Pépite d’enfant
Oriane (12 ans à l’époque) :
– Papa, tu peux me faire des pâtes ?
– Oui, bien sûr ! Il nous reste de «Farfaline» et des «Mini pipe regate», tu veux lesquelles ?
– Fais-moi un mélange des deux !
– Mais ce n’est pas possible !
– Pourquoi ?
– Parce qu’il faut 8 minutes de cuisson pour les unes et 6 minutes pour les autres !
– Et alors ?
– Et alors, je pourrais faire chauffer 2 casseroles, mais ce n’est pas très écologique !
– Eh ben, t’as qu’à commencer à faire cuire celles qui ont besoin de 8 minutes, et 2 minutes plus tard, tu ajoutes celles qui ont besoin de 6 minutes ! Il y a toujours une solution !
– Alors là… Tu m’épates…
– Arrête papa ! C’est toi qui m’a appris ça !
– C’est moi qui t’ai appris cette façon de cuire les pates ? Je ne m’en souviens pas…
– Non… C’est toi qui m’a appris qu’il y a toujours une solution !
Nous étions en voiture, nous rentions chez nous. Je cherchais une place de parking pour garer la voiture et la seule place libre se trouvait près de containers de poubelles. J’hésitais, quand soudain ma grande fille me dit (8-9 ans) : “il vaut mieux une place près des poubelles que pas de place du tout”.
Il y a toujours une solution, y compris celle de réinterroger la question.
De manière générale je suis une personne qui s’exprime, clairement extravertie et quand une petite chose embêtante arrive j’ai une petite tendance à gueuler un bon coup pour exorciser mes sentiments (quand je casse quelque chose par exemple). Mais lorsque quelque chose de grave et/ou important je deviens très silencieuse. Mon mari n’aimait pas du tout et ne comprenait pas jusqu’à ce que je lui explique que je réfléchis calmement à toutes les solutions possibles.
Il y a toujours une ou des solutions, merci pour ce rappel!
Quand un papa n’aime pas mélanger les pâtes… Il trouve toujours des arguments.
J’avoue que le coup des deux casseroles m’a bien fait rire
Quand je veux (un QUOI ardent), je peux (un COMMENT adapté). Oriane maîtrise
Bravo papa
Parfois la solution est devant nous et nous ne la voyons pas. J’ai des soucis avec ma souris et j’en ai donc commander une nouvelle mais avec le confinement, elle tarde à arriver. Cela ralenti mon travail. Je viens de réaliser ce matin que j’ai une souris pour mon ordinateur portable que j’utilise peu et que j’aurais put prendre en remplacement de l’ancienne.
Une assistante en école maternelle a raconté une histoire lorsque j’animais une formation (et elle nous a permis de la partager telle qu’elle nous l’a racontée):
Les enfants sont dans le rang pour recevoir le goûter.
Arrive le tour d’un garçon de 4-5 ans, très content et souriant, qui tend sa main pour prendre sa collation.
La dame retient sa main avec la collation en suspens dans l’air, trop haut pour l’attraper.
Elle demande au garçon :
– ” Qu’est-ce qu’on dit??” (ton ferme, grave)
– ” … ” (le petit garçon ne bouge plus, sa main en suspens, et il bloque, il cherche, cherche encore mais rien ne vient. Son sourire se fige)
– ” Alors???! C’est quoi le mot magique???!!!!”
(dit la dame de façon sévère, sur un ton d’orage qui arrive)
– ” euh… euh…”
– ” Alors le mot magique???!!!”
(Orage grandissant, regard de tonnerre)
Le garçon est pétrifié maintenant, il cherche et cherche encore, la pression s’élève. Puis tout à coup il crie :
– “ABRACADABRA!!!!!” Et sourit d’avoir trouvé.
Depuis la dame a dit être attentive à toutes les sortes de “mots magiques” (sourires, yeux pétillants,…) et pas seulement ceux codifiés dans le monde adulte (merci).
Mes jumelles âgées à l’époque de 4 ans cherchaient leur père
Je leur dis “dans le seau, il trempe”
Elles partent et reviennent “Ba non il n’y est pas”
(cette expression je l’avais tellement entendu qu’elle était un réflexe pour moi)
Depuis je me dis qu’il faut toujours faire attention avec un enfant, car tout est pris sérieusement, leurs sensibilités à fleur de peau
Je n’ai jamais entendu cette expression. Je pense que j’aurais été aussi perplexe qu’elles. C’est toujours intéressant de réfléchir au sens littéral des expressions.
Je me souviens d’Arman, 6 ans, rentrant de l’école un soir, pouffant de rire en me racontant que dans un livre lu en classe, un personnage avait explosé, mais bien sûr pas pour de vrai quand même !
Bonjour,
Ça me fait penser à une époque passée, quand mon ainé petit enfant (8 ans) disait “laisse papi colle” ou “laisse mamie faire” à son frère cadet âgé de 5 ans qui avait une grande créativité pour réparer.
Chacun de mes enfants avaient des rapports de complicité différente avec mes parents. Mon ainé perfectionniste demandait un rendez-vous pour une répartition qui était un moyen d’observer les gestes et d’apprendre de par la même occasion.
Mon cadet, lui observait de loin et de par sa créativité et son autonomie avait trouvé la solution miracle.. Le scotch !
