Les Intelligences Multiples, côté pro

Dans mes précédents articles, j’ai présenté la Théorie des Intelligences Multiples en prenant des exemples plutôt familiaux. Ce qui pourrait laisser penser que professionnellement, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Cette fois je vais explorer le monde professionnel. Je ne citerai que 3 exemples, mais libre à toi de t’approprier les différents domaines d’application.

L’anamnèse

Si tu travailles dans un milieu thérapeutique, tu connais probablement ce termes qui je résumerais ainsi :

Prendre connaissance de l’histoire qui a mené le patient/client jusqu’à cette demande soin, délimiter les pratiques applicables, et faire en sorte que le patient soit acteur dans le processus.

Par exemple, si une personne entre dans un cabinet médical avec une douleur, l’anamnèse consiste à lui poser des questions sur le moment ou la douleur est apparue, à quelle fréquence ou dans quelles circonstances elle se manifeste, s’il y a des antécédents familiaux qui pourraient faire penser à une affection particulière, si le patient est intolérant à certains médicaments ou à certains examens, etc.

Dans un cadre d’hypnose, l’anamnèse consiste à s’assurer que le client est réceptif à la méthode, quel objectif est souhaité, et sur quelles sensibilités on peut s’appuyer pour créer ou adapter un script qui touchera le client en profondeur à travers des suggestions ciblées.

L’anamnèse précède tout protocole. C’est un dialogue qui oriente le soignant ou l’aidant vers différentes solutions adaptées à la personne qui a besoin d’être prise en charge. On peut donc facilement imaginer qu’une personne qui a une intelligence naturaliste sera beaucoup plus sensible à une séance d’hypnose en pleine nature plutôt qu’enfermée dans un bureau. De même, une personne qui a une intelligence interpersonnelle sera beaucoup plus à même de s’exprimer en groupe, qu’un introverti. Si le client est sportif (ou aime un sport en particulier), la connaissance du vocabulaire lié à ce sport amènera davantage d’écoute de sa part.

Ton anamnèse sera forcément meilleure avec une bonne connaissance des Intelligences Multiples. C’est un outil aussi intéressant que les types de personnalité (PCM ou MBTI). Que ce soit pour interroger la personne sur ce qui l’amène, ou pour lui proposer les solutions spécifiques à son unicité.

Les rendez-vous professionnels

Si j’ai commencé par l’anamnèse, c’est pour faire le parallèle avec tout rendez-vous professionnel :

Lorsqu’une personne s’adresse à toi, c’est pour que tu répondes à un besoin (s’il y a souffrance) ou à une envie (si elle aspire à un mieux-être).

Par exemple, un entrepreneur qui vient de subir un coup dur pourrait faire appel à moi pour que je l’aide à faire face à cette période qui, sans soutien, pourrait ralentir sa résilience. Je réponds donc à un BESOIN : son entreprise est malade, et il est prêt à faire ce qu’il faut pour la remettre sur pied. Je pourrais également intervenir dans le cas où un entrepreneur a pour projet d’introduire son entreprise en Bourse. Dans ce cas, je réponds à une ENVIE : son entreprise se porte bien et il souhaite ajouter du sport à sa vie d’entrepreneur.

Mis à part la nature de ces projets, nous sommes dans un cadre équivalent à celui d’une personne qui souffre et qui va voir un «soignant» pour du soin (be-soin), ou d’une personne qui se porte bien et qui a va voir un aidant pour se dépasser et enrichir sa vie (en-vie). Le premier entretien, que ce soit pour une embauche, une sous-traitance, une vente, un achat, une collaboration ou une association, est donc équivalent à une anamnèse : pourquoi ce rendez-vous ? A quel moment le besoin ou l’envie sont apparus ? Quelle sera la nature de la prestation ? Quelles sont les attentes ? Quel est le champ d’action ? Qu’est-ce qu’on s’autorise et on s’interdit de faire ?… Autant de questions qui permettront de créer une relation de qualité. Le fait de reconnaître les intelligences de son interlocuteur permet d’adapter et d’affiner le dialogue, afin que la suite se passe dans les meilleures conditions.

La gestion du temps

On aura beau croire que la gestion du temps consiste à rouler plus vite pour gagner 10 minutes par jour, le véritable art du temps consiste à créer des règles de conduite efficaces qui transforment le mauvais stress en bon stress et qui entretient l’entreprise et tous ses acteurs dans un dynamique positive et productive. Trouver des solutions qui accélèrent la production mais qui font courber le dos aux employés n’est pas (et n’a jamais été) une technique de gestion du temps.

Or créer des règles de conduite (et donc des consignes) que tous les employés sont capables de respecter est un véritable défi. Tout le monde sait que le moindre grain de sable peut enrouer une mécanique parfaite et déclencher une série de dysfonctionnements très chronophages. Dès qu’un travail en duo ou en équipe est nécessaire, le meilleur outil de gestion du temps est la Communication. S’assurer que tout le monde a bien compris ce qui est à faire, même si cela rogne sur le temps d’action, est essentiel pour conduire un projet d’équipe.

Selon une étude récente menée par Microsoft (sur des milliers de clients grands et petits), 63% des projets informatiques qui périclitent, déclinent à cause d’une mauvaise communication entre les acteurs du projet. L’incompétence (ou le mauvais choix) de ces acteurs n’est responsable qu’à hauteur de 7%. Il est évident que les projets ratés liés au Bâtiment, à la Santé, à l’Education ou à la Sécurité sont également affectés par les défauts de Communication. L’étude de Microsoft ne fait que révéler un problème qui touche bien d’autres secteurs. Elle monte à quel point la perfection des outils et des techniques est insuffisante si la Communication est mauvaise.

Beaucoup trop de managers négligent cet aspect, pensant que l’équipage est censé comprendre les choses simples au quart de tour. Or ce qui paraît simple à une personne nécessite une pédagogie particulière pour être assimilé par une autre. La connaissance de la «Théorie des Intelligences Multiples» et des techniques qui lui sont associées permettent de dialoguer d’intelligent à intelligent de façon naturelle, simple, et fluide…

Enfin, si tu travailles en solo, et tu te dis que ça ne concerne que les équipes communicantes, je t’invite à évaluer le nombre de fois qu’un client un prospect ou un fournisseur n’a pas compris ce qui te paraissait évident… Toute personne avec laquelle tu communiques a besoin d’un dialogue spécifiquement adapté à ses intelligences, et si tu veux te distinguer, c’est à toi de jouer.

On en parlera davantage dans notre webinaire. Inscris-toi pour mardi (demain) ou pour jeudi, au choix.

A++

Stéphane