Le Professeur Raoult et le Développement Personnel
Ce que vous allez lire dans les lignes de cet article n’est ni une confidence du Professeur Raoult, ni une enquête approfondie de sa vie. C’est une interprétation de ses différentes interventions télévisuelles. Cet article n’a pas pour vocation de polémiquer à propos des vertus (ou du manque de vertu) de la chloroquine. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est l’Attitude du personnage, et ce qui ressort de son discours sous le prisme du Développement Personnel. Pour étayer mes propos, je vais me baser sur sa dernière interview en date avec Jean-Jacques Bourdin. De temps en temps, je ferai références à d’autres interventions, afin d’éclaircir certains sous-entendus qui se trouvent dans cet entretien.
Je ne sais pas…
Le journaliste commence par poser une question sur la dangerosité des comportements du peuple, en particulier lors de la fête de la musique. BFMTV venait de montrer des images de jeunes-gens qui ont visiblement décidé d’ignorer la menace le temps d’une célébration. C’est alors que le professeur prononce une phrase d’une humilité qui devrait effacer toute suspicion de mégalomanie. Il dit :
– Je ne sais pas si c’est dangereux, et vous arriverez difficilement à me faire prédire quelque chose, parce que ce n’est pas le fond de ma nature…
Tout au long de l’interview, le Professeur répétera «je ne sais pas» avec autant d’assurance qu’un politicien aime prétendre qu’il sait tout sur tout… Là où Bourdin voudrait donner de l’information croustillante à l’auditoire, Raoult reste droit dans ses bottes : je suis un scientifique, je ne prédis pas l’avenir. Ma Mission est de soigner des gens et de sauver des vies !
Clarifications
A différentes reprises Bourdin tente de déstabiliser Raoult (c’est le style de l’émission) en citant des phrases extraites de leur contexte. Il cite notamment une phrase issue de la page 107 du dernier livre du Professeur : «l’épidémie est en train de se terminer»…
Le professeur recadre gentiment le propos :
– Cette épidémie-là est en train de se terminer, toutes les épidémies finissent par s’arrêter. Celle-ci suit la courbe habituelle des infections à coronavirus saisonnier. On ne sait pas encore ce qu’elle deviendra ultérieurement.
Les 10 minutes qui suivent mériteraient à elles seules tout un article. Il semble que le journaliste invite l’infectiologue à davantage de prudence dans ses propos, car si lui s’amuse à tirer une phrase de son contexte, pour démontrer qu’elle peut être mal interprétées, d’autres pourraient récupérer les dires du Professeur ou s’en servir à de mauvaises fins (beaucoup de théories du complot se servent de certaines phrases de Didier Raoult, alors que lui, n’a jamais crié au complot).
C’est l’occasion, par exemple, de clarifier ses propos concernant l’inutilité du confinement d’un point de vue médical. Il rappelle qu’il est médecin et que pour lui les gestes barrières auraient suffi, mais nos gouvernants ont préféré le confinement, soit parce qu’ils ont eu peur que le peuple ne sache pas respecter les gestes barrières, soit pour gérer la peur du peuple (rappelant des faits historiques semblables où la peur-panique a causé davantage de morts que le virus lui-même). Le confinement était donc contestable médicalement parlant, mais il ne lui viendrait pas à l’idée de contester la mesure politique, car il ce n’est pas son métier et il ne détient pas tous les facteurs décisionnels.
Proactivité
Quelques minutes plus tard, Le Professeur Raoult évoque une injustice que vivent certains de ses collaborateurs. Le journaliste lui demande alors s’il se situe comme une VICTIME, ce à quoi il répond :
– Moi, je ne me plains jamais et les autres ne me plaignent pas non plus, je vous rassure !
Là, on nage dans les eaux claires du Développement Personnel : quel que soit l’auteur que vous lirez, la conférence que vous suivrez, la formation à laquelle vous participerez, on vous le dira et on vous le répétera :
– Si vous voulez progresser dans votre vie, évitez toute attitude victimaire. Commencez par arrêter de vous plaindre, et surtout, ne vous faites pas plaindre !
