Un juste dans la foule
Le texte d’aujourd’hui, je l’ai déjà publié à plusieurs reprises sur Facebook. Evidemment, le contexte facebookien fait que la plupart des gens qui l’ont lu (et qui l’ont commenté) ne l’ont pas fait sous l’angle de la Légitimité. J’espère que dans le cadre de ce programme, ça sautera aux yeux :
Un juste dans la foule
Monsieur COSSAC était mon professeur de Sciences Physiques lorsque j’étais en classe de première. Je venais d’annoncer à toute la classe, ainsi qu’aux professeurs que j’allais quitter l’école. C’était donc la semaine de mes adieux, en plein milieu d’année scolaire…
La plupart de professeurs se sont faits plaisir en commentant mon cas. Mon professeur de mathématiques regrettait de voir un «futur ingénieur» partir à l’aventure. La prof de français se doutait qu’il y avait «quelque chose qui n’allait pas chez-moi». L’un des commentaires les plus mémorables fut celui de mon professeur d’Histoire qui a dit devant toute la classe :
– L’Education Nationale fut une bonne mère de vous garder aussi longtemps Monsieur SOLOMON. C’est elle qui aurait dû vous mettre dehors. Grâce à votre départ, nous allons réaliser quelques économies…
Voilà qui aurait pu être pris pour une note d’humour, si toutefois ce professeur avait eu, ne serait-ce qu’un atome d’Esprit. Mais visiblement, son seul talent consistait à se répéter année après année au mot près. Un magnétophone aurait eu davantage de Présence et de Charisme que cette caricature d’enseignant qui, lorsqu’on l’interrogeait sur sa méthode pédagogique, répondait avec indolence qu’il n’allait pas réécrire l’Histoire…
En revanche, Monsieur COSSAC avait sur lui un bon échantillon d’atomes en tous genre : la Culture, l’Esprit, la Bienveillance, l’Empathie, la Joie et tant d’autres composants de base l’habitaient. Il savait lier tout ça avec covalence, nous servant parfois des compositions inédites. Sa présence parmi nos professeurs pouvait être comparée à celle des Justes de la Nation des années 40 : ces personnes ordinaires dont les actes extraordinaires ont permis de réécrire l’Histoire.
A la fin de mon dernier cours de Sciences, il salua tous les élèves tout en me demandant de m’entretenir avec lui 2 minutes… Je craignais qu’il ne me serve quelques remarques terribles qui allaient ternir notre relation, mais comme vous allez le voir, il décida de se faire plaisir autrement.
Il prit son air le plus sérieux et me dit la chose suivante :
– Stéphane, il y a 32 élèves dans cette classe. Je m’inquiète pour 31 d’entre eux, mais il y en a un pour qui je ne me fais aucun souci : je sais que quoi que tu fasses, partout où tu iras, tu excelleras !
————–
Gratitude Monsieur COSSAC… Gratitude…
Alors ? Ca saute aux yeux ?
Si oui, lâche un commentaire !
Bonjour,
Une “bonne mère” doit savoir s’adapter aux besoins et fonctionnement de ses enfants, en leur laissant libre d’accéder à leur chemin sans vouloir les mettre dans un moule. Quelques “tuteurs” de bases qui seront un support (et pourront être revus, acceptés ou remis en cause par les enfants) et laisser aller leurs inspirations, intérêts, motivation, créativité vers leurs fondamentaux valorisants. Une “bonne mère” n’a pas le droit de garder possessivement ses enfants, doit lui donner des racines pour donner envie aux enfants de revenir et des ailes pour voler. Un juste équilibre de présence, de l’amour, de la bienveillance et accepter les choix de ses enfants pour leur épanouissement.
Le conditionnement (scolaire, ou toutes structures rigides) n’est pas profitable à tous. Certains en sortent robotisés (parmi eux certains ressentiront le besoin de se formater), libérés de ne plus être un pion de ce système.
Certains “tuteurs” pensent donner le meilleur à l’ensemble, d’autres “soutiennent” sans vraiment croire à la “jeune pousse”, et d’autres bienveillants qui observent un ensemble, qui savent aussi remettre en cause le terreau en fonction de la plante….
Bon dimanche à tous.
