Dictée familiale
– Et si on faisait une dictée ?
– Ouais !!!
Tu auras peut-être du mal à me croire, mais c’est ainsi que réagissent mes 3 filles à la proposition d’un défi d’orthographe et de grammaire. C’est donc un bon moment d’apprentissage collectif que nous nous offrons régulièrement.
Quelques jours avant la rentrée, j’ai pourtant entendu un «Non merci !». Il ne venait pas de l’une de mes filles, mais d’une amie de ma cadette qui venait passer le week-end avec nous. Lola semblait agacée par ma proposition, et encore plus par la réaction enthousiaste de mes enfants…
Puis elle reprit un sourire de façade et nous dit :
– Mais vous pouvez faire votre dictée sans moi. Je vais appeler ma mère pendant ce temps-là.
Je distribue donc les feuilles et les stylos, je choisis mon texte et je pose la question avant de commencer :
– Vous vous souvenez des consignes ?
– Oui, me répond Elina, ma benjamine, c’est bon… On peut commencer !
C’est à ce moment que me vint l’idée :
– Tu peux me rappeler ces consignes quand-même Elina ?
– D’accord… On se concentre bien pendant la dictée et pendant la relecture. On fait très attention aux fautes qu’on fait d’habitude. Moi par exemple, j’oublie de mettre des S lorsque les mots sont au pluriel… On ne donne pas de note comme à l’école, et surtout, le plus important : on ne juge pas les erreurs ! Ni les nôtres, ni celles des autres. On écoute la correction et les conseils sans critiquer !
A ce moment, une petite voix se fit entendre du fond de la pièce :
– Finalement j’appellerai ma mère tout à l’heure. Je veux bien jouer avec vous !
Avec les émotions désagréables gravées dans la mémoire de Lola, il n’y avait aucune chance de la voir participer à cette dictée. La seule façon de lui donner envie de nous rejoindre était de lever ses aprioris. Aprioris légitimes, puisque d’après ses expériences scolaires, un jugement réducteur suit inévitablement une dictée (un classement, une moquerie, voire une humiliation). Lorsque j’ai écarté le risque d’une émotion désagréable, son envie de jouer est apparue.
C’est magique !
Comme tu le sais, lorsque je partage une tranche de vie avec toi, c’est parce que je me dis qu’il t’est possible de l’utiliser comme métaphore pour ta propre vie.
Dans cette optique, j’ai deux questions à te poser :
- Dans ta vie à toi, à combien de «dictées» as-tu renoncé parce que tu avais peur du jugement ?
- Plus généralement, à combien de beaux projets as-tu renoncé, parce que tu savais que tes émotions allaient être bousculées ?
Et puis tiens, une question subsidiaire :
- Que pourrais-tu faire ou qui pourrais-tu être si tu parvenais à mieux gérer tes émotions ?
Dans l’attente de lire ton commentaires, je t’invite à nouveau au webinaire du 15 septembre. Cet évènement t’aidera, j’en suis sûr, à lever bien des obstacles émotionnels, et à offrir à ta vie davantage de réussites.
A++
Stéphane SOLOMON
Rhoo tu m’ennuie avec tes questions
1/ trop ou très souvent
2/ régulièrement
La dernière question je sais ce que je pourrais faire mais voilà l’eau est un peu froide pour me jeter dedans
Et je sais qui je pourrais être si….mes foutues émotions ne prenaient pas le dessus trop souvent
Inscrite au webinaire sous réserve que le débit soit suffisant ou tienne la route,😉
Tuons une excuse dans l’oeuf : Le débit est suffisant, multes fois utilisé 🙂
Tout comme il a été dit dans le commentaire précédent je dirais également souvent voir trop souvent et cela pour les deux questions !
Pour le dernière question je dirais pleins de choses.
Je viendrais évidemment au webinaire à condition que je ne rentre pas trop tard du travail…
Cher Stéphane, et chers amis
j’étais premier en dictée depuis le CP jusqu’à mon entrée en sixième.Un jour, le maître a dit devant toute la classe, lors de la remise des notes de français 20/20, suite à une dictée (année 64) : Toujours le seul et égal à lui-même!
J’ai dit cela à ma mère , elle m’a répondu : il voulait se moquer de toi!
J’ai souffert de cette répartie, bien sur j’ai pu avec le temps prendre de la distance avec cette réponse en me disant qu’elle pensait à sa propre scolarité (études de femme au foyer, et en cachant ses lectures le soir )
a cette époque, ma maman élevait 6 enfants ( + 3 ensuite) et je n’étais pas sa priorité.
je lui en ai voulu longtemps mais j’ai eu beaucoup du mal à affirmer mes compétences, pensant illégitimes mes aspirations.
Puis, j’ai eu des collègues de travail, qui, en tout bien tout honneur m’ont expliqué qu’il fallait savoir dans quel camp se ranger. J’ai pourtant décidé de faire une formation me permettant de quitter ce milieu.
Mais je sais que chacun ici connait ce genre de parcours et de questionnement qui impose que l’on mette ses émotions: soit en avant, soit en retrait, pour avancer.
A vous lire
Loïc
Merci pour ce témoignage Loïc, et merci d’être autant dans le thème dans ta conclusion :
– mettre ses émotions soit en avant, soit en retrait, pour avancer.
Savoir le faire est effectivement garant de belles réussites. Lola n’avait pas peur d’échouer dans sa dictée. Elle avait peur d’être moquée par ses camarades, car elle savait qu’elle ne saurait pas gérer les émotions qui en découleraient, surtout si elle est loin de sa maison. les fait qu’elle ait tenté de se rapprocher de sa mère (en l’appellant) à ce moment-là, était très évocateur.
Lola avait trois façons d’éviter les émotions désagréables :
1. Ne pas faire la dictée
2. S’assurer qu’on ne la critiquera pas
3. Savoir mettre ses émotions en retrait en cas de critique
Comme la plupart des gens (et ton souvenir d’enfance est une perle à ce niveau) elle ne sait pas comment atteindre le niveau 2, en encore moins le 3. Ayant le contrôle sur le niveau 2, j’ai pu l’aider à retourner dans le jeu. Mais bien évidemment (et ton témoignage d’adulte est un diamant), l’idéal, c’est le niveau 3 :
– Qu’importe le niveau de difficulté de la dictée ! Je n’ai pas le contrôle…
– Qu’importent les critiques ! Je n’ai pas le contrôle…
– Ce qui importe, ce sont les émotions que je saurai mettre en avant et celles que je saurai mettre ne retrait, selon le résultat de l’expérience. Et là, j’ai le contrôle. Si je ne l’ai pas, je peux l’avoir.
Bravo pour ton parcours.
A++
Stéphane
Excellentes questions, mais quel embarras pour répondre :
1°) très rarement
2°) jamais
Du coup, je me suis dit que mon cas est grave car le problème est tellement refoulé que j’ai du mal à en être consciente. Je sais pourtant que quand ça déferle, c’est violent ! Donc mon problème de gestion des émotions est bien de prendre conscience de leur influence sur mes décisions et d’apprendre à les laisser se montrer.. en douceur et en pleine connaissance de cause.
J’ai une visio-réunion programmée ce jour-là, mais j’espère bien qu’elle sera terminée à temps. A bientôt