C’est la base de la proactivité. Vous voulez être maître de votre vie, rappelez-vous que vous en êtes responsable ! Si les collaborateurs de Didier Raoult subissent le courroux des Conseils des Universités, c’est parce qu’ils ont fait le CHOIX de faire partie du Conseil Scientifique l’IHU de Marseille. En faisant un autre CHOIX, ils n’auraient subi aucune sanction, et en restant chez eux à boire de la bière, le seul problème récurrent qu’ils rencontreraient est de devoir recharger le frigo. Les problèmes rencontrés par les gens sont à la hauteur de leurs CHOIX de vie.
Toutes les personnes qui ont réussi que ce soit professionnellement, familialement, spirituellement… vous le diront :
– J’ai commencé à réussir ma vie le jour où j’ai compris que je ne pouvais pas en être victime !
Pas touche à la Mission de vie !
La seule fois où le professeur se laisse emporter par ses émotions (au point de vouloir quitter le plateau) est le moment où le journaliste attaque sa Mission de vie, et plus généralement celle des soignants de notre pays. Jean-Jacques Bourdin le titille sur ses «fanfaronnades» à propos du nombre de personnes sauvées à Marseille comparativement à Paris… En filigrane, il ramène le débat à une guéguerre footballistique… Lorsque le Professeur tente d’expliquer que s’il est si populaire, c’est parce qu’il a pris des décisions courageuses, le journaliste lui envoie sous forme de «morale» :
– Ce n’est pas la popularité qui soigne !
Alors le professeur s’emballe :
– Non, c’est moi qui soigne ! Ce n’est pas vous ! Vous avez déjà soigné quelqu’un dans votre vie ? Vous avez sauvé quelqu’un dans votre vie ? Alors calmez-vous ! Ne m’expliquez pas la médecine et ne m’expliquez pas ce que c’est que de soigner des gens. Si vous ne faites pas de diagnostique vous ne pouvez pas les soigner !
La Mission de vie est un sujet sensible. Les personnes qui trouvent leur Mission vivent des moments très gratifiants et des émotions très agréables. C’est comme s’ils vivaient plusieurs vies… Cependant, leur Mission est rarement comprise, et elle est souvent ramenée à de basses considérations. Bourdin a fait une erreur avec sa phrase, qui relève davantage de la perversion narcissique que du journalisme (les PN aiment détruire les valeurs morales que les gens portent tels des drapeaux). Beaucoup de gens qui regarderaient cet extrait diront que le professeur n’a aucune raison de s’emporter et que c’est un caractériel ! Or c’est comme si on me disait que je ne fais mon métier dans l’intention de détrousser les pauvre gens… Je trouve ce niveau de conversation tellement bas, que je me demande ce que je fais là…
Leadership
Il tente alors d’expliquer qu’en disant aux personnes souffrantes, de rester chez eux et de prendre du Doliprane en cas de fièvre, on ne diagnostique pas et on ne soigne pas. A Marseille, il a pu tester et soigner. Comment ? Il n’a pas réussi à le dire à Jean-Jacques Bourdin (qui lui coupe la parole et l’entraine vers un autre sujet, à chaque fois qu’il tente d’approfondir un sujet), mais il l’a dit dans une autre émission (avec Ruth Elkrief) : en s’exposant, il a augmenté sa popularité. Il est devenu une Star du système, et les gens aiment les stars ! Cette posture lui a permis d’obtenir des masques, des gants, du gel, et tout ce qu’il faut pour fabriquer des tests, souvent gratuitement. Non seulement les fabricants ne lui refusaient rien, mais on venait vers lui que ce soit pour soutenir sa démarche, sauver des vies ou pour être partenaire (sponsor) de l’hôpital qui a mis en place le protocole le plus efficace.
Cette précédente interview lui a causé beaucoup de tort, car le fait qu’il se qualifie lui-même de Star l’a fait passer pour un homme imbu de sa personne. Or en pratique il parlait de Leadership ! Encore une thématique extraordinairement complexe qu’il a su simplifier. Un leader n’est pas une star parce qu’il est bien coiffé ou parce qu’il a été encensé par une autre star… Un leader est une star parce qu’il obtient chaque jour des résultats probants et inspirants ! Une fois star, on peut oublier la raison qui l’a «starifié», mais le leader ne l’oublie jamais, et ça c’est extrêmement humble.