Je ne connaissait pas cette histoire, je ne devait pas être dans la sélection d’”amis” qui l’a reçu 😉
Bravo prof en effet ! Belle leçon de respect et de bienveillance. Sa reaction a dû te donner confiance dans la légitimité de tes choix et je comprend qu’elle t’ai marqué bien plus que la centaine de personnes (j’imagine) qui ont dû tenter de te faire douter de ta décision.
Sous le prisme de la Légitimité je vois celle de l’élève (toi donc) qui renforcée par cet encouragement, mais également celle des professeurs bien que je n’arrive pas à le formuler clairement. Le fait de pouvoir dire à un élève, oui tu peux partir, je t’ai enseigné ce que j’ai pu mais ce système n’est pas fait pour toi/tu apprendras plus ou mieux dans une autre structure/etc reflète d’une grande confiance et connaissance de soi. Ce n’est pas très clair mais je perçois quelque chose du côté enseignants (quelque chose qui fait défaut au prof d’histoire donc)
Ce que j’aperçois dans ce texte, ce sont principalement des positions de vie “+/-” (en apparence dans le texte mais je soupçonne une position”-/-“) et “+/+” au niveau des professeurs.
Le professeur d’histoire est tellement peu sûr de lui qu’il s’astreint à lire un cours sans âme et à le rabâcher année après années. Durant ma scolarité, j’ai connu ce genre de professeur mais j’ai aussi connu celles et ceux qui nous faisaient vibrer en “racontant” l’histoire. Les premiers sont ternes, Les seconds ont une flamme dans le regard.
Des “-” et des “+”, plus d’histoires dans l’histoire, des anecdotes, des péripéties…
Le malheur du “moins” en position dominante est qu’il aura tendance à projeter du “moins ” autour de lui, et ce, pour sa survie.
Ce que je retiens aussi, c’est que le personnage en position”-” est plus dans le passé avec un discours dévalorisant alors que Monsieur COSSAC a un discours orienté vers le futur et la confiance.
Et nous, comment parlons-nous ?
Comment regardons nous ceux qui prennent des risques ?
donc maintenant tout le monde sait pourquoi le nom des thèmes de coaching finissent par ++
Évidemment, il a fallu que j’aille me remémorer qui étaient ces justes. L une des traductions que j’ai trouvée est “qui apporte la lumière”.
Mr Cossac a perçu l’importance de ce départ, vu le probable risque et malaise que tu pouvais ressentir. Il a reconnu ta légitimité à apprendre et réussir autrement et ailleurs et t’en a assuré. Il a tenu à le faire sans doute aussi connaissant les remarques desobligeantes et dommageables de ses confrères. Sa légitimité à le faire lui a donné cet élan fort qui a certainement éclairé ton chemin.
Mon monsieur Cossac s’appelait Madame Niox. Décidément quel lien ont les profs de physique avec cette intelligence, ce savoir être et faire, cette générosité ? L’observation de phénomènes et magies plus grands que nous ? L’humilité de savoir que l’homme ne sait pas tout ?
C’est aussi ma prof de physique, qui chaque fois qu’elle me rendait une note “perfectible” m’assurait que j’allais réussir. Sans que je comprenne pourquoi, le dernier trimestre a été parfait. La physique est restée ainsi un plaisir, une source d’intérêt et un apprentissage des relations humaines, voire de management.
J’ai envie d’en conclure que la légitimité est contagieuse, crée un environnement de sincérité, une ouverture aux autres, une force motrice pour soi et les autres alors que l’on a vu dans ton webinaire les dommages collatéraux du syndrome de l’imposteur.
Mr Cossac a amélioré le monde.
La légitimité est donc associée, aussi, à la responsabilité.
Waouw ! Dis… J’ai la flemme, tu veux bien écrire mon article du jour ?
Je suis à bonne école
Un philosophe du XVIII très célèbre, adversaire de Rousseau, a dit “j’ai décidé d’être heureux car c’est bon pour la santé”, c’était un précurseur++.
Yvon Le Loup, chrétien, (ok c’est noté il avait un bon auto-coach) a tenu des propos++ inspirants, il a écrit: Ne pas attaquer de créature, ni par la pensée, ni par la parole, ni par l’acte, c’est une discipline ardue. Essayez de la suivre une journée; aux efforts qu’elle vous coûtera jugez de l’importance des résultats.
