Blessure d’Amour

Puisqu’il existe 5 Langages de l’Amour, il existe également 5 façons de blesser l’Amour… Les personnes ainsi blessées peuvent maintenir un mauvais souvenir (voire un traumatisme), qui peut prendre 3 formes :

  • Le mauvais souvenir peut concerner la personne qui en est à l’origine. A chaque fois que tu penseras à elle, tu ressentiras quelque chose de désagréable
  • Le mauvais souvenir peut concerner l’évènement traumatisant, injuste, humiliant, etc. Tu auras tendance à fuir tout ce qui pourrait reproduire cet évènement. Par exemple si tu as subi une humiliation dans une salle de cinéma, tu pourrais détester aller au cinéma, ou détester y aller avec la personne que tu aimes aujourd’hui (et qui n’y est pour rien).
  • Le mauvais souvenir pourrait concerner le Langage de l’Amour qui a été utilisé pour blesser.

C’est ce dernier cas qui va nous intéresser en détail, car il provoque un handicap : on devient sourd et muet dans ce langage…

Revenons à Annette

Annette dit qu’elle considère les cadeaux de son père comme quelque chose de protocolaire. Papa s’éloigne de la maison, il la prive de moments agréables (le langage préféré d’Annette), et comme pour se rattraper, il revient quelques jours ou quelques semaines plus tard avec une babiole pour elle et pour sa mère. Ce comportement qui se répète durant des années rend Annette hermétique au langage des cadeaux. Elle y voit un «protocole», et se dit que c’est une façon d’acheter son Amour…

D’ailleurs, dans une autre discussion, j’ai pu voir avec Annette qu’elle a développé sans s’en rendre compte, une véritable aversion pour les cadeaux concernant les enfants, y compris dans les occasions qui s’y prêtent, comme les anniversaires ou Noël. Lorsqu’elle était invitée, elle se débarrassait du problème en glissant un billet dans une enveloppe.

Avec ses enfants, elle prend le temps de se promener dans les magasins en les laissant choisir ce qu’ils veulent. Elle transforme donc le cadeau en moment de qualité. En matière de temps agréable, c’est une championne. Si pour toi, organiser un anniversaire à la maison est une tannée, je peux te présenter Annette. Elle t’organisera un moment inoubliable ! Ses collègues de travail te diront que c’est une compétence professionnelle (elle est cheffe de projet). Or nous, nous savons que les moments de qualité sont son Langage préféré. Elle y excelle par Amour.

Seulement voilà, ce n’était pas son langage paternel… Et comme elle en a été privée toute son enfance, lorsqu’elle recevait des cadeaux de son père, elle considérait que c’était en échange des longues absences qu’elle subissait. Cette compensation était insuffisante pour elle, surtout lorsqu’elle voyait ses camarades de classe retrouver leur papa tous les soirs. Il y avait donc blessure d’enfance ! Elle avait aussi le sentiment que plus les jolis moments se raréfiaient, plus les cadeaux grossissaient ! Vrai ou faux, ce serait difficile à prouver aujourd’hui, mais ce qui est sûr c’est qu’elle entretenait le sentiment désagréable que son père tentait d’acheter son Amour. Elle le ressentait comme une humiliation. Parfois, lors des grandes occasions, ces humiliations étaient publiques…

Ce langage l’a donc mise mal à l’aise, et elle préférait l’éviter. Si tu relis notre dialogue, tu verras que c’est la même aversion qu’elle a développée contre les services rendus.

Lorsque nos attentes sont déçues, nous ressentons certaines attentions comme une compensation de ce qui aurait dû être… Nous passons alors à côté de la véritable raison d’agir. Il a fallu plusieurs décennies à Annette pour réévaluer ces évènements avec un autre regard, et prendre conscience du fait que ces cadeaux étaient ceux qu’elle voulait. S’ils avaient été offerts par une autre personne que son père, elle les aurait facilement associés à l’Amour (et au temps nécessaire pour trouver précisément ces cadeau-là).

Une fois de plus, rappelle-toi que cette interprétation n’est pas faite pour Annette. Elle est faite pour toi. Tous les Langages de l’Amour sont touchés par ce phénomène d’attente déçue, suivie d’une compensation. On se rattrape au rideau, comme on dit dans le jargon… Or l’intention réelle du père d’Annette n’avait rien à voir avec une compensation. On peut comprendre facilement le manque qu’Annette a pu ressenti, mais elle n’a aucune raison de détester le langage des cadeaux.

Il en est de même pour toi, si tu as interprété certains actes d’Amour comme des compensations. Et si à parti d’aujourd’hui, tu les considérais autrement ?

Ca peut changer une vie, voire deux, voire plus encore…

A++

Stéphane