Tandis que le Professeur tente d’expliquer au journaliste la notion de Leadership et de Mission de vie, son adversaire lui lance un coup bas indigne de sa position :
– Alors vous êtes en train de dire qu’à Paris, les médecins tuaient les gens !
A ce moment, l’Homme de Mission ne veut plus jouer dans la même cour. Il n’apprécie pas le détournement de ses propos et menace de quitter le plateau si ces «interprétations foireuses» se poursuivent. Bourdin lui dit que ce serait une erreur (de Communication) de quitter le plateau, et Raoult lui répond qu’il s’en fout !
En effet, Bourdin avait bien plus de raisons de s’inquiéter du départ du Professeur. Toutes les chaines de télévision et de radio lui sont ouvertes, et il aurait pu terminer son discours ailleurs. Dans le cas où les portes se fermeraient, il dispose d’une chaîne d’information sur Youtube dont les scores d’audience ont grimpé de façon spectaculaire depuis Avril… Mais Raoult se rassoit pour terminer ce qu’il a commencé. Il invite juste son hôte à davantage de Respect.
L’estime de soi
Parmi les autres temps forts que je relève, il y a celui-ci :
– Ce qu’on dit de vous, vous vous en foutez ?
– Je m’en fous complètement ! Ce n’est pas mon problème…
Ça c’est du coaching ! Les critiques qu’on émet à votre égard ne représentent pas vos problèmes, mais ceux de la personne qui vous critique. C’est elle qui ne supporte pas vos agissements ou votre projet et qui va les commenter avec le regard qu’elle a sur sa vie. De ce fait, ce n’est pas vous qu’elle juge : elle s’imagine à votre place et elle se juge elle-même. On appelle ça un biais de projection. Et bien évidemment, ce n’est pas votre problème… Quelle est la solution pour s’en souvenir ? Il la donne juste après :
– La seule chose qui m’intéresse, c’est l’estime de moi-même. C’est très important. J’essaie d’être en accord avec moi-même et de ne pas avoir honte de moi. Je fais ce qu’il faut pour. Et je suis prêt à prendre des risques pour être effectivement en accord avec moi-même. Et (ce qui m’intéresse également) c’est l’estime des miens. Pour avoir l’estime de moi-même je fais ce que je pense devoir faire…
L’Estime de soi… Un sacré morceau que beaucoup de scientifiques tentent de reléguer au second plan en début de carrière (ne misant que sur la science) et qui s’avère être un point central lorsque quelque décennies plus tard, ils deviennent des sommités. La philosophie de la vie, l’Attitude qu’ils ont développée tout au long du parcours semble être soudainement l’onde sur laquelle tout sera porté.
Evolution, Changement, Innovation…
Le journaliste veut faire le point sur certaines contradictions :
– J’ai relevé des contradictions dans ce que vous avez dit… Je ne vais pas les énumérer de peur que vous quittiez le plateau, mais j’ai une liste…
– Ecoutez ! Plus on parle, plus on a de chances de dire des bêtises, ça c’est juste arithmétique… L’idée que les êtres humains expriment les choses toujours de la même manière, voire qu’ils pensent de la même manière à tous les moments est un fantasme.
– En fonction de l’évolution du virus ?…
– Oui, et en fonction de la perception que l’on a des choses ! Notre perception des choses n’est pas du tout objective. Elle évolue avec nos connaissances, on interagit avec le monde dans lequel on est. Bien sûr qu’on change ! Vous ne croyez pas que je suis comme j’étais il y a 3 ans…
Je le dis souvent à mes lecteurs : prenez certains de mes articles que vous avez lus il y a 6 mois et relisez-les… Les lisez-vous de la même façon ? Ressentez-vous la même chose ? Envisagez-vous les mêmes actions ? Evidemment, non ! D’ailleurs lorsque je me relis, je les peaufine souvent et il m’arrive parfois de les réécrire complètement. Ce que nous comprenons d’un texte dépend de notre perception du moment. Alors imaginez ce qu’il advient de ce que nous comprenons de la vie !
Quelque chose de plus grand que soi…
Bourdin reprend le sujet de la popularité, mais cette fois sans en faire une morale à 2 centimes :
– Vous vous rendez-compte de votre popularité ? De l’importance médiatique que vous avez pu prendre ces dernières semaines ?