Demeurer en paix avec les hommes, les animaux, les plantes, les pierres, les objets, les idées, les événements, le temps, les passions, les anges, les démons et les morts, c’est ne rien leur prendre de plus que ce que la Loi leur commande de nous donner; c’est les recevoir tous avec un sourire; c’est leur offrir ce qui leur fait envie de nous-mêmes. C’est une charité immense, inlassable, très secrète; c’est l’empire sur soi- même le plus constant, le plus immuable, le plus serein; c’est le retour au bercail d’un nombreux troupeau dispersé. C’est un épisode de la bataille cosmique dans le tumulte de laquelle jaillit çà et la, comme l’éclair, une présence ineffable.
OK est trop mystique, allons voir du côté de Dale Carnégie++
Devenir une Personne Amicale
1. Ne critiquez pas, ne condamnez pas, ne vous plaignez pas.
2. Complimentez honnêtement et sincèrement.
3. Suscitez un vif désir de faire ce que vous proposez.
4. Intéressez-vous réellement aux autres.
5. Ayez le sourire.
6. Rappelez-vous que le nom d’une personne revêt pour elle une grande importance.
7. Sachez écouter. Encouragez les autres à parler d’eux mêmes.
8. Parlez à votre interlocuteur de ce qui l’intéresse.
9. Faites sentir aux autres leur importance et faites le sincèrement.
Forger une Tournure d’Esprit qui vous Apportera Paix et Bonheur
1. Emplissez-vous l’esprit de pensées de paix, de courage, de santé et d’espoir.
2. N’essayez jamais de vous venger.
3. Attendez-vous à l’ingratitude.
4. Enumérez vos raisons d’être heureux plutôt que vos malheurs.
5. N’imitez pas les autres.
6. Tirez parti de vos épreuves.
7. Créez du bonheur autour de vous.
Comment Garder votre Sérénité face aux Critiques.
1. Rappelez-vous qu’une critique injuste cache souvent un compliment.
2. Faites vraiment de votre mieux.
3. Analysez vos erreurs et faites votre auto-critique.
IL nous reste aussi Don Miguel Ruiz
LES 4 ACCORDS TOLTEQUES Don Miguel Ruiz
Que votre parole soit impeccable (“ne pas dire de mal” en fait, ni être médisant)
Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle (humilté en fait)
Ne faites pas de suppositions (ça ce sont les préjugés, les paradigmes)
Faites toujours de votre mieux (la dynamique, le changement)
Je n’ai pas lu les commentaires déjà fait
Finalement ce M. Cossac avait de l’humour
Soit je prends la remarque version positive : t’es le meilleur fonce
Soit je suis négative et je prends sa remarque dans le sens : va mettre la pagaille ailleurs, t’es doué pour ça et on pourra ENFIN faire du vrai travail dans cette classe
Il n’a pas dit qu’il était le meilleur. Il n’a pas non plus dit qu’il était doué pour mettre la pagaille.
Il lui a juste rappeler qu’il avait du talent. La subtilité est là, et magnifique.
Renforcer la légitimité d’un jeune à être ce qu’il est, reconnaître ses talents, visibles et invisibles, respecter ses choix et mettre en lumière sa valeur. Ne serait-ce pas la part essentielle de toute pédagogie, au-delà des “contenus”?
Bonjour à tous,
Avec mes professeurs j’ai eu à subir plusieurs remarques i: “Mademoiselle R, vous n’êtes pas doué pour les matières scientifiques”, un autre “trop jolie pour réussir” ce qui fait que j’ai eu mon bac S sans redoubler pour les em… mais je n’ai jamais eu de paroles véritablement encourageantes de la part du corps enseignant. En tant que prof bien plus tard, je n’ai jamais usé d’humiliations, ni de généralités du type “vous êtes nuls”. J’estime que si les élèves ne comprennent pas c’est que les explications sont mal données ou que leurs préoccupations vont vers autre chose… J’ai aussi vu des instits se permettre de mettre des étiquettes à des enfants de 4,5 ans. Nous sommes en France dans un pays où les remarques négatives sont toujours plus appuyées aux dépens de la neutralité ou de la positivité. Il faudrait que cela change mais c’est une autre histoire…
Sous l’angle de la légitimité, je ne sais pas trop :
– légitimité acquise pour les prof à juger du succès des élèves ?
– le prof de sciences renforce la légitimité de Stéphane dans son choix ?
– légitimité de Stéphane à juger les profs ? ,o)
– sentiment d’illégitimité de Stéphane vu l’appréhension avant de parler au prof de Sciences