce quelque chose, c’est une valeur ou un système de valeurs que tu exprimes avec ton corps. C’est bien pour cette raison qu’en te regardant, ce n’est pas ton corps que je verrai danser, mais ton Être tout entier. C’est alors, que poussé par la magie qui lie les Êtres, je pourrai me joindre à toi pour faire quelque chose d’agréable à défaut d’être facile : je ferai honneur à quelque chose de plus grand que moi.
Pour que tes gestes-barrière soient précis, aussi précis que ceux des soignants, autorise-toi à faire preuve d’humilité en faisant honneur à quelque chose de plus grand que toi… Pour ma part, je penserai à ceux qui jour après nuit, ont sauvé des milliers de vies. A ces héros qui ont tout donné pour accueillir, rassurer, soigner et ranimer des personnes qui ne pouvaient être sauvés que par la transcendance.
En pensant à nos soignants à chaque fois que j’ajusterai mon masque, que je me laverai les mains, que je prendrai mes distances avec bienveillance vis à vis de mon prochain, je leur ferai honneur !
C’est ainsi que je ferai honneur à quelque chose de plus grand que moi…
Et toi ? Quel est le QUOI qui ajustera tes COMMENTs ?
Dommage que tout le monde ne comprenne pas cela.
Parfois certain n’en ont pas la capacité intellectuel.
Pour vivre tous les jours avec des personnes déficientes intellectuellement parlant, je peux confirmer que les gestes barrières pour eux n’ont aucun sens.
J’ai beau répéter tous les jours, ça n’a pas de sens, pour eux.
Donc on vit la peur au ventre, mais on a pas le choix.
Bonjour homonyme Stéphanie 🙂
J’ai envie de te dire que c’est juste leur normalité et que d’une certaine façon leur inconscience les protège de la peur et c’est tant mieux pour eux même si cela ne les protège pas pour autant du danger.
Mais là je suis en plein dedans par rapport au texte de Stéphane sur l’humilité car je ne comprend pas pourquoi cela te donne la peur au ventre car si tu respecte le fait de ne jamais toucher ton visage sans avoir désinfecter tes mains, ainsi que te protéger en leurs compagnie pourquoi tu attraperais le covid ? De plus en théorie si tu est dans un microcosme sociale dans un epadh ou autre établissement ce serait plutôt les accompagnants, visiteurs non déficients , et encadrants qui serait succeptible de ramener le virus dans l’établissement étant donner que vous avez une vie plus riche que la leurs en dehors de l’établissement en terme de contacts avec d’autres personnes…
Tu peut trouver des solutions pour te rassurer, par exemple en plus du masque si tu as peur d’éventuels crachats tu peut porter des lunettes avec des verres neutres 😉
je travaille à mon domicile, je suis assistante familiale, donc, j ai 5 enfants confiés par laide social à l’enfance sous mon toit, dont 1 apprenti boulanger, qui sort tous les jours depuis le début du confinement, et qui ne comprend pas les gestes barrière, ni la dangerosité de son comportement !
En ce qui concerne ma peur au ventre, j’ai survécu à un accident il y a de cela 7 ans, mais mon corps en est sorti diminué, donc, je ne peux pas trop me permettre d’attraper cette cochonnerie, au risque de devoir lutter plus fort que la norme.
J’etait à côté de la plaque c’est un peu plus compliqué en effet, donc je dirais plutôt que la c’est remis en la confiance du boulanger et au fait que les gens se laisse approcher ou pas, par votre loulou s’il a tendance à vouloir câliner tout le monde 😉
Ps :on as pas que le prénom en commun 🙂 le declencheur de ma descente aux enfers est un accident de voiture…. En tout cas tu as l’air d’avoir de très belles valeurs et aussi beaucoup de courage 🙂
Bon je ne rentre pas dans le fait que la peur n’évite pas le danger mais si ses rituels sont modifiables peut être lui en faire un jeu quand il arrive, il enleve ses chaussures il y trouve un petit grignotage qu’il aime à l’entrée à base de fruits secs ou autre, et ainsi de suite sur le chemin de la salle de bain en passant par la chambre, 2 ou trois étapes peuvent suffire s’il a une capacité d’assimilation suffisante je ne sais pas ? Même lui faire installé lui même la veille permettrais de faciliter les choses et il aura envie d’aller se déshabiller pour pouvoir prendre la gâterie qu’il se sera préparer après. J’espère que cette idée pourras t’aider…
SI je comprends ce que tu dis concernant le QUOI et le COMMENT (qui ne suit pas évidemment), je ne saisis pas pour quelle raison tu vis la peur au ventre, et encore moins pourquoi tu dis que tu n’as pas le choix.