– Je ne crois pas que ce soit moi… Je pense que je suis l’objet qui révèle quelque chose… A un moment il y a un problème de fond dans cette société et il s’exprime comme il peut !
Waouw ! Voilà encore un principe (toujours humble) qui relève du «plus grand que soi». Didier Raoult pense sincèrement qu’il était l’un des nombreux candidats à faire l’objet du choix du peuple. Il évoque même la théorie philosophique d’Hegel à propos des «ruses de la raison»…
Ceci me fait penser à ce que j’ai écrit il y a environ 5 ans sur Christophe Colomb. Mon aparté se situe dans un contexte plus spirituel, mais il relève du même concept philosophique d’Hegel. Dans mon texte, qui disserte à propos du destin, j’avance l’idée que l’Amérique a été découverte parce qu’il était temps de lever le voile sur ces terres inconnues ! Bien évidemment, c’est un explorateur qui allait y débarquer, mais ce n’était pas spécifiquement le destin de Christophe Colomb, c’était le dessein du monde. Christophe Colomb, de par sa vocation, s’est inscrit inconsciemment à ce «concours universel», puis il a eu le privilège de dévoiler cette partie du monde. S’il ne l’avait pas fait, un autre explorateur l’aurait fait (à la même époque). Ce n’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme, et au moment du choix, l’homme doit correspondre à bien des critères que j’ai énumérés dans cet article. Il ne s’agit pas d’une simple opportunité saisie au vol, mais aussi et surtout, d’un parcours qui a du sens.
Développement Personnel
Si beaucoup de gens considèrent Didier Raoult comme un modèle inspirant, ce n’est pas pour l’hydroxychloroquine, ni pour sa démarche scientifique, car dans ce cas, il ne serait apprécié que par le corps médical, réellement capable de comprendre ses choix. Ce qui rend le personnage si exceptionnel, c’est son attitude en général, et plus encore sa Communication lorsqu’il doit faire face à l’adversité. Il reste à voir s’il sait communiquer et inspirer les foules quand tout va pour le mieux…
Je ne sais pas s’il a lu les auteurs comme Napoleon Hill, Dale Carnegie, ou plus récemment Mark Fisher ou jack Canfield, car il est tout à fait possible de se forger un tel caractère par l’Education familiale ou en lisant les philosophes des lumières ou de l’antiquité (il semble être érudit à ce niveau). Quoi qu’il en soit chacune de ses interventions déborde de concepts de Développement Personnel. En ce sens il est un excellent exemple de ce que l’on peut vivre et faire concrètement, lorsqu’on est psychologiquement armé pour réussir sa mission de Vie.
Bonjour Stéphane
Effectivement je trouve que Professeur Raoult est inspirant et inspiré. Quand il est en interview j’aime regarder, observer également sa posture, et je suis agréablement touchée que ses gestes sont tout en équilibre avec ce qu’il dit. Souvent tu poses une question à une personne elle te répond oui tout en secouant la tête de droite à gauche, avec Professeur Raoult ça n’arrive pas. Il est un as de la maîtrise et estime de soi, ça ne fait aucun doute. Merci pour ce bel article
Merci à toi Manuella de savoir si bien me lire et d’y ajouter ta touche personnelle.
Je suis fan, super article!
GRATITUDE
Merci pour cet article
Bravo !
et merci pour ce magnifique travail d’orfèvre !
Depuis que j’ai croisé ta route je me dis souvent que je voudrais t’avoir dans l’oreillette quand je regarde un film ou une émission… Et finalement ça vient petit à petit cette oreillette développement personnel… Hehe. J’ai d’ailleur pensé à toi il y a quelques jours en regardant une analyse de la communication non verbale de Raoult en me disant que j’aimerais lire ton analyse du verbal… Merci de m’avoir entendu j’avais repéré certaines choses mais pas tout;-)
Je me prends à imaginer qu’un jour je pourrais lire un livre de “Recueil des analyses de Stephane Solomon des Disney à succès” , ou “des films de votre enfances”, ou “des passages les plus connus de la bible”… Ect
Que de bonnes idées 😉
Cet article me fait penser à l’expression : quand le sage désigne le lune, l’idiot regarde le doigt. Sans opposer des sages et des idiots, cela me rappelle que je suis souvent d’abord attraper par la forme, la communication puis par le fond, comme tu l’expliques dans cet article (et, grâce à toi, je pense de moins en moins faire l’erreur mais il y a encore du travail !).