Sa dextérité, sa patience nous ont valu des enchantements mêlés avec de la stupéfaction… “mais où a-t-il trouvé tout ce scotch ?” (Son complice était mon père !)
Ces temps de complicité n’ont pu duré que quelques années.
Une petite soeur est née, est lorsqu’elle avait un besoin de réparation mon ainé très rapidement lui disait “va voir papi colle !… Va voir Mamie faire !”, jusqu’au jour où papi n’était plus là pour coller… Et là ce qui était difficile pour mon grand, son cadre perdu, sans oser coller, mon cadet bienveillant envers sa petite soeur dans le besoin lui disait “même s’il n’y a plus papi colle ou mamie faire disponible… Il y a Manou Scotche !” Alors face à ces deux complices pro-scotch qui nous ont valu des chefs d’oeuvre et des pénuries intempestives, mon ainé a trouvé la légitimité de coller ! “Viens Paulou colle à la “papi colle” !”
Et toutes ces formulations nous donnent de grands rires, de par les bons souvenirs, les prises de conscience de chacun des enfants du jeu de mots “laisse mamie faire”…
L’autonomie demande aussi un temps d’adaptation.
Mon mari dit à son fils qui traverse la piscine: si tu fais comme ça avec tes bras, tu iras plus vite.
Réponse de l’intéressé: Mais je ne suis pas pressé.
oui il y aussi, l’alcool tue lentement, ah? je m’en moque je ne suis pas pressé !
Mon fils Florentin (dys et très dégourdi), quand il avait 9 ans, m’a vu souvent soucieux et ruminant souvent en me plaignant auprès d’Hélène (mon épouse) à propos d’une dette de famille que j’avais contractée (10 000 euros quand même) auprès de mon frère aîné Jean-Pierre que je remboursais difficilement chaque mois… Je ne m’étais pas aperçu que Florentin captait bien la situation et mes soucis et (avec le recul) je pense qu’il avait dû entendre une histoire semblable à son école de surdoués. Je téléphonais parfois en fin de semaine à Jean-Pierre pour prendre des nouvelles de ma mère et de ma famille éloignée des Ardennes. On parlait longuement et parfois je lui passais Florentin qui échangeait avec plaisir ses histoires de gamin et d’école avec son tonton. Un soir Florentin lui a dit: « tu sais pour Papa c’est dur de rembourser, il faut que tu comprennes qu’il n’ a plus de sous à te donner, il faut que tu arrêtes de lui demander des sous comme ça il ira mieux ! » On était scotché, après un long silence (de stupeur), Florentin ne s’est pas démonté, il a dit « gros bisous tonton » et a raccroché! Florentin voyant que j’attendais une explication m’a regardé très content de lui et m’a dit “Papa, tu n’as plus à te faire de soucis, tonton sait maintenant que tu ne le lui donneras plus de sous, tu peux arrêter de ruminer, je m’en suis occupé…”, « Hein ? Comment ça? » « Eh bien avant c’etait toi qui te faisais du soucis, maintenant c’est à son tour ! »
Ah les enfants, de sacrés imitateurs
Qu’est-ce qui cloche dans cette petite histoire?
Je donnerais le mot de la fin après avoir collecté vos propositions.
Rien ne cloche jusque là ! Tout est encore possible. Le tonton peut augmenter le délai du remboursement ou diminuer la dette.
Il peut aussi ne rien changer et ce n’est plus un bon Tonton.
Dans les deux cas, le fiston va découvrir une nouvelle composante de la nature humaine.
J’aimerais que l’histoire finisse bien, et de manière inattendue, grâce au filston.
J’ai hâte de savoir.
Mon frère Jean-Pierre m’a fait la tête un moment, un peu fâché mais il s’est repris et m’a dit que dans le passé on s’était déjà brouillé (histoires de famille) et déjà fait la tête trop longtemps pour finir quand même par nous réconcilier. Quelques temps après j’ai revu mon frère en visite dans le Sud, il était très content de pouvoir me dire que tout allait bien, que je pouvais rembourser à mon rythme et qu’il admettait (c’est pas souvent que mon frère aîné dit ça) ‘avoir exagéré’ en me mettant la pression alors que lui n’avait pas besoin tout de suite de cet argent. Florentin a 22 ans aujourd’hui et c’est un être exquis que tout le monde veut avoir comme proche, c’est un être qui irradie..tout bébé quand je l’admirais dans son berceau (c’est mon 5ieme enfant) je disais “il y a déjà quelqu’un ici, je suis impatient de voir ce qu’il va devenir!”, pas déçu !
Rien ne cloche dans cette histoire
Patrick
C’est une belle histoire qui semble prouver que grâce à une vision d’enfant les adultes ont su faire un pas intelligent l’un vers l’autre et sortir d’un cercle vicieux.
J’applaudis très fort.
Petites pépites du jour.
Edward, 5 ans, me dit : “c’est bien avec le coronavirus, les poux, il sont tous morts”.
De son côté, Arman, son grand frère, 9 ans, a eu son premier paquet de cartes Pokemon depuis le confinement et trouvé une carte rare. Il se trouve chanceux.
Un souffle d’attitude positive, qu’est ce que ça fait du bien !
Je trouve l’idée d’Oriane excellente d’ailleurs j’aurai procédé exactement de cette façon !
L’idée est un COMMENT. Le QUOI est ce u’elle dit à la fin, et ça mène vers divers COMMENTs, dont ce cas pratique que tu apprécies.