par ce que c’est ma direction qui m’oblige a envoyer mon jeune au boulot tous les matin à 6 h, alors qu’il est déficient mental, et qu’il rentre tous les jours, en faisant n’importe quoi !
Malgré nos recommandations, “tu rentres, tu montes dans sa chambre, tu prends une douche tu changes d’habit et après tu descends manger.
Il rentre fonce dans la cuisine avec ses habits qui viennent de l’extérieur, fouille dans les placards de nourriture sans se laver les mains, en disant ” mais j’ai faim, moi ! ”
Cela fait 8 semaines que nous devons nous battre, nous fâcher, pour qu’il respecte un minimum de règles de vire en communauté (surtout étant le seule a sortir tous les jours depuis 8 semaines ) .
Et le droit de retrait, si je l’évoque pour 1 enfant, je dois en sacrifier 4 autres ! donc, je continue à me battre, contre des moulins.
Bonjour,
Ton article me perturbe par rapport à l’humilité … Je ne me suis jamais considéré comme supérieur (plutôt l’inverse ce qui m’as toujours pousser à être très exigeante envers moi même) et malheureusement je donne bcp de complexe à mes proches car je m’intéresse à tout et j’étudie tout ce qui me pose question car ma curiosité est énorme.
Ma mere entre autres me demande mon accord avant de prendre des décisions de familles alors que je refuse cette position de faux sage.
Ma petite sœur se sent mal avec moi quand il s’agit de se laisser aller car elle me dit souvent “tu touche à tout et t’as toujours vécu pire que moi et mieux gérer”, quand je lui dit que cela ne nie en rien ses ressentis et son mal être elle me dit que le fait que j’ai appris la bienveillance l’as achevé :(…..
Elle as voulus faire des photos mais c’est comparer à moi et as arrêter alors que c’est juste différent pas moins bien, pareil pour le dessin etc… . Un exemple qui m’as marqué quand on en as parler en toute franchise je lui est expliqué que c’est mon mode de fonctionnement de toujours apprendre plus et que sa nous rend juste différent il n’y as aucune supériorité dans mon attitude elle le comprend mais le ressent quand même comme sa! J’étais mal pour elle et a bout de ressources j’en est parler à des amis qui m’ont répondus avec fatalisme que c’est la rançon de la gloire parce que effectivement “tout est facile pour moi”,…. Alors c’était flatteur mais j’en suis sortie choqué, comme si c’était innée et j’avais tout appris d’un claquement de doigt, pour le coup certains sans faire expres m’ont presque donner l’impression de me faire insulté…
J’ai CHOISIE certains de mes amis qui sont spécialisé dans un domaine manuel ou alors à gros quotient intellectuel ou autres, j’ai CHOISIE de m’intéresser à ce qu’ils font et de toujours évolué et non je ne comprend pas les gens qui veulent rester dans l’ignorance…. Je ne suis pas intolérante mais j’ai beaucoup de mal avec l’incompétence et je ne supporte pas de ne pas savoir moi même quand il suffit de logique ou de s’informer…
Lundi j’ai eu mon rendez vous avec une généticienne (ouf le déconfinement), et bien je lui est gentiment dit que si elle continue à tripoter nos dossier sortant de nos sacs puis sont masque etc… Elle n’allais pas faire long feu face au covid… C’est elle qui est du milieu médical, pas moi et sa me semble d’une logique à la porté d’un enfant de CP….