Je me pose cette question : comme le professeur Raoult est souvent en décalage avec son interlocuteur ou avec les déclarations de nombreux autre médecins sur sa méthode ou devant les rapporteurs de l’Assemblée Nationale, ce décalage de communication ne nuit-elle pas à son but ? Tout cela ne l’isole-t-il pas ? Je poe cette question d’un point de vue communication et outils de développement personnel car je n’ai pas les compétences pour juger d’un point de vue scientifique et médical.
La Communication est au coeur de tout projet, et c’est à ce niveau que le Professeur pêche le plus Il n’y va pas avec le dos de la cuillère, ce qui peut choquer, voire humilier beaucoup de gens. Ca ne lui fait pas que des amis. En période trouble, ce genre de Communication fonctionne bien, mais sur la durée, il devra apprendre à arrondir les angles, qu’il ait raison ou pas.
C’est justement l’axe que je n’ai pas développé dans cet article (tu fais bien de le souligner), parce que c’est un sacré morceau, et avec Didier Raoult, c’est très complexe… Je pense que dans la société très infantilisée dans laquelle nous vivons, il y a des choses vraies à 100% qu’on ne devrait pas dire. Et il y a des choses fausses à 100% qu’on devrait marteler…
Si on disait aux gens que 80% des cas de covid mortel sont dus aux peaux de bananes qui traînent par terre, je pense qu’il y en aurait beaucoup moins. Si le professeur Raoult prouve l’absurdité de l’affirmation, est-ce une bonne chose ? D’autant plus qu’après sa révélation beaucoup de gens feront exprès de jeter leur peau de banane par terre, même si le professeur approuve l’idée de la jeter dans une poubelle…
Quelle étrangeté !
Depuis le début des propos de M. Raoult, je suis agacé par tous les détournements de la vérité que M. Raoult assume avec un parfait aplomb.
Et je suis agacé par mon incapacité à expliquer à des amis à moi, partisans de ce monsieur, comment il mène tout le monde en bateau, par des conclusions stupides tout en s’appuyant sur des faits exacts. Ce qui le rend très manipulateur.
Son raisonnement mathématique est du niveau de ceux qui croient au mouvement perpétuel ou aux faux sillogismes. (Tous les hommes sont des menteurs, Socrate est un homme, donc Socrate est un menteur).
Son niveau de compréhension des probabilités est resté bien bas et il ne prend jamais les faits qui ne vont pas dans le sens de ce qu’il essaye de faire croire, et je ne sais pas s’il le croit lui même, comme par exemple la densité de population de la ville de Marseille est 6 fois moindre que celle de Paris et la ville de Marseille a été confinée à la même date que celle de Paris, sauf que pour Marseille, ce jour là, l’épidémie n’était pas encore installée ! (Ça, ça sort de son champ d’analyse).
Et soudain, voici que mon coach préféré (Stéphane) me montre clairement comment on peut prendre M. Raoult comme modèle de ce que l’on peut faire en terme de développement personnel.
Et alors là, je buggue !
Je buggue comme je bugguerai si on me disait en analysant des discours de Hitler que c’est le modèle à suivre pour avoir du leadership.
Attention, je ne compare absolument pas les deux personnages, je dis juste que je buggue.
Et je buggue d’autant plus que tu as raison, Stéphane pour toute ton analyse.
Tu ne prends pas partie sur le fond, et c’est tant mieux.
Et sur la forme, je trouvais déjà extraordinaire M. Raoult avant de te lire, sans savoir pourquoi. Maintenant je sais pourquoi.
Et cela m’ennuie car j’ai l’impression a posteriori que ce monsieur est tellement fort sur la forme qu’il peut encore plus faire croire n’importe quoi à tout le monde.
Les pro Raoult seraient-ils seulement des personnes bernées par ses discours manipulateurs ?