Quand j’ai dit à mes enfants il va y avoir des masques mais savez vous comment sa se passe, ils m’ont exprimer toutes les consignes juste en étant LOGIQUE je n’arrive pas à comprendre que cela demande une compétence inconciente de ne pas se toucher sans avoir désinfecter les mains.
Et j’aimerais qu’on respecte aussi le fait que des fois il y as des choses oui elles sont facile pour moi parce que d’autres fois c’est l’inverse et c’est pas pour autant que je vais en vouloir à la personne en face au contraire, je ne sais pas si j’arrive à exprimer clairement ce que je veut dire…..?!
Mon fils a le même soucis que moi… Par exemple, il fait des divisions et des multiplications mais les soustractions sa passe pas il n’y as rien à faire, on est juste différent pas mieux ! Parce que c’est pas facile non plus de lire à voie haute sans bafouiller quand ta voie arrive à la deuxième ligne et que tes yeux sont à la fin de la page en CP et qu’on ne t’as jamais expliquer comment t’y prendre différemment, enfin bref j’ai des milliards d’exemple ou je trouve que derrière le jugement d’humilité ou d’absence d’humilité il y as une erreur dans l’utilisation du terme qui ne prend pas en compte la différence toute simple sans aucunes notions de jugements…
Sinon mes “comment” en général je m’en fou un peu tant que j’arrive à mon “quoi” car rien ne se passe jamais comme prévu de toute façon…
Mon ” quoi” depuis 2 ans c’est : retrouver une vie normal et reprendre un travail que j’aime. Mes “comments” je les est changés de nombreuses fois sans résultats suffisant, il n’y as que moi qui continue à croire qu’un jours à défaut d’y arriver comme je le souhaite je trouverais des solutions pour adapter envies, besoins et retrouver une vie professionnelle etc…
Je t’ai lue deux fois et je ne comprends pas en quoi mon article est perturbant pour toi.
En fait je croie que je viens de mettre le doigt dessus sur fb…
Je me demande si ma si “grande tolérance” n’est pas en quelque sorte un mécanisme inconscient que j’ai mis en place pour masquer ma propre intolérance envers moi même et bcp de choses chez les autres, que je cache sûrement derrière les “je ne comprend pas pourquoi”…
Lorsque je danse/que j’imagine, que je suis moteur, que j’ai des idées, que je les met en place, que j’écoute mon intuition, quand je suis bon, quand je suis pédagogue, quand je partage, quand je prends le temps … je fais honneur à quelque chose de plus grand que moi !
Mon QUOI vient de se nourrir un peu plus, merci Stéphane !
Pour le QUOI par rapport au virus, je pense surtout à tous ces inconnus que je vais croiser et dont j’ai envie de faire le cadeau de ne pas leur transmettre quelque-chose.
Le comment répond aux consignes, malgré la rupture de masque dans ma campagne, on va trouver un moyen d’en avoir 🙂
Mon “quoi” premier, c’est de penser aux autres, ceux qui sont sur le pont à sauver des vies, ceux qui continuent à travailler dans les métiers en contact avec le public, ceux qui sont obligés de prendre les transports en commun ou faire leurs courses aux heures de pointe, ceux qui sont “à risque” si ils tombent malades.
Mes gestes barrières commencent donc par le fait de continuer à éviter autant que possible les magasins, même si ils ont réouvert, pour éviter d’être en contact avec un trop grand nombre de personnes. Je continue à aller au supermarché en dehors des heures de pointe pour cette même raison, mais aussi pour faire de la place pour ceux qui n’ont pas le choix d’y aller en dehors de ces heures.
Je crois qu’il y a en effet toute une manière de penser à adopter, au delà du lavage de mains et du port du masque. Un des articles qui m’a beaucoup marquée portait sur un jeune homme “super propagateur” en Italie qui avait contaminé un très grand nombre de personnes après avoir fait la tournée des bars.
Comme je ne suis pas soignante et que je ferai des gaffes, je me dis que si je ne suis pas en contact avec beaucoup de gens, ça sera un plus indéniable pour nous protéger tous.
Je ne crois pas avoir encore lu QUOI que ce soit d’aussi intelligent sur le COMMENT respecter les gestes barrières avant d’avoir lu cet article.
Et du coup cela devient une évidence.
Alors j’essaye de répondre à ta question sur les quoi qui ajusteront mes comment.
Quoi n⁰1 : ne pas tomber malade, ne pas rendre malade qui que ce soit.
Quoi n⁰2 : soutenir amis et famille qui sont en train de perdre leurs emplois salariés ou de déposer le bilan ou de subir une période très difficile financièrement.
Quoi n⁰3 : résister au risque d’une arrivée massive de totalitarisme et de racisme dans le pays.
Pour ce qui est du “quoi n⁰1”, le plus absolu serait de poursuivre le confinement à titre individuel. Mais pour d’autres raisons (se sentir vivant ?) ce n’est pas ce que je ferai.
Du coup le comment va fluctuer.
Et pour les deux autres “quoi”, c’est pire, je n’ai aucune idée des “comment” correspondants.
L’avenir me donnera sans doute des idées.
Et ce sera plus facile maintenant que j’ai clarifié les “quoi”.
Je m’étais posée la question du QUOI et du COMMENT grâce à Simon Sinek et cela m’avait beaucoup aidé dans ma recherche de boulot. Et pour moi le QUOI a toujours été le plus important. J’ai beaucoup de mal à comprendre mes collègues développeurs qui peuvent travailler sur n’importe quelle mission tant que les techno les intéressent.
Pour la 2eme partie , je remets mon commentaire de facebook (et la réponse de Stéphane):
Clotilde Guyon
C’est quelque chose que je peux dire souvent mais pas sous le prisme d’une fausse humilité plutôt sous le prisme d’un complexe d’infériorité. A partir du moment où je sais faire quelque, j’ai l’impression que je “rattrape” les autres et que donc si je sais le faire, n’importe qui peut le faire…
Stéphane Solomon
Tu n’es pas n’importe qui…
Je le répète encore :
– Tu n’es pas n’importe qui !
Le quoi c’est s’approprier une décision alors que le comment contraint à obéir. L’obéissance éveille parfois un rejet de la loi, alors que la compréhension est enrichissante.
Moi qui suis habitée par une solide rebelle depuis l’enfance, je crois comprendre ce qui permet de grandir et de dépasser ce stade : comprendre. Creuser toujours plus, le voyage en vaut la peine.
Le comment est un raccourci moins nourrissant et plus fragile.
Merci pour cette réflexion.
J’ai une amie chef infirmière. Le genre de personne qui en impose tellement que dans son service on dit “même les malades lui demande la permission avant de mourir”. Elle a fait diminué notablement les infections quand elle a forcé les soignants à changer de gants après chaque contact. Le nombre de gens qu’elle a vu serré la main de la famille avec des gants stériles et retourner au malade ensuite ou tout simplement s’appuyer sur la rambarde du lit, c’était hallucinant. Automatiquement quand elle voyait un geste déplacé, elle tendait de nouveaux gants. Je la voie bien dans la rue avec un stock de gants dans son sac faire la même chose en ce moment.
Remplacer “pourquoi” par “pour quoi” est essentiel. La réponse à pourquoi amène une réponse défensive, tandis que le pour quoi ouvre, et permet la visualisation. J’ai déjà eu le plaisir de te lire sur ces sujets.
A un enfant qui demande “pourquoi”, il est souvent judicieux de répondre en entendant “pour quoi”.
Ainsi, quand l’enfant demande pourquoi il pleut, on peut lui répondre sur le mode causal “parce que l’eau s’évapore et forme des nuages, et retombe en pluie”. Or, une réponse plus enrichissante serait “il pleut pour que les plantes, les animaux et les hommes puissent boire”. Pour Quoi > pourquoi …
Mes “quoi” qui aident mes “comment” : Sur le comment lié à faire des affaires, par exemple, mon quoi se rapporte à ma famille qui sera plus heureuse et plus libre, comme moi-même d’ailleurs; un autre quoi se rapporte aux gens, aux causes que je peux aider et faire avancer quand mon business fonctionne. Et enfin, la satisfaction de construire, de bâtir des relations et de susciter la confiance.