Les anti Raoul seraient-ils juste des personnes agacées par des conclusions trop hatives et par sa manière de prétendre tout savoir ?
Et pourtant, il existe une vérité.
Cette vérité on pourrait l’appréhender et la mesurer de manière exacte.
Mais pour cela il faudrait que toutes les intelligences (les intelligences multiples) soient exclusivement tournées vers le même objectif sans conflit d’intérêt en faisant passer l’intérêt collectif et planétaire devant tout le reste.
Bon, j’arrête de rêver.
Je veux bien prendre M.Raoult comme modèle (théâtral) mais ce sera pour défendre des positions positives, gagnant gagnant, dans un monde où avant de dire quelque chose je dois aussi dire si cette chose est vraie, fausse, ou une simple hypothèse. Et si je ne peux pas le dire, alors je dois ne rien dire.
Et j’aimerais tant que nos politiques, scientifiques, experts, journalistes etc …, (en réalité absolument tout le monde !), ne s’exprime que sur les sujets qu’il maîtrise. Et que sur les autres sujets, juste ils posent des questions si ils veulent savoir.
Savoir c’est le contraire de croire. Je sais que la terre est ronde mais je n’arrive pas à l’expliquer à quelqu’un qui la croit plate.
Je crois que j’ai un grand besoin de coaching sur des idées qui tourneraient autour de, comment convaincre des personnes réellement dans l’erreur d’en sortir ?
Et son annexe, si on est soi-même dans l’erreur, comment faire pour s’en rendre compte et revenir dans la raison.
Merci et a+++, Prosper.
J’aime beaucoup ce que tu dis (le premier pouce levé est le mien), car en supposant qu’il soit un manipulateur (c’est possible), il faudrait trouver le mobile… S’il visait la place de ministre de la santé, je m’interrogerais davantage, mais pour le moment je ne vois rien d’autre que l’envie ardente de sauver des vies. Il ne vise même pas un autre poste que celui qu’il a dans son hôpital. Peut-être est-ce pour disposer davantage de moyens, mais dans ce cas c’est risqué, car les politiques et les laboratoires ne sont pas spécialement épargnés dans son discours, et il travaille pour un secteur public qui en dépend.
Le temps nous le dira, ce qui, comme tu le soulignes, n’enlève rien à ce qu’exprime cet article à propos de la détermination face à un projet.
En tout cas, bravo d’être sorti du débat passionné malgré ton aversion du personnage, et d’être revenu rapidement vers le Développement Personnel.
il y a une hypothèse de mobile qu’on ne peut pas exclure : il a déjà la gloire “B2B” (dit-il et c’est peut-être vrai) et il vise la gloire “B2C”, me semble-t-il
Hypothèse fort possible, mais j’ai du mal à imaginer ce mobile comme suffisant.
Il me semble qu’il faudrait un second mobile en plus.
Et donc Franckie, tu vois le personnage comme un déséquilibré ?
(un mégalomane prêt à tout pour être glorifié par le peuple)
J’avoue que j’ai du mal, connaissant son parcours… Et aussi, me référant à ce qu’il dit (il s’en fout de la gloire).
A la limite, je pencherais sur davantage de B2B, puisqu’il dirige un centre de recherches qui a besoin de matériel et de matière… On pourrait donc le fournir gratuitement (ou à bas prix) juste pour apparaître comme sponsors. Sa démarche lui permettrait donc de financer des recherches auxquelles il n’a pas accès pour le moment, pour…
Sauver des vies !
Pourquoi pas…
A mon tour de lever le pouce.
J’ai quand même une autre hypothèse, il croit vraiment tout ce qu’il raconte.
Et il cherche à s’auto persuader qu’il a raison.
Il s’enferre dans l’erreur, mais en toute bonne foi ce qui le rend extraordinaire en prise de parole.
Là, on s’approche beaucoup plus du Développement Personnel. On entre dans le cadre des biais cognitifs… Mais du coup, toi aussi tu crois vraiment ce que tu racontes à son propos, en imaginant qu’il aurait négligé certains détails pour étayer ses conclusions.
Peut-être que ses conclusions (lorsqu’il compare les villes) tiennent compte du stade de la propagation du virus, et c’est toi qui imagine qu’il oublie inconsciemment ce «détail», vu qu’il simplifie beaucoup les choses dans ses diverses communications.