(La réponse en “pourquoi” (pourquoi faire des affaires), amènerait plus facilement et dangereusement vers une réponse aux contraintes – du type, parce que il faut bien gagner sa croûte!!) — Beurk!! ) 😉
Merci José pour cette belle approche sémantique. Enrichissante ! 🙂
Pour le port du masque et les gestes barrière, étant donné que je n’ai pas été contaminée, mon quoi sera le désir de continuer indemne, essentiellement pour pouvoir reprendre la réalisation de mon projet de musée. Je dirais au risque de faire sourire que je ne m’autorise pas à mourir tant que je ne l’ai pas mené à bien. C’est donc mon quoi.
Celà me fait penser à la réaction de mon fils de 18 ans le vendredi avant confinement après sa journée de cours par rapport aux gestes barrières, se laver les mains et tousser de façon à ne pas partager les microbes. Il était revenu sidéré, comme s’il avait appris quelque chose de nouveau. Je lui ai rappelé les gestes de base de sa petite enfance, le bon sens, preuve à l’appui grâce à la synchronicité d’avoir retrouvé son planning d’actions journalier de maternelle… L’hygiène c’est se respecter, des petits gestes quotidiens acquis et validés par l’habitude de la répétition.
Cette période est l’occasion de mettre plus scrupuleusement de la conscience dans les actes, en faire une volonté et non une habitude programmée et de réfléchir aux conséquences aussi envers les autres.
Déjà pour un point de vu sanitaire afin d’éviter la contamination par le respect de distance et protections, mais aussi émotionnel. Faire attention à nos mots et ceux que l’on entend, en mettant des filtres de bienveillance, pour éviter des crises et sidération. Prendre soin de sa conscience et celle des autres.
Mes comments sont les techniques picturales que j’ai acquises et je vais proposer des ateliers fresque collective à des enfants, des ephads, des publics en situation de handicap ou marginalisés car je crois en la transmission par le plaisir. Dans mes peintures perso, j’aimerai travailler sur les sujets qui m’interessent et m’interpellent : diversité, féminisme, mixité, vieillesse mais aussi esthétique, bienveillance et apaisement.
Lorsque je te lis je ne peux m’empêcher d’évoquer cette infirmière qui, relayée ce matin à la radio, disait combien elle se sentait démunie par toute cette déshumanisation qui est imposée par leur rythme de travail et les précautions liées au virus, les empêchant de faire ce pourquoi elles ont choisi cette vocation: prendre la main du patient, l’accompagner par la parole et le contact humain, au lieu de le laisser mourir seul dans sa chambre. Ce sont des choses que j’ai vécu, jeune élève infirmier, et que je comprends et partage. Désolé de ne pas décoller du sujet.
J’aurais énormément de “quois”… l’exemple qui me vient en-têtelà tout de suite, c’est la communication, mon quoi est rendre mon monde un peu meilleur avec une grande dose de bienveillance. Non pas pour me donner une certaine image ou valeur, mais bien aussi parce que je vois que c’est bon pour ceux que j’aime , et bon pour moi-même! Alors j’ai appris à communiquer, positivement et en faisant passer l’empathie et l’amour avant mes mots…
Ça a changé mon petit monde intérieur et mon monde extérieur…
Je ne sais pas si je suis à côté de la plaque !!!
Ah et j’aime tes parallèles Stéphane !
J’ai vu ton post qui disait que tu ne savais pas danser. J’ai failli te répondre “tout le monde sait danser” car pour moi, quand l’Être danse, ce n’est pas l’esthétique qui prime, mais bien la valeur de ce qu’on met dans cette danse, et l’âme qu’on y met! Donc voilà, ce n’est pas facile de danser, parce quil faut lâcher prise sur l’image, mais tout le monde peut danser, et bien danser !! Merci