En d’autres termes : tu sais que le stade de propagation est important à faire entrer dans l’équation, et pour t’assurer d’être juste dans tes propos, tu vas embrouiller le peuple avec ce paramètre pour avancer des données exactes… Alors que lui, simplifie les choses lorsqu’il s’adresse au peuple, parce que multiplier les paramètres ne ferait que l’embrouiller sans que ça change grand chose au fond du débat : avant de soigner, il faut tester, et le médicament à administrer dépend du stade de la maladie (le test sérologique affiche la charge virale).
Du coup, qui a raison ? Celui qui simplifie ou celui qui embrouille ? Sachant que la simplification permet à l’auditoire de comprendre ET ne ment pas sur le fond. Tester pour mieux soigner, est bien la meilleure démarche.
Lorsque Bourdin lui demande combien de vies il pense que son procédé aurait pu sauver en France, il répond : 150 environ. Ce nombre m’a surpris parce que vu le bruit qui a été fait autour de l’affaire, j’aurais misé sur plusieurs milliers. Je crois que justement, là, il a tenu compte de tous les paramètres, parce que la question posée n’avait pas besoin d’étayage, juste d’un chiffre.
Ce qui nous fait tout de même 150 familles endeuillées de moins, et peut-être finalement davantage de vies sauvées, car lorsqu’on modifie une roue dentée dans un système aussi complexe, une approche systémique s’impose.
J’ai écouté une analyse du paraverbal de son attitude qui était interressante pour savoir si il y croit vraiment en ce qu’il dit mais je ne sais pas si c’est opportun de mettre le nom ou le lien ici puisque ce n’est pas Stéphane…
En fait je me rends compte qu’on s’en fou (ici) de savoir si il croit ce qu’il dit. Mais je ne sais pas supprimer mon commentaire. Veuillez l’oublier. Merci :-p
Mais si, mais si… La congruence, c’est important !
Tu peux y aller, nous sommes-là pour partager. Je n’aime pas les partages sur Facebook, parce que ça réduit ma visibilité (c’est Facebook qui n’aime pas les liens que je ne paie pas). Mais ici, je suis maître de la situation. Si, en plus, tu penses à Fabien Olicard, c’est du benef pour tous.
Bonjour Prosper,
D’après vous, ce monsieur est un manipulateur ou alors, il s’enferre dans l’erreur.
Je suis en train d’écouter son audition devant la commission d’enquête parlementaire en cherchant à quel moment on peut trouver ce dont vous parlez et jusqu’ici c’est un échec.
Peut-être, du fait que je ne travaille pas dans le secteur de la santé, ou alors je suis fascinée par le personnage qui fait résonner l’archétype du vieux sage…
Pouvez vous me mettre sur une piste, car si effectivement je suis manipulée, j’aimerais bien arriver à le voir pour m’en défaire
Etonnant de prendre ce sujet d’actualité et plus étonnant encore l’angle de vue , mais riche d’enseignements.
Merci.
Bonjour Louis,
Il est vrai que je parle plus souvent de Christophe Colomb ou de Thomas Edison, mais ce n’est pas la première fois que je prends un sujet d’actualité. En revanche, c’est la première fois que je choisis un sujet qui pourrait entraîner des polémiques (sur Facebook ça commence déjà !). Il faut croire que je veux changer de niveau 😉
Bonjour, ce qui m’interpelle le plus (et ça parle de moi évidemment) c’est la position victimaire et tu as tout à fait raison “J’ai commencé à réussir ma vie le jour où j’ai compris que je ne pouvais pas en être victime !” mais c’est tout un travail qui va avec se fout… de ce que les autres pensent de vous et savoir s’estimer soi-même. Vaste programme quand on a pas eu des regards bienveillants petit(e).
C’est bien pour ça que j’ai du boulot !
J’aime beaucoup cet article. Ce qui résonne le plus en moi c’est le passage sur l’estime de soi. Bien que je sache qu’une critique/remarque négative est l’affaire de la personne qui la fait cela m’atteint encore beaucoup.
J’ai également bien aimé le commentaire de Prosper et la conversation qui a suivi dessous, extrêmement intéressant.